Si généralement le premier album d’une formation souffre de quelques imperfections, notamment liées à la jeunesse du groupe et à sa recherche d’identité, certains vous bluffent par leurs contenus. C’est le cas pour Lifestream et son Post Ecstatic Experience, qui pour une première réalisation, possède déjà des bases solides et une forte personnalité.
Pour ses grands débuts Lifestream nous propose un album à la fois lugubre et mélancolique, les titres sont longs, souvent découpés en plusieurs parties, alternant passages violents et plus aériens. D’influence très norvégienne, le Black Metal des Français n’est pas sans rappeler par moment les dernières œuvres de Mayhem aux travers du son et du chant, mais également dans une moindre mesure Emperor pour le côté hypnotique qu’apportent les nappes de claviers. Two Faces est un morceau absolument grandiose qui synthétise bien l’ambiance générale de Post Ecstatic Experience, il a du caractère, transpire d’émotions, il vous plonge dans des méandres de tristesses notamment grâce a sa diversité et des vocaux tantôt plaintifs, tantôt agressifs. Résumer l’opus à ce seul titre serait un peu dommage, Sad Thoughts Overdose est un peu dans la même vaine, tout comme As Unfathomable Dereliction, mais peut-être moins impactant. Le meilleur a été réservé pour la fin, Parasite Glory est absolument merveilleux, 10 minutes qui clôt une expérience proche de l’ésotérisme et du mystique. Lifestream étonne par sa maîtrise et le travail réalisé sur les atmosphères, celles-ci captivent sans difficultés l’auditeur chevronné et ce malgré la longueur des titres qui pour lui ne seront absolument pas un frein à l’écoute. Notons également un artwork des plus réussis, en parfaite corrélation avec la musique, ainsi qu’une production et un mixage parfait.
L’aspect moins réjouissant est qu’une certaine redondance s’installe au fil de l’album, le néophyte décrochera probablement avant la fin des 53 minutes, le connaisseur lui, ne verra pas le temps passer tant il sera captivé.
Post Ecstatic Experience possède bien des atouts qui font de lui un album qui frôle le sans faute dans la catégorie première réalisation, il est moderne et ambitieux, Emanations et Les Acteurs de l’Ombre Production ont eu le nez creux en intégrant Lifestream dans leur prometteuse écurie.
A écouter : Dans le noir total de préférence