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Biographie

Korn

En 1993 James “Munky" Shaffer (guitare), Brian “Head" Welch (guitare), Reginald “Fieldy Snuts" Arvizu (basse) et David Silveria (batterie), viennent de sortir un album avec leur groupe LAPD, rencontrent Jonathan Davis, chanteur de Sexart et étudiant en médecine légale. Le groupe demande alors à Davis de rejoindre leur groupe, ce qu’il accepte, LAPD devient alors Korn, un an plus tard le groupe signe chez Epic pour sortir son premier album éponyme. Korn avec son premier album propose un métal lourd, de par son son, la complexité n’est pas le maître mot ici (comme ça l’a été depuis de nombreuses années) ; Korn marie le son d’un métal dur aux sonorités bien plus lourdes (notamment avec un son de basse 5 cordes sismique) se rapprochant de groupes comme Rage Against The Machine ou Downset. ; Korn signe ce que l’on peut considérer comme un des tous premiers albums de néo métal, genre qui se popularisera quelques années plus tard. Ce premier album n’explose pas dans les charts mais se vend régulièrement et devient disque d’or, le groupe accumule alors les première parties prestigieuse : Megadeth, Ozzy Osbourne, Marilyn Manson, …

En 1996 le groupe revient avec un album toujours dans la même veine : Life Is Peachy ; les paroles y sont toujours noires et Davis y exorcise ses démons (abusé sexuellement durant sa jeunesse, rejeté par ses camarades de classes, incompris par ses parents, …) ; cet album connaît un succès bien plus retentissant et entre en 3ème position dans les charts « pop » américain, porté notamment par le single A.D.I.D.A.S. . En 1998 les 5 de Bakersfield enregistrent leur plus gros succès commercial : Follow The Leader, la musique a ici énormément évolué, mélangeant rap et métal, et fait appel à de nombreux invités, l’album explose alors dans les charts. Le groupe commence alors une tournée (qui deviendra annuel) The Family Values Tour avec a l’affiche des groupes comme Limp Bizkit, Orgy, Rammstein, …

En 1999 le groupe revient avec Issues, encore différent du précédent opus il montre un Korn plus mélodique ce qui déplaira aux fans bornés de la premières heures. Le groupe tourne alors de façon intensive, Silveria sera remplacé un temps par Mike Bordin (Faith No More) à cause de problème de santé. Le groupe prend alors une petite pause, Fieldy en profite pour enregistrer un album solo tandis que Davis participe à la bande son de Queen Of The Damned. En 2001 c’est avec Untouchables que le groupe revient, Korn y fait la part belle aux mélodies et aux effets ; Davis utilise notamment une technique d’enregistrement normalement réservé aux albums de classiques ; la musique devient plus mélodique et les ambiances sont plus travaillées.

Take A Look In The Miror sort en 2003 et marque un retour aux sources pour le groupe, moins complexe et plus direct cet album produit par le groupe lui-même sera le dernier avec le line up originel. Après la sortie d’un best of en 2004, Head décide de quitter le groupe en 2005, lui préférant sa passion pour dieu, il renie complètement ses années Korn. Cela n’entache aucunement la motivation du groupe qui enregistre See You On The Other Side, encore une fois Korn prend les fans à contre-pied en proposant des morceaux très mélodiques, et l’apparition de passages électro / indus pop (chère à Davis). Le groupe continue à 4, sur scène un guitariste placé dans l’ombre de la scène les accompagne.
Plus de 10 ans de carrières et une multitude de groupes s’étant lancés dans le sillon creusé par Korn, impossible de nier son importance sur la musique actuelle. Sans renier ses bases le groupe fait évoluer sa musique et s’éloigne de plus en plus du style dont il était le précurseur, la marque d’un grand groupe ?
Après une longue période à vide pour le groupe (malgré quelques prise de risque comme l'album The Path Of Totality qui propose un mix Metal / Dubstep) le groupe voit le retour de Head. L'album qui en résulte The Paradigm Shift montre un groupe qui revient à un son plus lourd, de plus les lives du groupes redeviennent intéressants.

12 / 20
11 commentaires (15.64/20).
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Requiem ( 2022 )

Il est des groupes dont on n’attend plus rien, parce que leur prime jeunesse est passée depuis longtemps, parce qu’ils n’ont rien proposé de formidable depuis possiblement dix albums déjà, ou qu’en live, l’intensité n’est plus forcement là. Et il faut bien l’admettre, Korn fait partie de ces groupes. C’est même l’un des groupes qui vient rapidement en tête quand on parle de ces légendes dont la carrière est finie, mais qu'elle continue encore.

Il faut rappeler que Korn est un groupe majeur duMmetal. Fer de lance et pionnier du Néo Metal des années 90 / 2000. Un acteur incontournable du genre pendant les dix années les plus forte de leur carrière et qui est toujours une tête d’affiche actuelle de grands festivals. C’est justement parce qu’ils étaient très grands et qu’aujourd’hui ils ne le sont plus et parce que la musique et le public Metal a beaucoup évolué qu’ils souffrent de la comparaison avec eux-mêmes. Car si l’on doit comparer Requiem à Life Is Peachy, on n’est clairement pas au même niveau de pertinence, d’expression ou d’intensité d’album. Mais on ne peut pas être et avoir été.

Petite anecdote, j’ai décidé de m’intéresser puis de chroniquer Requiem après être tombé par hasard dans une playlist sur un morceau où j’ai reconnu Jonathan Davis. Pensant à une collaboration, car l’ami en a réalisé un sacré paquet ces derniers temps, j’ai essayé de trouver avec qui il avait pu la réaliser. N’arrivant pas à deviner j’ai fini par chercher l’onglet internet duquel le son provenait et je suis resté stupéfait de ne pas avoir reconnu Korn. Sur l’ensemble de Requiem, c’est le même constat. Alors il y a peut-être un riff ci et là comme sur Penance To Sorrow ou les célèbres borborygmes caractéristiques du cinq de Bakersfield sur Worst Is On its Way, qui appartiennent au groupe tel qu’on l’identifie, mais ça s’arrête là. Ça n'en est pas moins totalement étranger à Korn, ce n'est juste pas flagrant.

C’est sujet à appréciation, mais au bout de trente ans de carrière, réussir à développer et proposer quelque chose d’un peu différent de ce qu’on a déjà fait, même si c’est clairement moins bien, ça s’apprécie. On ne tombe pas dans un monstre de Frankenstein fait avec des bouts de ses anciens titres et réanimé par un grand choc électrique pour faire tenir l’expérience autant qu’elle peut. C’est à porter à leur crédit.

