Lightning Bolt

Noise

États-Unis

Oblivion Hunter

2012
Type : Album (LP)
Labels : Load Records

Chronique

par Chorizo

Disons-le d'emblée : les réfractaires aux gesticulations grand-guignolesques de Lightning Bolt ne vireront pas leur cutie avec ce Oblivion Hunter. Absent de la scène depuis un Earthly Delights savoureux en 2009 (si l'on écarte un split drogué avec The Flaming Lips en 2011), le duo de Providence revient cette fois avec une collection de titres écrits et enregistrés en 2008 mais mixés en 2012. Rien de bien nouveau sous le soleil, donc, si ce n'est un best of représentatif de ce qu'a pu proposer le groupe depuis ses débuts tonitruants.

On y retrouvera donc sans surprise ces convulsions frénétiques auxquelles Lightning Bolt nous avait habitués. La basse de Brian Gibson, tantôt vrombissante, tantôt crissant sous les effets se fait le fer de lance de la déconstruction sonore, bien aidée par le pilonnage incessant de son compère à la batterie. Le duo vide ainsi de tout sens son propos pour n'en garder que la forme brute, sans compromis. Difficile en effet de voir dans les 13 minutes de "World Wobbly Wide" autre chose qu'une déambulation de plus, égarée sous LSD.

La question se pose tout de même : Lightning Bolt commencerait-il à tourner en rond malgré le capital sympathie dont le groupe jouit en ces pages ? Oblivion Hunter n'est clairement pas l'album vers lequel on se tournera lorsqu'on fera le tour de sa discographie. Non pas qu'il soit mauvais, c'est plutôt la pertinence de sa sortie que l'on remet en question. Le disque - court au demeurant - est un trait d'union entre Hypermagic Mountain et Earthly Delights, soit le chaînon manquant entre l'autisme noise des débuts et la sensibilité pop déstructurée du dernier album. En témoigne "Oblivion Balloon", qui réussirait presque à proposer une mélodie entre deux décharges de flammes. D'autres titres, "King Candy", "Fly Sucker Fly", auraient pu trouver leur place indifféremment dans l'un ou l'autre album.

On convient que reprocher à Lightning Bolt de remuer encore et toujours la même casserole c'est un comble dont on se passerait bien. De par sa personnalité intrinsèque, le duo n'a et n'aura de cesse que d'explorer les voies de sa Noise bien particulière. Libre à vous de passer, ou d'y goûter quand l'envie vous prend.

12

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