Leprous

Metal Progressif

Norvège

Malina

2017
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Bonneville
02. Stuck
03. From The Flame
04. Captive
05. Illuminate
06. Leashes
07. Mirage
08. Malina
09. Coma
10. The Weight Of Disaster
11 The Last Milestone

Chronique

par Zbrlah

Leprous est décidément à la fois très prolifique et réglé comme une horloge : chaque année impaire, soit en mai soit en aout, paf,  un nouvel album. Ainsi arrive sans surprise Malina, dernier né des Norvégiens, ou plutôt du Norvégien, car encore une fois et plus  que jamais, Einar Solberg s'accapare le disque. Mais est-ce nécessairement un tort ? Verdict.
 
Comme son prédécesseur, Malina est donc composé quasi-exclusivement par le claviériste-chanteur, et s'avère ainsi autant intime (et du coup, aussi poignant et honnête) que The Congregation, mais moins puissant, plus subtil. Déjà, à la première écoute, on constate que le chant hurlé à entièrement disparu. Dommage, car si le vocaliste est toujours aussi impressionnant dans son chant clair, il savait dégager une incroyable hargne dans ses voix saturées et la dichotomie des deux styles avait toujours apporté de bonnes choses à la musique de Leprous. Mais si les hurlements en eux-mêmes manquent, l'ensemble n'en est pas réellement affecté ; la nouvelle fournée de compos n'ayant tout simplement pas vraiment d'espace à offrir à un tel chant. En effet, l'évolution stylistique commencée depuis Coal arrive à son apogée sur cette nouvelle livraison (au point que l'intro presque joyeuse de Stuck semble dénoter, comme un semi-pied-de-nez / semi-hommage du groupe à sa période Tall Puppy Syndrome / Bilateral). Misant encore plus que précédemment sur l'émotion portée par un chant clair torturé (les refrains de From The Flame, Stuck, The Weight Of Disaster...) et sur la noirceur des ambiances générales tout au long de Malina, Leprous achève la transformation de sa musique tout en gardant son identité sombre.
 
Mais attention à ne pas pousser cette mutation trop loin. Même si la patte du groupe est bel et bien reconnaissable à tout moment, certains passages semblent complètement, entièrement inspirés par ce style plus léché et sombre que réellement Metal, comme Malina ou The Last Milestone. Ce qui faisait la force de Coal et de The Congregation, c'était le mélange de ces deux courants, à l'instar de l'emploi des deux types de chant que l'on vient d'évoquer. Le Leprous de 2017, non content d'abandonner la violence chantée, la laisse aussi de côté le temps de ces deux titres qui paraissent tout deux bien trop longs.
Faut-il y voir un virage à la Opeth (amorcé avec plus de douceur que l'énorme gap entre Watershed et Heritage des Suédois) ? Si c'est le cas, il faudra apprendre à aimer Leprous pour ces ambiances-là, mais tant qu'il nous ait permis de douter, on aurait aimé quelques lourdeurs supplémentaires dispersées dans Malina.
 
Les pistes proposées n'en restent pas moins exécutées avec maestria, les musiciens restant fidèles à leur style Prog obscur, sans démonstration technique, capitalisant sur l'émotion et le feeling (toute la première moitié de Bonneville en est un bon exemple, dès l'ouverture de l'album). On notera notamment l'excellent travail de Baard Kolsatd à la batterie, qui arrive à insuffler dans son jeu autant de groove et de vie que Einar Solberg en met dans son chant. Même si la basse arrive a apporter quelques rondeurs par endroits, les instruments à cordes sont globalement un peu plus mis en retrait au profit des voix, atout indéniable des dernières sorties du groupe. L'ensemble sonne parfaitement, à aucun moment l'intensité du disque ne souffre de sa production.
 
Leprous livre ainsi un album qui s'inscrit à la fois dans sa propre logique mais aussi dans une certaine démarcation, finissant cette transition vers une musique encore plus calme mais aussi encore plus lugubre. Un album compréhensible donc, mais aussi surprenant, qu'on mettra surement plus de temps à pleinement apprécier que The Congregation.

15

Les critiques des lecteurs

Moyenne 14.32
Avis 11
delete_yourself January 3, 2018 13:12
Je suis déçu du résultat après l'excellent "The Congregation". Y a du bon dans cet album mais pas du même niveau..
8 / 20
Eagle_John December 22, 2017 23:00
J’ai beaucoup de peine à évaluer cet album. Objectivement il s’agit d’un très bon album, mais en comparaison avec le reste de la discographie, il s’agit d’une semi-déception. D’une part l’album comprend de nombreuses qualités et des titres vraiment très bons, de l’autre part il comprend peut-être les chansons les moins inspirées.



Effectivement si la première moitié de l’album jusqu'à Mirage est pratiquement irréprochable (à l’exception de Leashes), la deuxième partie se veut beaucoup plus calme…voir peut-être trop. Malina, Coma et The Last Milestone sont des titres qui viennent un peu casser le rythme. Et même si The Last Milestone et Malina sont en sois plutôt bons, ils trainent un peu en longueur.



Mais l’album comprend également de nombreux moments jouissifs. Mirage est pour moi le meilleur titre jamais composé par le groupe, mais il faut aussi retenir Stuck, From The Flame et Bonneville. Je tiens à mettre en avant la performance des musiciens qui est impeccable et même si Einar a abandonné sa voix criée il faut dire qu’il n’a jamais aussi bien chanté.



Un bon album, mais le moins bon de la discographie.
15 / 20
V.N.A. October 5, 2017 09:48
Un grand bravo à moi, j'ai réussi l'exploit de passer complètement à côté de Leprous avant cet album ! Ah, les félicitations ne sont pas de mise ? Je me disais, aussi. Du coup, je ne comparerai pas aux précédents opus que je ne connais pas encore (et j'insiste sur le "pas encore" parce que j'ai bien l'intention d'y remédier à l'avenir). Un album qui repose beaucoup sur le chanteur, dont la voix est très justement mise en avant, mais il ne faut pas croire pour autant que les musiciens sont en reste. Coup de cœur pour Bonneville, Leashes, et The weight of disaster, et puis Stuck, et puis... presque tout en fait, les seules exceptions sont Malina et The last milestone que je trouve assez ennuyeuses.
15 / 20
metgopsypeth123 September 6, 2017 17:20
Moins tortueux qu'avant mais avec une ambiance toujours aussi prenante entre le mystique et le lumineux (merci à la voix sacrée d'Einar et au jeu sublime de finesse de Baard). Je l'ai pas encore assimilé aussi bien que les précédents mais assurément il fera date dans la disco du groupe!
17 / 20