En revanche, musicalement tout est très lisse. On n’a plus de riff dévastateur à la Somebody Someone, ou qui font headbanger naturellement comme sur Falling Away From Me. Il faut en faire son deuil. Korn propose plutôt une approche intimiste et simple, voire simpliste parfois. Ce qu'ils maitrisent également comme ils l’ont démontré avec brio sur Untouchables par exemple, mais avec la rage et la lourdeur en moins. Les guitares sont encore plus en retrait que d’habitude et Requiem n’est pas très loin de ressembler à une masterclass de batterie avec beaucoup de chant et de mélodie par-dessus. Les parties batteries sont d’ailleurs bien pensées, bien construites, mais manquent également de punch au général, et le son parait très synthétique, ce qui étonnant pour un showman tel que Ray Luzier.

Si vous êtes fan de Jonathan Davis c’est en revanche peut-être l’album pour vous réconcilier avec Korn. C’est de très loin celui qui est vraiment mis en avant et ce qu’il y a de mieux. Alors il y a certes beaucoup de facilités dans les mélodies et le ton est plus plaintif ou maussade qu’avant, mais ce sont des choses qui se comprennent quand on s’intéresse un peu à la vie personnelle du chanteur. Sa performance parait d’ailleurs absolument sincère et reste de loin ce qu’il y a de plus intéressant dans ce Requiem.

Il y a sur cet album des morceaux qui restent en tête et qui sont évocateurs. Comme Let The Dark Do The Rest qui rentrent dans la catégorie de ces titres qu’on a écouté à une période de sa vie et à laquelle on repense à postériori en se disant qu’on n’était peut-être pas si bien que ça dans sa tête à ce moment là, mais on ne regrette pas de les avoir écouté pour autant parce qu'ils marquent une tranche de vie.

Loin d’être inintéressant, mais loin d’être aussi bien qu’avant, Requiem est un album qui divisera surement et il faut être capable d’entendre le discours de ceux qui l’encenseront comme ceux qui le descendront. Il n'est clairement pas le pire de leur discographie, mais pas non plus celui qu’on fait écouter quand on veut faire découvrir Korn à quelqu’un.

A écouter : Let the Dark do the Rest, Start the Healing
15 / 20
58 commentaires (14.41/20).
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The Serenity Of Suffering ( 2016 )

Que peut on encore décemment attendre d’un groupe tel que Korn, véritable emblème des années 90, qui malgré les critiques post Untouchables peu reluisantes, n’aura eu de cesse de sortir album sur album avec, il faut bien l’avouer, une constance inversement proportionnelle à la qualité des albums proposés ?
Après un catastrophique The Path to Totality et un The Paradigm Shift plus qu’oubliable, la bande de Bakersfield persévère et tente une fois n’est pas coutume, de mettre sur la table un nouvel opus qui parlera à tout le monde, et de l’inscrire sur la liste des albums qui comptent dans une discographie qui commence à peser bien lourd.

Pour une fois et depuis bien longtemps, voici peut être l’occasion pour Korn de contenter tout le monde… et de fermer le clapet d’odieux individus qui avaient définitivement et injustement jeté ce groupe aux oubliettes. Au sens propre comme au au sens figuré…

Old school ou innovant, lourd ou mélodique, sandwich au caca ou poire à lavement, autant de questions essentielles qu’il va nous falloir éclaircir à propos de ce The Serenity Of Suffering, douzième album studio du combo américain.
Car si on oublie la pochette absolument horrible et le track-listing aussi vide de sens qu’une huitre épileptique, nous voici mesdames et messieurs en présence du meilleur album de Korn depuis bien longtemps. Remplacez « bien longtemps » par Untouchables si vous n’avez pas peur de vous faire des ennemis.

Bien décidés à nous montrer ce que le petit dernier a sous le capot - le marketing, les singles et les clips aidant -, la bande à Davis réussit une synthèse musicale des plus intéressantes : entre gimmicks old school, caprices électro et mélodies travaillées ; la zone de confort est de fait plaisante, les petites touches d’innovation et le soin apportés aux arrangements moins fatiguants car mieux mis en valeur.
Korn n’a jamais cessé d’innover, de faire évoluer ce son si caractéristique, impossible de leur reprocher quoi que ce soit sur ce point, mais il faut bien avouer que ça n’est pas souvent synonyme de réussite depuis un certain temps. Alors oui, clairement, ce nouvel album est en quelque sorte un retour en arrière, une façon d’avouer que les derniers albums, en dépit des bonnes intentions artistiques, n’ont pas eu l’effet escompté, à savoir allier innovation et joie dans les coeurs…

Oubliés les facéties dub step, les synthés baveurs et les délires électro, ce retour à un neo metal plus organique, plus spontané, fait plutôt plaisir à entendre. Les retrouvailles avec Head se font plus sentir que sur le précédent opus, le jeu de guitare est plus travaillé, les riffs parfois jouissifs, le groove toujours aussi percutant et la cohérence globale est en fait assez surprenante. Davis lui, est ici absolument irréprochable à tous points de vue : tour à tout violent, inquiétant, poignant, et d’une justesse parfois impressionnante, il signe là une performance remarquable.
Même s’ils ne révolutionnent en rien le genre qu’ils ont plus ou moins inventé, les ambiances sont soignées, la dynamique plaisante, et quelques titres (pas mis en avant, dommage) sont même franchement très réussis, comme The Hating, glauque à souhait, Black is The Soul et When you’re not here avec leurs structures bien senties ou encore Next In Line et ses scratchs old school.
Quelques facilités d’entrée de jeu certes, avec les deux singles Rotting In Vain et Insane, puis A different world avec Corey Taylor, mais ce serait injuste de réduire l’album à ces deux titres « easy listening », qui sont de plus pas franchement dégueu.

Jonglant constamment entre stéréotypes et inspirations du moment, ce nouvel album semble tenter la réconciliation  entre un Korn inventif mais chiant (tellement d’albums, mais The Path of Totality ainsi que The Paradigm Shift sortent du lot), une période mélo intéressante mais pas toujours captivante, et le bon gros son qui tache des années 90, fatiguant à la longue mais toujours de bon aloi. Et force est de constater que la mission est plutôt bien remplie. Le groupe perd peut être en créativité et l’on ne retiendra certainement pas cet album pour son côté novateur, mais les rebondissements, breaks et bizarreries ambiantes font le boulot, et ça tient la route à peu près tout le temps. 
Bref un bon album, on ne l’espérait même plus et on en demandait même pas autant !

Pourvu que ça dure comme dirait Jean Yves…

A écouter : The Hating, Take Me, Insane, Black is the soul, Next In Line
12 / 20
73 commentaires (12.18/20).
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The Path Of Totality ( 2011 )

Cher Jonathan, je t'adresse cette lettre pour te faire part de mes sentiments concernant ce que toi et tes potes nous faites subir depuis un moment, et cela en toute impunité. Saches que désormais un nouvel album de Korn suscite deux types de sentiments chez vos "clients", et cela depuis votre chef d’œuvre Untouchables en 2002 : soit "encore une daube, je passe mon chemin" ou pour les plus persévérants d'entre nous "ça y est c'est enfin l'album du retour aux sources", le retour à un néo métal spontané, simple et efficace, qui réchauffe les soirs d'hiver un peu trop rudes, bref du Korn, du vrai. Crois moi Jonathan, ceux qui sont abonnés à cette éternelle requête ont peu à peu sombré dans la première catégorie, et ont définitivement abandonné un groupe qui a pourtant marqué les années 90, et qui a accompagné nombre d’entre nous sur les chemins du lycée.

