LastDaysOfApril

Emo / Indie Pop

Suède

Angel Youth

2000

Chronique

par Djou

«[…] en fait je déteste Rainmaker c'est le pire, l'un des pires de tous les temps.» dixit Karl Larsson, tête-composante du groupe. Un avis tranché, assez dur finalement si l’on en juge la sensibilité à fleur de peau, inédite de surcroît, dont jouit cet album par rapport à son prédécesseur éponyme :  "All Those Kisses", "Love To Trust" et "Last Days Of April".

Quoiqu’il en soit, LastDaysOfApril fait table rase du passé et signe avec Angel Youth, ce que l’on nomme communément, l’album de la maturité. Larsson toujours nous confiait d’ailleurs en 2004 qu’il ne pensait pas «qu'il y ait réellement de lien parce que la période entre Rainmaker et Angel Youth était trop espacée. Quand on a enregistré Rainmaker, on avait à peine 19 ans alors que pour le suivant on était devenu des adultes […]». Sans oublier que pour la toute première fois, Angel Youth marquait les débuts de leur collaboration avec un producteur émérite, partenaire de longue date à qui l’on doit certains des albums de The Hives, Refused et Logh, entre autres : Pelle Gunnerfeldt. Et dans la catégorie «première fois» encore, Angel Youth fût le premier disque à bénéficier de sessions d’enregistrement dans un ‘vrai’ studio. Bien évidemment, de nombreux instruments se trouvaient à portée de main ce qui eut une incidence directe sur la couleur de l’album...

Harpe, glockenspiel, orgue, rhodes et section de cordes sont de mise, une véritable débauche d’artifices, justifiée, intelligemment orchestrée, au service de mélodies toujours aussi efficientes, bref tout pour satisfaire les amateurs de formations suédoises telles Ariel Kill Him, Jettie ou Starmarket. Autre point commun avec ces derniers d'ailleurs, une distribution nord-américaine via Deep Elm Records (Brandtson, The Appleseed Cast,…) gage de qualité s'il en est. En définitive, LDOA se donne les moyens de ses ambitions ; des moyens qui rendent grâce à une voix cristalline, d’une émotivité bouleversante, voire écorchée comme ce ne sera plus jamais le cas sur "From Here To Anywhere". S’ajoutent à cela une basse ronflante capable de s’amplifier à mesure sur "Two Hands And Ten Fingers", une batterie impeccable aux multiples alternances de rythme, martial sur "Will The Violins Be Playing?" et langoureux sur "From Here to Anywhere", quelques sonorités d’inspiration 80s ("Two Hands And Ten Fingers"), et un brin d’electronica pour couronner le tout : "Make Friends With Time (Instrumental)". De quoi rendre hommage de la plus belle des manières à The Bends de Radiohead, et plus encore au triptyque Sunny Day Real Estate, Mineral / The Gloria Record.
Mais tout cela ne serait rien sans le joyau d’Angel Youth,  voire même de la discographie entière du groupe, ce titre à l’atmosphère cyclique, hypnotisante, à la rythmique binaire et paranoïaque à la fois, à l’enveloppe vocale tout simplement magistrale nous arguant d’un «and i lost you, because i held it back, please tell me that everything will work out fine» : "The Days I Recall Being Wonderful".

La plus belle des dauphines, Angel Youth s’avère aussi être la pièce maîtresse du groupe, champ d’expérimentations avéré, prélude à ce qui allait devenir le chef d’œuvre du groupe : Ascend To The Stars. Un Angel Youth à ranger aux côtés d’autres friandises célestes que sont Clarity (Jimmy Eat World) et Emotion Is Dead (The Juliana Theory).

16

Télécharger : "The Days I Recall Being Wonderful"; "Aspirins And Alcohol"; "Glowing Me Chocking You"; "Will The Violins Be Playing?" (video).

Les critiques des lecteurs

Moyenne 17.5
Avis 2
Loozar July 8, 2011 08:47
Doux et planant...mais aussi trippant, on ne peut pas rester insensible à un album pareil :)
17 / 20
adada May 26, 2008 10:27
je l'ai enfin !!!...( il etait temps ) monstrueux, culte,magique y'a pas de qualificatifs assez fort pour cet album ! the days I recall being wonderfull angel youth ... que des tubes merci metalorgie !!
18 / 20