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Biographie

Kvelertak

Originaire de Stavanger en Norvège, Kvelertak se forme en 2007 avec Erleиd Hjelvik (Chant), Vidar, Bjarte Lund Rolland et Maciek (Guitares), Marvin (Basse) et Kjetil (Batterie). Une démo (Westcoast Holocaust) et des concerts aussi énergiques qu'intenses leur permettent de participer à quelques festivals au Danemark et en Hollande. Fin 2009, le combo norvégien signe un contrat avec le label Indie Recordings et prend contact avec Kurt Ballou (Converge) pour produire leur premier album. 
L'album éponyme, mélange improbable de Punk-Hardcore et de Black-Metal sort donc en 2010 dont l'artwork est réalisé par John Baizley (Baroness). Kvelertak participe également à la tournée européenne en compagnie de Kylesa, Converge et Gaza. En 2013, ils sont de retour avec Meir, signé chez Roadrunner Records et trois ans plus tard, sous le même label, sort leur troisième disque: Nattesferd.

11.5 / 20
22 commentaires (14.48/20).
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Nattesferd ( 2016 )

Nouvel album, nouveaux riffs, nouveaux enjeux : En mai dernier sortait la dernière production scandinave de Kvelertak intitulée Nattesferd. Révélés il y a six ans grâce à un style polymorphe, novateur et surprenant, les musiciens ont depuis pris de la bouteille et joyeusement écumé les salles de concerts lors de nombreuses tournées. Et si Kvelertak avait fait l’unanimité auprès de la critique, Meir ne faisait que renforcer le tour de force opéré par ces chimistes des sons : La barre étant haute placée, les attentes concernant cette troisième livraison n’en demeuraient que plus importantes.

1985 était le premier amuse-bouche dévoilé par le groupe un mois avant la sortie du skeud : mélange improbable de thrash, de stoner, de heavy, enfin... Un avant-goût enjoué et catchy, bien que répétitif, qui secouait les têtes sans pour autant susciter l’engouement d’un public qui le trouvait trop mollasson. Mauvais démarrage, d’autant plus qu’après quelques écoutes, force est de constater que le groupe met de plus en plus d’eau dans son vin et distille encore davantage son black, au risque de le noyer.

Au fur et à mesure que l’on dissèque la bête, on ne peut que constater l’affaiblissement de la recette, au travers des compos mais également de l'écrin: le leader de Baroness ne dessine plus leurs artworks et l’esthétique de la pochette n’est plus dans la même veine, à l’image de leur direction musicale sensiblement modifiée et anesthésiée. Ce nouvel opus de neuf titres - aux noms imprononçables - résulte toujours d’un mélange hétéroclite de genres mais s’adoucit doucement jusqu’à devenir fade : Le côté black s’estompe et les refrains clean et entraînants se multiplient, au détriment de l’efficacité du disque. Ce n’est qu’à partir de Berserkr que l’on simprègne de Nattesferd et que les sensations des premiers albums se voient ressuscitées, du très bon Heksebrann qui sauve l’honneur avec de grandioses parties instrumentales et des montées en puissances mélodiques et épiques, jusqu’au résolument stoner Nekrodamus mais qui sapparente davantage à un sauvetage de meubles qu’à un final victorieux.

Finalement, Nattesferd déçoit un peu son monde, ou tout du moins sème le doute, surtout lorsqu’on le compare avec ses prédécesseurs : Kvelertak avait créé la surprise et l’engouement, Meir enfonçait le clou et leur procurait la renommée qu’on leur connaît aujourd’hui mais Nattesferd ne parvient pas à dépasser la barre haute placée par le début de la discographie des norvégiens. Malgré un redémarrage qualitatif sur les dernières pistes, on regrette le manque d’initiatives et de nouveautés dans l’ensemble de l’œuvre, répétitive et édulcorée, loin de la magie des débuts.

A écouter : Heksebrann, Berserkr
15.5 / 20
16 commentaires (14.84/20).
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Meir ( 2013 )

Kvelertak c'est le groupe qui a fait sensation en 2010, avec un premier album déboulé de nulle part au mélange original de Punk-Hardcore et de Black-Metal boostée à l'énergie Rock 'n' Roll. Les norvégiens ont fait fort impression un peu partout, dépassant même le cadre Metal / Hardcore dans lequel on aurait pu les enfermer. Des concerts survoltés, des premières parties avec Kylesa, Converge, WeedeaterComeback Kid, d'énormes festivals, et voilà le groupe de retour trois ans après, signé chez Roadrunner Records pour son nouveau bébé : Meir.

Le question qu'on peut légitimement se poser est la suivante : coup de chance ou véritable talent? Question à demi-faussée puisque le groupe n'en serait pas là aujourd'hui sans de réelles capacités et Meir confirme simplement la chose, il se place dans la continuité logique de Kvelertak avec un degré de qualité quasi-similaire. Pour le coup, les faux viking norvégiens n'ont pas décidé de changer de cap à leur drakkar qui vogue toujours vers des contrées musicales personnelles où Darkthrone, Iron Maiden et Sick Of It All taperaient la session de repet' ensemble. On ne sait pas trop par quel miracle le mélange fonctionne, on s'en surprend toujours un peu d'ailleurs, mais ce qui est certain, c'est que Kvelertak affine sa recette avec toujours les mêmes ingrédients qui ont fait son succès. La liste de course n'est pas bien longue ni très compliquée : un mélange des genres qui tient la route, une bonne dose d'énergie et de bonne humeur et des compositions au groove imparable, efficaces et dynamiques.