D'autre part Jonathan, à force de sortir des daubes épouvantables, on aurait presque cru que vous en resteriez là, on l'aurait même presque espéré. Tout le monde s'accorde plus ou moins à le dire, ras le bol de ce Korn fade, tiède et peu inspiré, ton groupe n'est plus que l'ombre de ce qu'il était.
Quelques signes étaient pourtant suffisamment explicites pour que tu fasses quelque chose toi et tes potes : passer de concerts surpeuplés dans les plus grandes salles du monde à des représentations en comité restreint dans des lieux au prestige incontestable (Maubeuge), se faire interdire de Hellfest, faire un Mtv Unplugged (lol) tu aurais peut être dû réagir à temps.
Qu'importe, voici que tu nous sors ton dernier album en date, l'occasion pour toi de rattraper toutes ces petites choses qui font que vous passez plus ou moins pour des guignols depuis maintenant presque 10 ans. Un nouvel album pour faire passer la pilule de toutes ces années d'errance mercantilo-foutage-de-gueule.

L'important c'est de réagir... Avec du Dubstep... Mouais... Les mots me manquent...

Qu'est-ce qu'on va faire de ça Jonathan, mais qu'est-ce qu'on va faire de toi surtout ? Moi j'ai pleuré, non pas parce que j'étais déçu de ne pas retrouver le Korn que j'aimais, ça j'ai l'habitude maintenant. A vrai dire je ne m'attendais pas à grand chose. Alors pourquoi j'ai pleuré ? Peut être parce que le dubstep est super fashion chez les bobos en ce moment, et que forcément toi, il a fallu que tu t'y intéresses et saccage ce genre musical avec tes lamentations et provocations à deux balles ? Non, même pas, je trouve que le mariage est presque heureux. J'ai dit presque. Alors pourquoi susciter tant de tristesse chez ton plus grand fan ? Parce que c'était presque réussi Jonathan ! Presque.

Jonathan je ne suis pas content. Pour la simple et bonne raison que ce que tu nous proposes là n'est pas un album de Korn, et même si je le trouve pas mal, que je pense sincèrement que l'effort est intéressant, et que tes potes qui font du "poum poum tchak" (dubstep) ont indéniablement beaucoup de talent, c'est du foutage de gueule de vendre ça sous l'étiquette "Korn", qu'est-ce qui vous empêchait de vendre ça sous un autre label, en appelant ça "Jonathan et ses potes de l'électro" ou "Dubstep avec Korn" ou encore "Jonathan Davies project" ? Quoi ? Cet argument est bancal ? Pas si sûr... A trop vouloir sortir des pistes on finit par se perdre, et mettre ça sur une galette c'est enfoncer le clou déjà bien enfoncé encore une fois pour tous vos fans. A moins de vouloir en vendre des palettes et engrosser vos comptes en banque déjà bien juteux je ne vois vraiment pas l'intérêt, et c'est pour cela que je ne suis pas content, cher Jonathan. Sortir ça plus discrètement aurait à coup sûr déclenché un regain d'intérêt...

Dommage car certains de vos morceaux possèdent vraiment un gros potentiel (Burn The Obedient, Chaos lives in Everything, Narcissistic Cannibal, Way too far, Tension), et j'avais presque le sourire en les écoutant. Bon ok, j'avais vraiment le sourire. N'empêche qu'il manque cruellement de quelques guitares et quelques lignes de basses. Ça goûte le Korn, ça sent le korn, mais de très loin... Qu'as tu fait de tes compagnons de toujours Munky et Fieldy ? On ne les entend presque pas, c'est dommage, où est passé ce son de gratte si caractéristique et cette basse chaotique ? Cette nouvelle galette aurait pu être un "album de Korn expérimental, aux nuances indus-dub step, original, frais et inventif". Au lieu de cela, on tien un énième album putassier, commercial (le plus commercial à ce jour, c'est ça l'effet dubstep ?), et chiant au bout de la troisième écoute.

Bref j'ai pleuré.

Voici cher Jonathan ce que je retiens de ce Path of totality : des titres au fort potentiel lors de vos futurs concerts, de nouveaux amis qu'il vous faudra inviter sur scène pour des duos intéressants, un sacré culot d'avoir sorti ça sous le label Korn, alors que tout l'album aurait pu être un remix du même album avec le son habituel (à méditer), et artistiquement votre meilleur album depuis Untouchables, ça c'est indéniable. En même temps c'était pas dur...
Alors s'il te plaît Jonathan, si cette lettre te trouve, réfléchis bien avant de démarrer l'écriture du successeur de ce Path of totality : la prochaine fois que tu as une bonne idée, ne foire pas tout en en faisant un album. Exemple concret : le pudding c'est une bonne idée quand le pain est rassi, c'est pas pour autant une raison d'en faire un album.

Bisous.

Ah oui, et virez moi ce stagiaire qui a fait votre pochette.

Les features de cet album :
- Skrillex (Chaos lives in Everything, Narcissistic Cannibal, Get Up),
- Noisia (Kill Mercy Within, Burn the Obedient, Let's Go),
- Excision (My Wall, Illuminati, Tension)
- Downlink (My Wall, Illuminati, Sanctuary, Tension)
- Feed Me (Bleeding out),
- 12th Planet (Way too far)
- Kill the Noise (Narcissistic Cannibal, Fuels the Comedy)
- Datsik (Tension)

A écouter : Car c'est un bon album de remixs...
7.5 / 20
91 commentaires (12.6/20).
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Korn III : Remember Who You Are ( 2010 )

Neuvième album en plus d'une quinzaine d'années pour un groupe qui avait pris un chemin discutable, mais osé. Korn III : Remember Who You Are, petit dernier d'une longue famille de disques de plus en plus controversés, se jette dans le grand bain en pleine chaleur estivale. Remember Who You Are ? Un vague coup d'œil à la pochette rappelle celle de l'éponyme, avec une fillette ayant pris de l'âge et un quatuor qui essaie de rentrer à nouveau dans son survêtement Adidas à paillette, la classe en moins.

