Après un TALITM plus que mitigé, une sorte de pseudo retour aux sources bâtard et sans âme, le groupe a donné son guitariste Head à dieu, dans une rédemption ultime. Intellectualiser cette nouvelle sortie du groupe serait quelque chose de facile, en lui donnant des sens cachés qu'il ne possède pas. Enfin, le groupe s'est regardé dans un miroir à quatre et a décidé de s'interroger sur sa réelle identité. Cet opus est la réponse à toutes ces questions.
Alors oui, Korn n'a plus rien a pleurer, à gémir et à vomir à la gueule des kids (album Korn et Life is peachy). Korn a toujours un temps d'avance déroutant sur les autres, un avant gardisme intéressant. Et c'est d'ailleurs en acceptant cela que le groupe a pondu ses meilleurs albums. Cet album montre que Korn assume enfin et va de l'avant. Ce que Korn assume ce sont d'abord ses influences principales. Godflesh a toujours été fascinant pour le groupe et ici on sent que le son de gratte de J.K Broadrick, bestial, grave et gras est passé par là. Munky joue bas, très bas, tel une tondeuse a gazon vrombissante, le tout réhaussé par une production parfaite. Silveria livre lui ses meilleures parties batterie depuis les deux premiers essais : sons robotiques proches d'une boite à rythme très Streetcleaner, produits efficacement.
Pourtant, ce disque n'est pas violent comme peut l'être un album de Godflesh. En effet Korn, grâce aux producteurs de With teeth de NIN ou de nombreux participants d'horizons électro, touche à un son plus indus ambiant popisant. En cela , les premières expérimentations faites sur Issues sont poussées à outrance (Throw me away). Davis quant a lui revient sur des parties plus complexes au chant, en extrêmisant ses variations de voix type Untouchables. Et il faut dire que ça prend, peut être grâce à la multitude d'effets (artifices pour les détracteurs) utilisés, et alors? Le tout donne des chansons poignantes, entre efficacité, machinisme et pop (Love song). L'expérimentation semble en effet être maître mot : distorsions déjantées, ambiances inquiétantes et grandiloquantes et passages très prenants (Tearjerker est une conclusion OVNI, sur un clavier qui explose de manière torturée et magistrale).
Là où le bât blesse, ce sont sur des passages un peu putassiers, disséminés dans plusieurs endroits du CD, inutiles et rebutants, empruntés à un Cold des plus désagréables. Fieldly est inexistant aussi, mais est ce réellement un défaut vu le son désagréablement surmixé de sa basse sur le TALITM. Il est aussi notable que parfois, ce besoin d'experimentations dépasse les bornes, avec des moments surjoués qui n'ont pas grand chose á faire sur le disque : intro de Twisted transistor inutile, borborygmes déglingués pas très sincères et cornemuse qui arrive parfois comme un cheveu sur la soupe.
Ainsi, Korn renouvelle son son pour notre plus grand plaisir, certes non sans défauts mais le risque artistique l'excuse, l'effort est notable. En prenant les points positifs du très bon Untouchables (guitares très lourdes et voix géniale) et en extrêmisant les expérimentations d'Issues, le groupe crée ce nouvel album, entouré d'un fond musical intimiste et affirmé. La trilogie entamée avec Issues et Untouchables est enfin bouclée, en zappant l'interlude Talitm.
PS: L'édition deluxe est agrémentée d'un joli bonus avec de très bonnes faces B: Eaten up inside qui aurait pu sortir d'Untouchables et un bon Last legal drug très With teeth. Pourtant, nous avons droit à une floppée de remixes sans interêt d'un morceau faible : twisted transistor. Pitié...
Mon album préféré, l'album avec lequel j'ai directement adhéré à Korn et pour moi le plus complet !
Pourquoi ? Car même si pour ma grosse déception, Head est sorti du groupe, l'album s'écoute excellemment bien et en entier !
Pour moi, pas une seule partie de cet album est chiante, tout est sympa, bien conçu et en plus on y trouves tout (de la balade à du Metal old school à un coup plus électronique), contrairement au juste correcte "Take a Look in the Mirror".
L'ambiance y est très unique et bien travaillée, on est vraiment dans un univers comme dans les abysses, la pochette de l'album représente très bien ce thème d'ailleurs.
L'arrivé de l'électro chez Korn, ok, je comprend que ça puisse être étrange pour certains, mais c'est tellement bien utilisé quoi…
Donc selon moi, "SYOTOS", c'est l'album le plus sous-coté de chez Korn avec dans le même cas l'excellent "The Paradigm Shift".
A écouter car très intéressant. C'est vraiment un ovni dans la discographie de Korn, tout comme son cousin Untitled, mais il vaut carrément le détour !!!
Mes préférées : Twisted Transistor, For no one, Politics, Open Up, Coming Undone, 10 or a 2 way et Liar.