Biographie

Kwoon

Kwoon est un groupe mystérieux, apparu par le biais d'un premier CD sorti fin mars 2006 : Tales&Dream. Entièrement autoproduit mais bichonné dans les moindres détails, notamment grâce à un visuel très spécial et très réussi (plus d’infos sur le graphisme ici), Kwoon livre une musique onirique, dans la tradition du post rock haut de gamme façon Sigur Ros, Explosion In The Sky agrémenté de quelques touches de Pink Floyd. Du post-rock qui après le succès de son premier effort se répand avec un second album en 2009 When the flowers were singing et un ep The Guillotine Show en 2011, via le label Fin de Siècle.

15.5 / 20
1 commentaire (15/20).
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The Guillotine Show ( 2011 )

Contextualisons : The Guillotine Show constitue une sortie pas comme les autres.
La raison ? Kwoon est probablement le meilleur groupe français de post-rock actuel.  Il est de ce ceux qui sont attendus "au tournant".

Alors pour déjouer les pronostiques, désarçonner la critique et s’amuser avec les repères de l’auditeur, Kwoon déracine ses fondations et désosse son ancien squelette. Exit le post-rock filandreux et flottant des deux premiers efforts. Kwoon a rapporté d’autres saveurs sous sa gabardine. Les cloches d’introduction du titre éponyme, l’ambiance hantée et fantôme des chœurs et des guitares larseniques place la première piste de l’ep entre Pink Floyd et Danny Elfman. Déroutant. Puis les nuages s’amoncèlent. Le ciel n’est plus tout à fait le même. "Wark" s’annonce. Orgue doux. Voix vaporeuse. Il y a là ce léger quelque chose de Pheonix. Et que dire de l’irrésistible "The Last Trip Of A Drunken Men" et son folk intimiste, tout en touché et en pudeur ? Ou de "Bird" et de la mélancolie de ses échos désespérés ? C’est cela : Kwoon a procédé à une véritable mue. Dites désormais qu’il s’agit d’un groupe indie.

Mais LA patte Kwoon n’a pas disparu. La structure demeure. Celle qui progresse, qui inonde, qui se répand. Lézardant entre les coups de batterie et les cordes striées, explosant comme des bulles de savon irisé, avec la nacre dans chaque ligne de chant, chaque accord, chaque proposition rythmique ("Wark", "Bird"). Traduisant une nouvelle fois l'étoffe des songes. En atteste "Emily Was A Queen", véritable hymne indie/post-rock qui débute dans un éclat pareil aux fulgurances de The Arcade Fire et laisse ensuite échapper  le parfum de son écrin en volutes sonores et en vibrations célestes. Ici Kwoon est à son mieux.

6 titres. 6 réussites. 6 facettes du groupe aussi. La marque d’une œuvre singulière dans le paysage de la musique alternative. Un autre chemin. Une autre approche. Presqu’une autre définition de l’underground. Qui se termine par la version acoustique de "I lived on the moon", titre extraordinaire qui paraît Tales and Dream. Comme une manière de faire le lien, une manière de dire que Kwoon n’est plus ni tout à fait un autre, ni tout à fait le même.

En écoute ici et en commande .

A écouter : "Emily Was A Queen"
17 / 20
9 commentaires (19/20).
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Tales & Dreams ( 2006 )

Soufflé, tout simplement soufflé par ce CD ; dévoiler la fin d’un film avant même de le visionner n’est pas forcément des plus judicieux pourtant ici je ne fais que dévoiler la trame de cette chronique qui ne pourra qu’être dithyrambique face à ce CD sorti de nulle part, d’un groupe méconnu. Kwoon nous arrive avec un premier album de 10 titres sans même (apparemment, difficile d’obtenir des infos sur le groupe) passer par la case démo, et il y a de quoi faire pleurer les groupes tentant d’évoluer dans le même style.

Ici inutile de tergiverser on a à faire à du post rock, façon Sigur Ros (celui de Agaetis Byrjun et ()), et même si les islandais sont de façon presque évidente une énorme source d’influence Kwoon ne sonne pas comme un simple clone de ces derniers. Etrange car certains titres comme Blue Melody semble tout droit sorti de Agaetis Byrjun, pourtant même si de nombreux éléments sont similaires le « feeling » est lui tout autre. Là où Sigur Ros donne dans de grands passages cotonneux pour exploser sur des plages de percussions poussé par un chant cristallin Kwoon choisis le voyage onirique susurré en premier lieux par une voix feutré mais qui s’éclipsera pour faire place aux assauts de la batterie et guitare. De nombreux titres seront d’ailleurs uniquement instrumentaux.
Cet appel au rêve est d’ailleurs renforcé par les illustrations du livret, chaque morceau est accompagné par un dessin mystérieux (des méduses dansant un ballet dans un désert, une explosion atomique déchirant du papier entouré de lierre, …).
Que dire de plus ? Cet album sera ressenti certainement très différemment par chacun ; certains seront certainement hermétique, pour les autres il suffira de se poser et d’écouter pour voyager ; Kwoon nous offre un billet pour une longue ballade dans un univers parallèle, voyage durant lequel on croisera énormément de détails qui nous sont totalement inconnus, comme cette langue sur Tinklëh.

Les plus grincheux diront que ce Tales&Dreams est prétentieux et beaucoup trop influencé par Sigur Ros, de mon coté peu importe cette musique me parle et me vide de tout pour m’insuffler des sentiments que peu de groupe arrive à créer. Kwoon signe là un premier album digne des meilleures formations mondiales dans ce style, ne passez pas à coté et laissez vous emporter.

A écouter : Pos