Un EP pour patienter, parce que l’album met du temps à arriver. Enregistré en juillet 2006, initialement prévu pour début 2007, Pachyderme Garage ne verra finalement le jour qu’au mois de novembre de la même année. Ecce Pachyderme comporte donc cinq morceaux de l’album à venir. C’est un peu le même principe qu’une démo de jeu vidéo et ça comporte les mêmes inconvénients, c’est un peu frustrant de ne pas pouvoir dépasser le premier niveau. Mais au-delà de ça, Ecce Pachyderme vaut largement le détour.

Pour situer un peu les choses, L-Dopa fait du rock dont les tendances psychédéliques sont plus qu’évidentes (vive les 70’s) avec une personnalité solide, il en ressort un disque extrêmement original, entraînant et varié. Tellement que l’on en sait plus où donner de la tête entre les soli héroïques (Ultra Pop), les multiples effets electro, le clavier, le violon, on ne s’ennuie jamais, la musique de L-Dopa est captivante et chaque morceau fait preuve d’une variété à couper le souffle. Ecce Pachyderme déborde d’énergie.

Chaque morceau mériterait quelques lignes, que dire de l’excellent Dipsomania et son côté folk (d’Europe centrale dirons-nous), ou de la classieuse ballade finale, Sunday Mornings (Are Gone). Pour tenter un rapprochement, certains morceaux rappellent Queens of the Stone Age, particulièrement Dirty Little Pretty Scary Thing, et le chant est parfois proche de celui de Josh Homme. Niveau son, chaque instrument est idéalement mixé, faisant ressortir un groove à toute épreuve.

Malheureusement le tout reste vraiment très court (20 minutes au total) et nous quelque peu sur notre faim, mais encore une fois ce n’est qu’un aperçu de l’album. Inutile de dire qu’on l’attend de pied ferme ce Pachyderme Garage.

Le voilà, Pachyderme Garage. Depuis la mise en bouche Ecce Pachyderme, l’impatience guettait quelque peu, mais ce nouvel album récompense largement l’attente. L-Dopa est  sans doute l’une des révélations de la fin 2007.

La classe, définitivement. Parce qu’en plus d’être tout jeune, L-Dopa est pourrait bien rivaliser avec certaines grosses pointures. Pachyderme Garage est une succession de tubes, tous plus jouissifs les uns que les autres, sans prise de tête. Le tout, pour me répéter, avec une variété et un groove impeccables. L-Dopa nous ballade entre uppercuts rock’n’roll (The Box) et le tact de certains morceaux plus calmes, parfois en véritables charmeurs de serpents avec des mélodies enivrantes qui collent à la peau (We’re gonna get through this, Dipsomania…). Rien ne semble pouvoir arrêter le groupe dans son élan et ce jusqu'à la fin de l’album.

Et toujours ce violon et ses envolées classieuses, ce clavier fou, ces soli blindés de feeling (Ultra Pop, à tomber). Les influences semblent affluer de tous les côtés, de toutes les époques, comme un  grand feu de joie que le groupe se fait un plaisir d’alimenter avec une composition irréprochable. Pourtant L-Dopa n’en fait jamais trop, Pachyderme Garage est très cohérant malgré les changements de direction incessants. La comparaison précédente avec les Queens of the Stone Age ne tient que pour quelques morceaux, le groupe dégage un style très original, quelque part entre le groove des Melvins et le côté barré de Primus.

Pachyderme Garage est hautement enthousiasmant. L-Dopa est une excellente surprise pour cette fin 2007, qui devrait séduire un public assez large. On attend une suite de pied ferme sans se faire trop d’inquiétude pour leur avenir.