Meir c'est donc tout ça et force est de constater que ça fonctionne toujours aussi bien car dès l'entame mélodique de Åpenbaring, on est pris dedans ces riffs qui font progressivement monter la tension au feeling Heavy / Rock / Stoner qui rappellent les premiers Baroness alors que, juste ensuite, Spring Fra Livet donne l'impression d'entendre une reprise d'Aerosmith par Coliseum, ou l'inverse. Globalement le riffing Black Metal semble plus dilué dans cet album même si certains passages croix renversées sont immédiatement identifiables (le début de Trepan tellement Darkthrone, la torpille expéditive Punk / Black Snilepisk et le Stoner / Black Nekrokosmos). La où on pouvait reprocher au groupe d'empiler idées sur idées avec Kvelertak, ici tout semble plus fluide, et fondu dans un ensemble bien mieux maîtrisé. Les norvégiens prouvent qu'ils savent toujours composer des titres qui marqueront l'auditeur. Bruane Brenn par exemple, est sans doute le tube du disque avec son condensé de Rock'n roll sexy au possible et son refrain qui s'écrit à l'encre indélébile dans le cerveaux. Citons également Månelyst à la simplicité effarante, mais au résultat d'efficacité indéniable alors que Tordenbrak étire le format pour tutoyer les 9min d'un Hard-Rock quasi progressif qui passe comme une lettre à la poste.

Le premier album portait bien son nom de « main mise ». Celui-ci signifie « plus » et on ne peut que constater la véracité de l'intitulé car l'album respecte le cahier des charges du retour de la formation en enfonçant davantage le clou. L'effet de surprise n'est peut-être plus de mise, mais le groupe gagne en maturité et en solidité dans la création de ses morceaux. Et puis pour la faire courte, c'est toujours aussi bon, donc foncez si vous avez aimé le premier album.

A écouter : Spring Fra Livet, Bruane Brenn
16 / 20
34 commentaires (16.06/20).
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Kvelertak ( 2010 )

Ce disque questionne. Déjà quand on tombe sur un artwork réalisé par John Baizley (pour mémoire le guitariste / chanteur de Baroness et l'auteur des pochettes de Torche, Kylesa, Pig Destroyer...) et que c'est Kurt Ballou (Converge) à la prod', il y a de quoi être étonné et classer Kvelertak dans la (très longue) liste des choses à écouter. Puis on s'informe un peu et on voit que les Norvégiens sont censés mêler Punk-Hardcore et Black-Metal, deux genres qu'on n'aurait jamais pensé voir dans une seule phrase. Ni une, ni deux, ça m'intrigue tellement que le disque est aussitôt dans le lecteur.

On connaissait déjà quelques groupes qui aiment ne pas faire comme les autres et confronter les genres. Rappelez-vous de Cobalt et Altar Of Plagues, dont on parlait en ces pages, qui n'étaient ni tout à fait Black-Metal ni tout à fait Postcore. Là, c'est encore la même histoire, sauf que Kvelertak attaque la chose sous un autre angle avec du Punk-Hardcore burné et super rock'n roll au lieu de parties atmosphériques / planantes. Le riffing bascule donc tantôt dans le tremolo Black classique ou dissonant (Utrydd Dei Svake) tantôt dans de power chord catchy as fuck et pour les vocalises (dans leur langue d'origine), c'est également la même chose, avec des oscillations entre Black et chant Hardcore. Deux genres différents qui amènent l'apparition de deux personnes que tout oppose avec Ulvhedin Hoest (Taake) qui vient préter sa voix glaciale sur l'excellent morceau d'ouverture Ulvetid et Ryan McKenney (Trap Them) sur le très bon Offernatt.

Mais Kvelertak n'est ni tout à fait Punk ni tout à fait Metal. D'ailleurs quand on sait que Kvelertak signifie mainmise en français, on comprend que les Norvégiens vont se faire plaisir à bouffer à tous les râteliers en balançant des sonorités Heavy, Rock, Stoner à tout bout de champ. Ca parait complètement infâme sur le papier et pourtant c'est diablement bien branlé, énergique et complètement entrainant. On pensera par exemple à Satyricon pour le côté Black'n roll, à I pour les passages Heavy, à Turbonegro pour l'énergie Punk, à Baroness qui doit être une grande influence des Norvégiens, aux disques de Rock 70 qu'ils ont dû s'envoyer par centaines... Stop! On pourrait trouver des dizaines de références dans Kvelertak, mais l'important c'est que leur signature sonore est tellement unique que les comparaisons disparaissent presque immédiatement à l'écoute pour se laisser embarquer dans ces intenses cinquante minutes.

Pour marier du Punk-Hardcore, du Black-Metal, et bien plus encore, il n'y avait qu'un pas que peu (aucun?) avait encore franchi jusqu'alors. C'est donc chose faite avec ce disque éponyme de Kvelertak. Osé, mais surtout très accessible car blindé de mélodies et de refrains de salopards (Sjøhyenar (Havets Herrer)), c'est le genre de skeud qui tournera en boucle dans la platine cet été, parce que rafraichissant, et fourni d'un paquet de titres efficaces au groove imparable. On ne demande pas mieux pour les vacances. 

A écouter : fuck yeah!