Que peut on encore décemment attendre d’un groupe tel que Korn, véritable emblème des années 90, qui malgré les critiques post Untouchables peu reluisantes, n’aura eu de cesse de sortir album sur album avec, il faut bien l’avouer, une constance inversement proportionnelle à la qualité des albums proposés ?
Après un catastrophique The Path to Totality et un The Paradigm Shift plus qu’oubliable, la bande de Bakersfield persévère et tente une fois n’est pas coutume, de mettre sur la table un nouvel opus qui parlera à tout le monde, et de l’inscrire sur la liste des albums qui comptent dans une discographie qui commence à peser bien lourd.
Pour une fois et depuis bien longtemps, voici peut être l’occasion pour Korn de contenter tout le monde… et de fermer le clapet d’odieux individus qui avaient définitivement et injustement jeté ce groupe aux oubliettes. Au sens propre comme au au sens figuré…
Old school ou innovant, lourd ou mélodique, sandwich au caca ou poire à lavement, autant de questions essentielles qu’il va nous falloir éclaircir à propos de ce The Serenity Of Suffering, douzième album studio du combo américain.
Car si on oublie la pochette absolument horrible et le track-listing aussi vide de sens qu’une huitre épileptique, nous voici mesdames et messieurs en présence du meilleur album de Korn depuis bien longtemps. Remplacez « bien longtemps » par Untouchables si vous n’avez pas peur de vous faire des ennemis.
Bien décidés à nous montrer ce que le petit dernier a sous le capot - le marketing, les singles et les clips aidant -, la bande à Davis réussit une synthèse musicale des plus intéressantes : entre gimmicks old school, caprices électro et mélodies travaillées ; la zone de confort est de fait plaisante, les petites touches d’innovation et le soin apportés aux arrangements moins fatiguants car mieux mis en valeur.
Korn n’a jamais cessé d’innover, de faire évoluer ce son si caractéristique, impossible de leur reprocher quoi que ce soit sur ce point, mais il faut bien avouer que ça n’est pas souvent synonyme de réussite depuis un certain temps. Alors oui, clairement, ce nouvel album est en quelque sorte un retour en arrière, une façon d’avouer que les derniers albums, en dépit des bonnes intentions artistiques, n’ont pas eu l’effet escompté, à savoir allier innovation et joie dans les coeurs…
Oubliés les facéties dub step, les synthés baveurs et les délires électro, ce retour à un neo metal plus organique, plus spontané, fait plutôt plaisir à entendre. Les retrouvailles avec Head se font plus sentir que sur le précédent opus, le jeu de guitare est plus travaillé, les riffs parfois jouissifs, le groove toujours aussi percutant et la cohérence globale est en fait assez surprenante. Davis lui, est ici absolument irréprochable à tous points de vue : tour à tout violent, inquiétant, poignant, et d’une justesse parfois impressionnante, il signe là une performance remarquable.
Même s’ils ne révolutionnent en rien le genre qu’ils ont plus ou moins inventé, les ambiances sont soignées, la dynamique plaisante, et quelques titres (pas mis en avant, dommage) sont même franchement très réussis, comme The Hating, glauque à souhait, Black is The Soul et When you’re not here avec leurs structures bien senties ou encore Next In Line et ses scratchs old school.
Quelques facilités d’entrée de jeu certes, avec les deux singles Rotting In Vain et Insane, puis A different world avec Corey Taylor, mais ce serait injuste de réduire l’album à ces deux titres « easy listening », qui sont de plus pas franchement dégueu.
Jonglant constamment entre stéréotypes et inspirations du moment, ce nouvel album semble tenter la réconciliation entre un Korn inventif mais chiant (tellement d’albums, mais The Path of Totality ainsi que The Paradigm Shift sortent du lot), une période mélo intéressante mais pas toujours captivante, et le bon gros son qui tache des années 90, fatiguant à la longue mais toujours de bon aloi. Et force est de constater que la mission est plutôt bien remplie. Le groupe perd peut être en créativité et l’on ne retiendra certainement pas cet album pour son côté novateur, mais les rebondissements, breaks et bizarreries ambiantes font le boulot, et ça tient la route à peu près tout le temps.
Bref un bon album, on ne l’espérait même plus et on en demandait même pas autant !
Pourvu que ça dure comme dirait Jean Yves…
Et bien Korn est bel et bien mature. On a beau dire, Korn on eu un parcours incroyable et contrairement à beaucoup d'entre vous, j'ai été vraiment très fan de la période SYOTOS de Korn, et là on observe un album d'un grouppe qui s'approprie son style musical "adulte" si je puis dire…
Personnellement, c'est un des premiers albums de Korn que j'ai écouté après SYOTOS et Issues, et je l'ai bien apprécié.
Seulement voilà, je trouve qu'après "Everything falls apart", le reste de l'album est assez ennuyant. C'est pour moi le gros problème de cet album : pas de folies ! C'est de mon côté un album très sympa mais relativement monotone, d'où la note que je lui attribues : bonne mais monotone…
Mes préférées : Rotting in vain, Different world, Take Me, Everything falls apart, Baby.