Entrons directement dans le vif du sujet. J'entends déjà les remarques acerbes telles "t'as rien compris" ou "écris un album et on en reparle" et autres "t'aimes pas Korn !". De fait, le groupe partage et divise depuis Untouchables, prenait un virage à 90° en 2002 et tentait de renouer avec son succès l'année suivante. Mais entre-temps, d'autres sont passés par là, avec plus ou moins de talent et d'envie. La direction artistique prise sur See You On The Other Side et Untitled était pourtant risquée, mais néanmoins honorable, à défaut d'être fédératrice. Et le drame arrive fin 2009. Remember Who You Are, ou le retour aux sources tant attendu. Un nouveau Korn ? Life is Peachy ? La première écoute semble le confirmer. La seconde et les quelques suivantes aussi. Et les dizaines ou centaines qui se succèderont en seront la preuve. Korn is back, avec un son gras, lourd, un peu glauque et malsain. Mais sans envie, sans passion, avec une basse identique à Follow The Leader, un chant larmoyant tiré du premier album et des riffs qui rappelleront une paire de souvenirs. Tout se révèle exagéré, peu crédible, surjoué, à la manière d'une tragédie moderne aux faux airs grecs.
Comme une mauvaise sitcom américaine, tout est déjà joué d'avance : Davis se transforme en enfant gâté, Fieldy a décidé de laisser flotter les cordes de sa basse comme il y a 10 ans, Munky manque d'inspiration et le jeu de batterie passe inaperçu. Constat amer d'un fan déçu, qui sera ravi par la sensation de retour arrière enclenchée dès la première seconde mais dépité par Korn qui se parodie lui-même. Quand Deftones incorpore quelques sonorités "old school" dans Diamond Eyes, les autres font table rase et effacent 10 ans de culture et d'évolution. Enorme loupé au final, salto arrière qui se finit sur une nuque brisée et des sourires crispés.

Heureusement, comme par magie, certaines ambiances tiennent le choc. Are You Ready To Live? sonne comme une suite de Follow The Leader, les rythmiques torturées de Pop A Pill feront leur petit effet et le chant de Lead The Parade n'est pas dégueu' du tout. Basique, efficace. Trop peu malheureusement, dommage que cela ne dure qu'un temps et qu'il faille fouiller pour ne pas oublier la galette au fin fond d'un placard, entre le dernier Linkin Park et la tête verte de Limp Bizkit. Remember Who You Are ? Pas tout le temps en tout cas.

Il aurait fallu que Korn continue sur sa lancée, que le combo continue à lancer les dés de la chance. Korn III : Remember Who You Are est juste une tentative avortée de retour aux sources, encore moins crédible que Take A Look In The Mirror, et surtout fade et peu inspirée. Alors que Davis et ses sbires avaient tenté autre chose, faisant un pas en avant à la manière d'Enslaved dans un autre registre, ce nouvel opus est un immense bond en arrière, l'envie en moins. La prochaine fois qu'un groupe annoncera un retour aux sources, j'espère juste qu'ils ne parleront que du look...

A écouter : Korn - Life Is Peachy - Follow The Leader - Issues
10 / 20
49 commentaires (11.23/20).
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MTV Unplugged ( 2007 )

Née de la volonté de la chaîne de télé MTV d’offrir à ces spectateurs des shows acoustiques exceptionnels, la série des MTV Unplugged est depuis devenue une petite institution. Alice In Chains, Kiss ou encore Nirvana se sont déjà prêtés au jeu. C’est au tour de Korn de se voir proposer cette opportunité.

Malheureusement, la musique de Korn, surtout ses morceaux les plus rythmiques, ne se prêtent tout simplement mal voire pas du tout à l’acoustique. Témoin, l’affreuse version de Blind qui ouvre le disque. Sans exagération, on dirait parfois les Gipsy King reprenant du Korn. Quand on connaît l’impact émotionnel de ce morceau devenu culte, on serre les dents méchamment pendant toute la durée du titre. De même, les sautillants Got The Life et Twisted Transistor donnent un rendu assez plat, perdant clairement de leur énergie (alors que c’était la force principal de ces chansons).

Plus généralement, l’impression qui se dégage est celle d’un travail pas assez fouillé. Les morceaux n’ont pas été assez retravaillés pour s’adapter aux conditions de l’acoustique. Il semble même par moment que le groupe s’est contenté de rejouer simplement, note pour note, ses morceaux en acoustique. Heureusement que le groupe est accompagné des musiciens qui l’ont suivi durant la tournée de See You On The Other Side et qui apportent un certain nombre d’arrangements. 

Pour autant, si certaines adaptations sont clairement ratées (n’ayons pas peur du mot), d’autres se prêtent nettement mieux à l’exercice. Ainsi Falling Away From Me, Love Song ou encore Throw Me Away, qui sont des chansons plus axées sur les mélodies et moins sur les rythmiques, passent le cap de l’unplugged avec succès.

Le titre de meilleur morceau du CD revient quant à lui haut la main à Make Me Bad entrecoupé d’une excellente reprise d’In Between Days des Cure. Le morceau comprend d’ailleurs un featuring des membres des Cure et notamment de leur chanteur Robert Smith, dont Jonathan Davis est un immense fan. Leur duo permet de mettre en relief deux générations de chanteurs, deux styles, deux approches du chant, etc. Un très bon moment que cet échange entre les deux chanteurs. Si seulement tout l’album avait pu être de cet acabit... Le disque contient un autre featuring sur Freak On A Leash: celui d'Amy Lee d'Evanescence et de sa voix cristalline quasi-insupportable.

Des membres de Korn, Jon Davis est celui qui tire le plus son épingle du jeu. C’est d’ailleurs plutôt logique dans le cas d’un disque unplugged où le chanteur est particulièrement mis en avant. Son chant est toujours aussi touchant, prenant, varié... Bref, il apporte beaucoup de crédits à ce disque. Un disque en demi-teinte donc auquel on peut reprocher un choix de chansons approximatif et des adaptations parfois simplistes.

 

A écouter : Make Me Bad/In Between Days, Love Song, Throw Me Away
13 / 20
152 commentaires (12.98/20).
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Untitled ( 2007 )

Quel visage pour Korn en 2007? Jonathan Davis est-il seul maître à bord, suivant les flots de son inspiration sans trop s'encombrer l'esprit avec les desiderata des autres musiciens? Toujours est-il qu'il nous sert un nouvel album sans titre tout droit sorti de la ligne See You On The Other Side développée en 2005. Plus électronique que métal, ce disque montre une ouverture musicale plus maîtrisée, moins décalée, mais une thématique guère renouvelée. A moins qu'on entende par évolution, le fait que le gamin apeuré et pleurant sur lui-même de l'album Korn, se retourne sur lui-même avec cet album quasi éponyme où nombre de ses obsessions se taillent la part du lion.

