Lantlôs

Post-Metal / Shoegaze / Doom / Rock

Allemagne

Wildhund

2021
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Lake Fantasy 
02. Magnolia
03. Cocoon Tree House
04. Home
05. Vertigo
06. The Bubble
07. Amber
08. Cloud Inhaler
09. Planetarium
10. Dream Machine
11. Dog In The Wild
12. Lich

Chronique

par Tang

Avec Melting Sun en 2014 Lantlôs s’était débarrassé de la plupart de ses oripeaux Noir Metal pour embrasser l’ascendant Shoegaze et minimaliste des compositions de Herbst (fondateur du groupe), et ce fut un succès. Avec Wildhund les Allemands explorent davantage la vapeur tout en variant et complexifiant l’écriture, d’un point de vue rythmique surtout, et c’est encore plus un succès.

On avait déjà les poils à l’écoute du lumineux précédent disque long, mais ici le quintette dépasse toutes nos attentes et nous maintient captif. Les singles pondus Lake Fantasy et Magnolia, soit respectivement le premier et deuxième titres, nous donnaient de sérieuses pistes sur la qualité d’ensemble du machin : une batterie gymnaste et raisonnablement bavarde, des guitares harmonisées, aussi voluptueuses que mélodiquement fluides, une basse qui surfe à l’aise dans les interstices, une voix plus claire et sublime que jamais, un clavier qui se fond tranquille dans le paysage, et une production fantastique, qui laisse transpirer distinctement chaque instrument.

Par exemple The Bubble nous fera grimper aux rideaux par son sens de l’équilibre, à cheval entre chant/chœurs spatiaux, souplesse rythmique imperturbable et plombage succinct mais efficace. Alors que l’intense Amber aura l’audace de nous sortir un hurlement de quelques secondes, le (presque) seul de l’album mais fort bien placé, au centre d’une nouvelle démonstration technique au service de l’émotion comme de l’efficacité. Ou le judicieusement nommé mais pas hitchcockien Vertigo, teinté de psychédélisme, culminera dans les nuages et organisera notre interminable chute dans le confort et l’allégresse, là où Planetarium permettra d’observer les étoiles, voire même de les toucher. Et touché.e on le sera assurément, que ce soit par Lake Fantasy aux accents mêlés de David Bowie et de Deftones, le science-fictionnel et synthétisé Dream Machine aux relents Cold Wave, le délice Doom / Shoegaze de Dog In The Wild, ou encore le très catchy Home, puissant et réconfortant à la fois. Enfin on ne peut décemment pas ignorer Lich en fermeture, sur lequel on croirait entendre un (bon) Foo Fighters qui ferait du Space-Rock lourd et vaporeux, osant même l’autotune, de belle manière évidemment. Une telle multiplicité pourrait inquiéter, mais tout colle et s’agence idéalement, sans la moindre faute de goût.

C’est simple, on va pas épiloguer des plombes, il n’y a rien à jeter dans ce Wildhund. Ce chien sauvage et bienveillant augmente le champ d’action des Allemands, sortant là sûrement leur disque le plus ambitieux, malgré cette fois l’absence totale de toute trace de Black Metal. La mue est désormais complète et l’avenir s’annonce musicalement radieux pour Lantlôs.

17

A écouter : 1

Bandcamp sauvage.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16.5
Avis 3
slaughtear January 7, 2022 15:13
Merci Metalorgie pour la découverte, c'est incroyable.
17 / 20