L’Allemagne voit bondir sur le devant de la scène des combos assurant maintenant depuis quelques années une qualité d’écriture plus qu’intéressante. Nous parlions de Jungbluth il y a quelques mois, mais ce serait oublier ceux qui, tels Vyst ou Kyrest, aident à cultiver un mix entre Hardcore et Crust captivant.
Le rapprochement avec quelques noms plus que familiers fera des étincelles : de Boredom ou Perth Express, Kyrest possède la fougue ; de Vyst, le combo emprunte la rugosité ; de Jungbluth, les Allemands piochent dans les rythmes et la poésie. En sortant 6 titres, le groupe limite l’impact, avec pourtant autant d’effet que sur Fractures : le jeu des cordes sur la seconde moitié « Becoming A_ware » résonne en jouant sur les multiples couches accompagnant le chant ; les mots de « The Other Side » n’ont jamais été autant d’actualités que ces derniers mois, bien au-delà des mers.

C’est d’autant plus important d’associer ce nouvel effort à des noms connus qu’au final, il n’apporte aucune évolution stylistique entre 2013 et 2016 : Kyrest reprend la même formule, usant les cordes sur les mêmes accords, frappant les peaux sur des tempo proches. Même la ligne vocale n’a pas bougé : « Atlas’ Fear » et « The Other Side » pourraient se succéder sans créer de rupture marquée. Vous pourrez leur reprocher de n’apporter rien de complémentaire avec le temps, mais Kyrest reste fidèle à sa ligne de conduite, au risque de décevoir ceux qui attendaient quelque chose de plus.

Life. Life. Disaccord enfonce donc le clou d’un Fractures déjà agressif. Les fans de Crust / Hardcore trouveront forcément leur compte, que ce soit dans « Yours, F. » ou le morceau-titre. Après, entre l’opus précédent et celui-ci, il ne sera question que d’affinités.