Cet album en ressort plus lisse et homogène dans son principe, mais plus divers qu'on ne le pense d'emblée au fur et à mesure des écoutes. Rien de formidablement créatif au demeurant, et ce n'est pas la présence des deux producteurs Atticus Ross et The Matrix qui y changera quelque chose. Néanmoins, quelque chose passe, malsain, sexuel, un peu tordu, religieux également, en prise directe avec les thèmes les plus connus venant de Davis. Certains lyrics font mouche, d'autant plus que la musique prend parfois de l'ampleur avec des arrangements puissants (Ever Be). On retient essentiellement de l'album des pistes créatives et vibrantes comme I Will Protect You et Innocent Bystander, et pour les fans acharnés des morceaux presque attendus comme Hold On qui semble comme provenir du quatrième album Issues d'ailleurs. D'autres pistes sortent du lot, par exemple Love & Luxury.

Evidemment, un groupe aussi bouffi de fric et controversé que Korn dégage une aura de moins en moins authentique, et ce n'est pas les Live & Rare et autres Unplugged qui contrediront ce jugement de fond sur une discographie un peu trop bordélique ces dernières années. La question demeure : que vaut vraiment ce disque? Tout dépend de la sincérité qui s'en dégagera à vos yeux (et surtout votre sensibilité). Untitled est bien fait dans son genre, un certain nombre de morceaux flattent l'amateur du groupe pas découragé par son style plus mainstream et accessible, mais il est certain que le miroir tendu par Davis et ses mercenaires aux fans est ambigu. Encore un album de plus? Children of Korn toujours astreints à la névrose malsaine (est pouah alors quel ennui, exemple le morceau Killing) ou bien bon album montrant une évolution positive du groupe? Les avis divergent déjà et il y a de quoi. Le processus créatif entamé avec Issues se poursuit en tous cas, robotisé, puissant et encore relativement dérangeant à la fois, mais le potentiel semble s'amenuiser. Manquent des pics d'émotion pure comme Tearjerker par exemple. Il faudra se renouveler davantage la prochaine fois, sans quoi Korn perdra encore des cohortes de fans.

Avec cet album, difficile de se prononcer sur le groupe autrefois adulé de la scène neo sans s'interroger sur ses intentions réelles depuis quelques années. Quoique l'ensemble soit soigné (avec au passage, de très beaux artworks dans leur genre), un arrière-goût de pas assez se dégage, ce qui amoindrit nettement l'impact de l'album sur la durée. 

Quatre morceaux en écoute là : myspace Korn.

A écouter : Innocent Bystander, I Will Protect You, Ever Be, Love and Luxury
7 / 20
31 commentaires (8.11/20).
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Korn: Live And Rare ( 2006 )

Après l'épreuve réussie du best of inutile, voilà celle du live inutile sur CD, qui avait déja été précédé d'un DVD live passable, et qui sera suivi d'un autre DVD. Korn commence a collectionner plus d'objets non discographiques que de disques à proprement parler. Ainsi, ils ont préféré appeller cela un live et rare, puisque suite au live se glissent deux chansons d'une rareté à couper le souffle. Juger plutôt : l'une est extraite des bonus de Follow The Leader est l'autre est une face B de l'album éponyme.

Trêve de bavardages, venons en au live en soi. Au niveau de la tracklist, une surprise est présente: My Gift To You, pour ma part jamais entendu sur des bootlegs du groupe. Sinon, rien de bien original, on pioche dans les singles en gros (la plupart des chansons présentes dans la tracklist ont un clip). Issues et Untouchables sont réduits à Falling Away From Me et Here To Stay. Quant à l'éponyme on en a même éliminé le classique Faget. Life Is Peachy devient l'album fantôme par excellence, Adidas en étant le piètre représentant.

Le son est carré, la basse domine même la guitare, ce qui donne un sentiment de platitude exacerbé et de manque de lourdeur. Tous les morceaux sont exécutés dans l'urgence, comme si les musiciens avaient un train a prendre, on a même l'impression que vocaux et morceaux sont accélérés. Pourtant il y a quand même 50 minutes de live, chiffre rondement enflé par la reprise inutile d'un morceau inutile : Another Brick In The Wall et par le magnifique My Gift To You, seul morceau au feeling kornien live. Doomy, inquiétant, désespéré et maladif, le morceau est l'unique pièce valant quelque chose dans ce fourre tout bouche trou.

Un live fantôme se résumant à une chanson (qui en vaut grandement la peine), des titres rares qu'on cherche encore, Korn nous refourgue sa tournée d'un Greatests Hits. Le pire c'est que certains en redemandent. Ils nous refileraient presque un CD de remix la prochaine fois. Passez votre chemin, et procurez vous le live de My Gift To You, car elle en vaut réellement la peine. Dernière question : quand daignera-t-on réhabiliter Life Is Peachy?

A écouter : My Gift To You
14.5 / 20
198 commentaires (13.34/20).
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See You On The Other Side ( 2005 )

Après un TALITM plus que mitigé, une sorte de pseudo retour aux sources bâtard et sans âme, le groupe a donné son guitariste Head à dieu, dans une rédemption ultime. Intellectualiser cette nouvelle sortie du groupe serait quelque chose de facile, en lui donnant des sens cachés qu'il ne possède pas. Enfin, le groupe s'est regardé dans un miroir à quatre et a décidé de s'interroger sur sa réelle identité. Cet opus est la réponse à toutes ces questions.

Alors oui, Korn n'a plus rien a pleurer, à gémir et à vomir à la gueule des kids (album Korn et Life is peachy). Korn a toujours un temps d'avance déroutant sur les autres, un avant gardisme intéressant. Et c'est d'ailleurs en acceptant cela que le groupe a pondu ses meilleurs albums. Cet album montre que Korn assume enfin et va de l'avant. Ce que Korn assume ce sont d'abord ses influences principales. Godflesh a toujours été fascinant pour le groupe et ici on sent que le son de gratte de J.K Broadrick, bestial, grave et gras est passé par là. Munky joue bas, très bas, tel une tondeuse a gazon vrombissante, le tout réhaussé par une production parfaite. Silveria livre lui ses meilleures parties batterie depuis les deux premiers essais : sons robotiques proches d'une boite à rythme très Streetcleaner, produits efficacement.

Pourtant, ce disque n'est pas violent comme peut l'être un album de Godflesh. En effet Korn, grâce aux producteurs de With teeth de NIN ou de nombreux participants d'horizons électro, touche à un son plus indus ambiant popisant. En cela , les premières expérimentations faites sur Issues sont poussées à outrance (Throw me away). Davis quant a lui revient sur des parties plus complexes au chant, en extrêmisant ses variations de voix type Untouchables. Et il faut dire que ça prend, peut être grâce à la multitude d'effets (artifices pour les détracteurs) utilisés, et alors? Le tout donne des chansons poignantes, entre efficacité, machinisme et pop (Love song). L'expérimentation semble en effet être maître mot : distorsions déjantées, ambiances inquiétantes et grandiloquantes et passages très prenants (Tearjerker est une conclusion OVNI, sur un clavier qui explose de manière torturée et magistrale).

