Des fois le boulot de chroniqueur à du bon, une galette arrive sur mon bureau, Kunamaka, qu'est ce ?
Je fourre la galette dans le lieu prévu à cet effet, je me pose tranquillement pour écouter le CD et deux mois après je peux enfin m'apprêter à en faire la chronique, je n'est certainement pas encore réussi à capter toute l'essence de ce groupe mais il me faut en parler, il faut que Kunamaka se fasse un nom, vous devez écouter Kunamaka.
Je pourrais terminer là ma chronique, car tout ce que je pourrais dire de plus ne reflétera qu'infiniment la musique de Kunamaka, le groupe virevolte entre les genres : métal, rock, black métal, hardcore, disco, jazz, crooner, salsa (etc…) sont ici présent, et maîtrisé avec brio. Le groupe ne semble pas avoir de limite créative, les styles s'enchaînent naturellement, quoi de plus normal que de faire côtoyer la fureur d'une voix black métal au son feutré d'un petit jazz bien sympathique. Le folie ambiante me fait penser à l'ambiance que dégage L'étrange Noël de Mister Jack, et quel n'est pas ma surprise de me rendre compte en faisant des recherches sur Dany Elfman repris sur Jack's Lament que c'est tout simplement le compositeur de la musique du film qui est ici reprise sur un morceau.
En parlant de reprise on va également parler de ce qui reste pour moi un véritable tour de force, la reprise de Hunting High & Low de Aha, oui oui de Aha, mais que ce morceau devient bien ! Mieux que l'original cela va sans dire (difficile de faire pire remarque) mais pourtant tellement similaire, le chant est tout simplement meilleur, les guitares sont présentes et surtout, au lieu d'un timide solo de synthé c'est une montée typique black métal que nous délivre le groupe lors d'un court passage.
Mais limité cet album à deux reprises serait vraiment réducteur tant le travail de composition est incroyable, Kunamaka enchaîne des plans qui n'auraient pourtant rien à faire ensemble pour donner des titres d'une teneur incroyable ; il faut l'entendre pour le croire, et il est préférable d'avoir les oreilles plutôt ouverte à toute sorte de sons avant de se lancer dans l'écoute de cet album. Ni pour les amateurs de sensations fortes en décibels ni pour les amoureux du jazz ce 1er album de Kunamaka ne pourra être apprécié que par un auditoire aguerris et prêt aux mélanges qui semblent contre nature comme le pratique Psykup, Flying Pooh ou Mike Patton. Mais attention, ici c'est fort en chocolat (écoutez La Sorcière Empoisonnée !), impossible à décrire par des mots, je ne peux que vous inviter à écouter Kunamaka pour que vous vous rendiez compte par vous-même de la prouesse que ces auvergnats ont réalisés avec ce premier album indépendant.
Grandiose, inutile de le dire, cela semble presque comme une insulte pour cet album coup de cœur que l'on ne peut que conseiller.
A écouter : 1
J'ai découvert le groupe à l'occasion du tremplin 2007, avec comme lauréat Babayaga.
Que dire? Ils assurent comme des bêtes en live, au sens propre du terme.
Et leur prochain album,a l'air encore meilleur :p Vivement le 1er décembre.