Dommage que l'été soit si loin. Parce que A Common Place donnerait presque envie de raccourcir les manches et de chausser les tongs. Libyans nous avait convaincu sur du 7" et de l'ep. Ne restait plus qu'à nous donner le coup de grâce sur de la longue durée. C'est chose faite. En quinze minutes chrono, les bostoniens mettent les pendules à l'heure en allant déterrer quelques fossiles, quelques éléments organiques que l'on croyait à jamais enfouis sous d'épaisses couches de beatdown et de hardcore à gros muscles.
Le punk se relève à l'est et Libyans est en première ligne. Paralyzed 7" ne nous avait donné qu'un avant-goût. A Common Place enfonce le clou, porté par un songwriting chaleureux et jouissif auquel vient se greffer le chant riche et vivant, espiègle et boudeur de Liz, riot-girl aux multiples visages entraînant un quatuor de fougueux dans son sillage. Mais, alors qu'on les attendait dans un registre punk traditionnel, où l'on s'attendait à encaisser des mid tempos furieux dans la veine de Signal Lost ou Bikini Kill, Libyans aborde les virages à la corde, renouant avec l'intensité et la vitesse du hardcore de Minor Threat, des Jerry's Kids ou même des Bad Brains ("Blood&Rust", "A Common Place"), des titres débordant de jus parfois jusqu'à la rupture obligeant Dan à hausser le niveau pour se porter à une rapidité digne du batteur de l'orchestre du Muppet Show ("Coughing Fit", Empire"). Un album que l'on espérait prometteur et qui va au-delà de nos attentes.
A écouter : Every Single Thing, Coughing Fit