Là où le bât blesse, ce sont sur des passages un peu putassiers, disséminés dans plusieurs endroits du CD, inutiles et rebutants, empruntés à un Cold des plus désagréables. Fieldly est inexistant aussi, mais est ce réellement un défaut vu le son désagréablement surmixé de sa basse sur le TALITM. Il est aussi notable que parfois, ce besoin d'experimentations dépasse les bornes, avec des moments surjoués qui n'ont pas grand chose á faire sur le disque : intro de Twisted transistor inutile, borborygmes déglingués pas très sincères et cornemuse qui arrive parfois comme un cheveu sur la soupe.

Ainsi, Korn renouvelle son son pour notre plus grand plaisir, certes non sans défauts mais le risque artistique l'excuse, l'effort est notable. En prenant les points positifs du très bon Untouchables (guitares très lourdes et voix géniale) et en extrêmisant les expérimentations d'Issues, le groupe crée ce nouvel album, entouré d'un fond musical intimiste et affirmé. La trilogie entamée avec Issues et Untouchables est enfin bouclée, en zappant l'interlude Talitm.

PS: L'édition deluxe est agrémentée d'un joli bonus avec de très bonnes faces B: Eaten up inside qui aurait pu sortir d'Untouchables et un bon Last legal drug très With teeth. Pourtant, nous avons droit à une floppée de remixes sans interêt d'un morceau faible : twisted transistor. Pitié...

A écouter : Love song, tearjerker, Getting off, Throw me away, Liar.
18 / 20
145 commentaires (14.96/20).
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Take A Look In The Mirror ( 2003 )

Surprenant … c’est le premier terme qui frappe mon esprit à l’écoute de cet album. Korn nous avait habitué à aller là où on ne les attend pas et force est de dire que Take a look in the miror ne déroge pas à cette règle. Quelque peu déçu par Untouchables, ce nouvel opus remplie de loin toutes mes attentes et me laisse bluffé. Alors que je pensais voir le groupe poursuivre l’évolution entamée sur le précédent album, ils prennent la tangente en revenant à un son plus brut, plus violent et beaucoup plus direct dans la forme. Les envolées mélodiques et les nombreux efforts sur la voix s’effacent (mais reste tout de même présents, Did my time en ai la preuve) au profit d’un chant gras et puissant, flirtant avec le bourrinisme … ceux qui taxaient Korn de mou de la fesse n’ont plus qu’à se pencher sur le cas de Break some off pour s’extasier devant les prouesses rageuses des californiens.

Dépassé le cap du choc, les muscles se relâchent, la mâchoire se desserrent et le disque apparaît sous un jour nouveau. Affirmer que ce sixième effort est la synthèse des cinq précédents résumerait rapidement l’âme du nouveau Korn. La rage et la violence des deux premiers opus (même si elle apparaît peut-être moins sincère et plus « propre »), une basse furieusement slappée (élément quelque peu délaissé sur Untouchables), une lourdeur des grattes oscillant entre Follow The Leader et Issues… tout est réuni pour dévaster les faibles tympan de l’auditeur. Le lien connectant toutes les étapes sonores du groupe semble bien établi mais surtout bien efficace.

Plus violent, c’est indéniable, la mélodie n’est pourtant pas totalement écartée : nombre de couplets sont véritablement chantés et les nombreuses montées en puissance préparent à peine aux coups de masse des refrains (Here it comes again) … assommant ! Pourtant, Korn ne s’est pas non plus échoué sur un rivage extrême, ils reviennent juste à un horizon beaucoup plus énervé … et ça, ce n’est pas pour me déplaire !

L’élément qui a particulièrement retenu mon attention est Alive … pour certains il l’appréhenderont comme un nouveau morceau comme les autres, et pourtant … Alive était déjà présent sur la toute première démo (cette compo était en fait une base pour Need to présent sur le premier album, la partie de batterie ét ant la même ). Le retour de cette vieille compo retravaillée m’a presque conduit au coma … pour moi le meilleur morceau de l’album … A côté de cette perle se bouscule les tueries en puissances (on évitera tout de même de s’attarder sur Play me où apparaît le rappeur Nas qui sans être un morceau exécrable n’as pas vraiment sa place ici) : Let’s do this now, Everything I’ve know, Rigth now sont autant de petites réussites conciliant tout les facettes de ce dont Korn est capable. Avec Ya’ll want a single ils troublent ma perception : intro aux limites du ridicule, couplets grandiloquents et refrains brutal … le groupe prends ses libertés et s’amuse, ça fait plaisir !

Le sixième opus de Korn est un très bon album … le doute n’est pas permis ! Le lien entre les origines et aujourd’hui est établi et nous amènent à réaliser qu’entre la révolution et la continuité, la barrière est facilement franchissable. On se dira finalement qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué … et même achevé !

A écouter : Rigth now, Alive, Let
17 / 20
135 commentaires (15.75/20).
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Untouchables ( 2002 )

Ce n'est pas une mince affaire que de chroniquer un album tel que celui-ci, tout d'abord car Korn quoi qu'en pense a marqué de son son la décennie passée et risque fort de marquer celle future avec Untouchables. J'entend déjà hurler au scandale, que cet album est une merde et ne vaut pas les deux premiers, ceux à quoi je répondrais : " Va écouter ACDC tu n'auras pas de surprises comme ça ". Oui en effet Korn a évolué, après avoir imposé un son lourd au métal mondial avec Korn et Life Is Peachy, après avoir allié métal et hip-hop avec son Follow the leader, Korn s'attaque aux mélodies, aux structures plus complexes, nouveau tournant artistique amorcé par l'incompris Issues et qui voit ici une incroyable et époustouflante suite avec ce Untouchables qui fera peut-être entrer Korn au panthéon des groupes justement intouchables.

Parlant tout d'abord du son, car Korn est avant tout un son, une genèse acoustique des plus improbables il y a dix ans qui pourtant est dorénavant vomi par les " kids " à baggy et collier à clous. Et sur cet album le son est démentiel, sans parler des secousses sismiques d'un Here To Stay voir Blame où basse, batterie et guitares s'entrechoquent tels le marteau frappe son enclume, les lignes de chants sont plus que doublées sur certains passages (Make Believe où Jonathan Davis approchera Jerry Cantrell), les riff arrivent également à se faire léger avant de replonger dans les profondeurs comme sur One More Time. Un seul petit riff suffit à identifier le groupe, une intro de 5 secondes vous fera reconnaître instantanément le morceau, c'est sûrement ce qu'on appelle le talent.

Untouchables est un album aux tonalités bien différentes, spasme de néo dans Bottled Up Inside, flirtant avec le gothique et les ambiances lugubres style Ozzy comme sur Make Believe ou encore des balades macabres telles Alone I Break. Sur les 14 titres, Korn montre sa capacité et sa maîtrise de tout les éléments, violence ou calme, mélodie simple ou compliquée, Korn est à l'aise dans tout les cas. Après le rap, le métal, le groupe montre une facette plus indus, sa famille d'origine et certains chœurs de Beat It Upright ne ferait pas tâche dans une production de Manson.

5éme album et coup de maître pour ce groupe mythique, Jonathan Davis montre ici ces capacités à couvrir un répertoire extrêmement large, des cris si particuliers de Beat It Upright, la voix aiguë de I'm Hiding ou les tons graves de Bottled Up Inside; et accompagnant ce frontman de talent, le groupe n'est pas en reste de prouesses. Alliant puissance, précision, mélodie entêtante voir rythme électro comme sur Wake Up Hate.
Korn signe ici son album le plus abouti et le plus travaillé, stupéfiant de creativité et d'audace, seul Korn peut se permettre un tel exploit et prouve si il en était besoin qu'ils ne sont pas les pères d'un style musical pour rien.

A écouter : Beat It Upright - Here To Stay - Hollow Life - ...
14.5 / 20
19 commentaires (15.18/20).
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Live ( 2002 )

Korn se produit au Hammerstein de New-York en 2002 et décide de l'occasion pour enregistrer sur la tournée d'Untouchable Tour, ce qui sera le second dvd officiel du groupe après tout de même dix ans de carrière en y mettant clairement les moyens, voir trop.

Le premier titre, à savoir Here To Stay, démontre cela aussitôt, le quintet apparaît derrière un immense écran de télévision qui entoure entièrement la scène, sur lequel sont projetées diverses images. L'équipe technique ne fait donc pas donc pas dans la demi-mesure pour ce live en ce qui concerne l'aspect visuel. Des effets spéciaux sont rajoutés au montage comme sur Embrace pour donner l'impression au spectateur que le groupe joue dans les flammes ou sur Falling Away From Me ou les paroles frôlent les musiciens. Les effets sont de prime abord plutôt sympa et donnent un timbre particulier au concert, sauf qu'il est fort probable de les trouver usant sur la longueur et de donner en sus la sensation de regarder un clip de Korn qu'un véritable live. Côté visuel toujours, le nombre de plan est imposant si bien que l'on ne s'arrête jamais plus de quelques secondes sur une image, donnant un rythme plus effréné à la prestation qu'elle ne l'est en réalité. Merci les montages MTV.

Venons en à la partie sonore maintenant, où l'on se rendra vite compte que celle-ci est franchement nickel, témoignage une fois encore des moyens déployés, avec une setlist plutôt bien choisie qui oscille avec régularité et équitabilité entres les quatre albums studio de l'époque. Les gros classiques avec A.D.I.D.A.S, Blind, Here To Stay ou Falling Away From Me font inévitablement leur apparition. Le groupe offre même une reprise de One par Metallica, correctement exécutée bien que raccourcie. En tout cas les cinq de Bakersfield sont dans leur concert et la prestation est énergique, le groupe ne prend le temps de remercier le public pratiquement arrivé en moitié de setlist qui comprend quand même 19 titres pour un peu plus d'une heure de show. En rappel, Korn revient avec Shoot And Ladders, Jonathan Davis s'exécutant à la cornemuse puis conclue par Got The Life pour plier ce concert assez court, mais avec une grosse efficacité sur certains titres, une forte présence scénique du combo et une très bonne ambiance dans le public.

Le second dvd ne propose quant à lui rien de bien folichon pour se caler l'estomac en quête d'un peu de rab' si besoin était. Ce n'est rien de plus qu'un montage d'images plus ou moins abstraites et d'effets spéciaux avec le live en fond sonore capté sous de nouveaux angles de vue ainsi qu'un documentaire (sans sous-titrage comme d'habitude, donc uniquement en anglais) sur les coulisses du tournage. Une seconde galette à l'intérêt bien limité donc.

Live donnera probablement de l'urticaire à certains pour son côté visuel too much (ceci étant, Korn n'est pas non plus connu pour faire les choses humblement), mais pour d'autres il sera un bon investissement pour (re)voir le groupe sur scène et apprécier ses anciens morceaux.

A écouter : pour se rem�morer une jeunesse berc�e au N�o-Metal
18 / 20
127 commentaires (17.24/20).
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Issues ( 1999 )

Issues. Encore un autre tournant dans la discographie de Korn. Après un Korn et un Life Is Peachy noirs et un Follow The Leader plus rap, Korn déroute encore ses auditeurs en changeant son approche musicale. Plus aérien, plus mélodique, Issues a donc a sa sortie dérouté de nombreux fans, comme le fit Untouchables par la suite.

Alors que les premiers albums abordaient une violence physique, Issues apparait comme plus psychologique. Des chuchotements maladifs sur It's Gonna Go Away ou Am I Going Crazy à l'hymne mortelle de Dirty, la douleur a changé de visage. Pourtant, Korn n'a pas oublié de se déchainer, comme le prouvent Wake Up ou Let's Get This Party Started. Et Davis aborde toujours les problèmes de mal-être et de maltraitance, comme sur Falling Away From Me, Dirty ou Hey Daddy, même s'il s'aventure sur d'autres soucis plus récents sur Make Me Bad (confession de Davis sur le sexe) ou Trash (où Davis parle de son changement de personnalité). Car J. Davis est celui qui souffre, qui se confie, couche sur le papier ses haines et peurs et c’est ceci qui, conjugué aux compositions des quatre autres membres, fait la force de Korn.

La partie rythmique, représentée par Fieldy et David, est toujours aussi emplie de groove, quoique moins présente du fait de ces parties plus aériennes, ce qui n'empêche pas le duo de rattraper le temps perdu lorsqu'ils en ont la possibilité (Make Me Bad, Somebody Someone). Le plus déroutant reste la voix de Davis qui semble presque libérée de cette souffrance qui l'emplissait avant. Pourtant ses parties vocales sont assurées avec talent, entre chant plus doux mais schizophrène et chant hurlé libérateur. Car quoi qu'on en dise, on ne peut enlever ceci à Korn sur Issues : ils jouent avec talent. On pourra critiquer l'orientation musicale prise sur See You On The Other Side et Untitled, mais Korn est ici à son apogée, combinant mélodies et ressenti. Les sonorités rap de Follow The Leader ont complètement disparu, laissant la musique au final presque plus légère. Pourtant Head et Munky violent leurs guitares pour en tirer des riffs distordus, angoissants (Hey Daddy, Counting) mais moins noirs que sur l'éponyme. L'enregistrement aurait pu être réalisé dans un sanatorium qu'on n'aurait les mêmes sensations. Alternant donc parties plus calmes où les instruments sont calfeutrés et Davis semble posé, sans pour autant être serein et parties plus agressives qui voient Fieldy et David plus présents, tandis que Jon dévoile sa seconde facette plus énervée, Issues est à double face. En effet, Issues semble posséder deux personnalités, deux esprits qui se succèdent, parfois semblent perdus (les 5 interludes). Et l'apogée est bien sûr Dirty, où sur 3 minutes 40 le quintet donne la sensation de flotter, d'être un esprit chuchotant ses derniers morts aux oreilles d'un auditeur perdu.

Alors oui, Korn a osé encore une fois prendre ses auditeurs à contre-pied, changer de visage, ... Les éternels insatisfaits du "c'était mieux avant" demanderont toujours un retour aux sources qui n'apparaitra que sur Take A Look In The Mirror, mais Issues est un album charnière dans la carrière du groupe. Préparant déjà Untouchables par cette approche plus travaillée de la musique et moins vomitif que les précédents albums, Issues reste un album abouti, incontournable.

"I hurt so bad inside.
I wish you could see the world through my eyes.
It stays the same.
I just wanna laugh again... "

A écouter : Dirty � Beg For Me � 4U
18 / 20
118 commentaires (17.03/20).
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Life is peachy ( 1996 )

Life is Peachy fait peur. Oui, cette seconde livraison des 5 de Bakersfield impressione et surprend par sa noirceur. Soit, le premier album nous avait déjà mis en garde avec ses lyrics  torturés, ses hurlements déchirants et ses sanglots rageurs, mais les couleurs trouvaient encore leur place dans cet univers crasseux et dérangeant où se mêlaient enfance, violence et pornographie. Ici tout est différent. Life is Peachy ne dérange pas, il fait peur. Qu’est ce que cette silhouette menaçante derrière le jeune garçon de la pochette ? De quelle bête sauvage proviennent les borborygmes du premier morceau ?

La réponse est simple : l’enfant Korn a mûrit. Après une enfance éponyme où se décelait une fragilité à fleur de peau, Korn rentre dans sa phase adolescente. Dorénavant, le propos sera plus violent, plus direct. Titres courts, explicites et intenses, voilà le nouveau Korn. Bien sûr l’évolution n’est pas frappante, d’ailleurs le style reste foncièrement le même avec ses guitares vrombissantes, sa basse pachydermique et sa caisse claire claquante. Et pourtant l’ambiance n’est plus la même. Le Korn adolescent se rebelle, s’émancipe, et libère toute sa haine et sa violence de manière crue et franche. Les titres sont d’ailleurs évocateurs : Wicked, Swallow ou autres Kill You ne font que renforcer cette impression de rage sourde émanant de l’album. De victime, Korn devient bourreau ; jadis enfant craintif il est maintenant un adolescent revanchard ; il ne pose plus de questions mais donne les réponses.

La production cheap confère à l’album un son gras retranscrivant à merveille ce flot irréfléchi de violence qu’est Life si Peachy. Et c’est ce qui est fascinant à l’écoute de ces 14 titres : leur franchise. Davis s’époumone lors de pétages de cables ahurissants, les guitares crachent des riffs farfelus superposant grondements de tondeuses et gémissements de larsens, la basse groove comme jamais et pourtant le tout reste crédible. Jamais cette violence ne paraît simulée, pour la simple et bonne raison que Life is Peachy vient des tripes, dernières charges amères de l’enfance sacrifiée de Davis. Ce que l’éponyme a commencé, Life is Peachy y met un terme. La catharsis à lieu, le teenager Korn se purge de toute cette noirceur accumulée depuis l’enfance. Et même si certains titres semblent plus légers ( on pense notamment au featuring avec Chino Moreno sur Wicked) l’ensemble n’en est pas moins une entité haineuse, violente et menaçante.

  Life is Peachy est de toute évidence le dernier album de Korn venu du fond des tripes de Bakersfield, authentique et vrai. En deux efforts seulement, le quintet ( ou quartet c'est selon ) a imposé sa vision nouvelle du metal, se posant en symbole du renouveau de la scène 90's.

A écouter : en int�gralit�
18 / 20
178 commentaires (18.05/20).
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Korn ( 1994 )

  Vous ne pouvez vous imaginer la pression qui pèse sur mes épaules alors que j’entame cette chronique. On ne présente plus Korn,  groupe précurseur, novateur, toujours surprenant. On ne présente plus Blind, morceau d’introduction de ce cd et véritable hymne Kornien... Mais cet éponyme, premier album culte, aux critiques unanimes...Plus que l’album de la découverte, c’est ici celui de la révélation, de la consécration : l’album parfait.
C’est donc avec un peu d’appréhension que je m’attelle à cette  tâche ardue qu’est  la chronique de Korn, chef d’œuvre metal sortit il y à 12 ans déjà...

  Replaçons nous dans le contexte : 1994 est définitivement une année importante musicalement parlant, outre la mort de Kurt Cobain, ou l’inoubliable Rythm Of The Night de Corona, cette année voit fleurir nombre d’albums cultes : Green Day avec Dookie, The Offspring avec Smash ou Kyuss et son Welcome To Sky Valley. Cependant côté métal, l’heure en est au questionnement et à l’innovation : les groupes osent des crossovers entre styles et expérimentent de plus en plus. Rage Against The Machine ou Faith No More ont déjà joué leur petite révolution il y a de cela 2 ans avec d’une part un manifeste de rap metal engagé et de l’autre un chef d’œuvre de rock metal alternatif. Une période riche donc, marquant un désir de nouveauté et d’air frais de la part du public et une conjoncture parfaite pour la sortie du premier album du quintet de Bakersfield.

  Dès l’entame de l’album se font sentir les caractéristiques propres au "son Korn" : des guitares au son plombé extrêmement pesant (les fameuses guitares 7 cordes), un chant alternant des couplets fragiles et murmurés aux refrains hurlés et surtout une base rythmique prédominante avec la basse slappée très groovy de Fiedly et la caisse claire claquante de Silveria. Les bases sont posées, le son Korn s’impose, gras, ronronnant et incroyablement efficace.
  La structure des morceaux est souvent la même :  à une intro virulente et catchy succède un couplet chanté, entremêlement de guitares lancinantes et aiguës, menées par un duo basse/batterie imposant. Le refrain quand à lui peut tout aussi bien laisser place à des pétages de plomb dont seul Korn a le secret qu’à de lent passages oppressants. Mais malgré ces structures quelque peu répétitives et ces riffs basiques, le groupe surprend par son inventivité : première apparition de la fameuse cornemuse, contretemps, guitares bruitistes, borborygmes... Les ambiances s’installent progressivement, dans un assemblages de sons, de ruptures, de black-out, de riffs vicieux et lancinants. Il se dégage de cet album une atmosphère pesante et malsaine. A l’image des photos de revues pornos et de jouets d’enfant présentes dans le livret, Korn exprime une jeunesse salie, une innocence corrompue. Et c’est là que réside toute la portée de cet album : les textes hautement autobiographiques de Jonathan Davis sont un exutoire à toute la rage et la tristesse de ce dernier. Son malaise devient palpable, il prend forme dans ses pleurs, ses gémissements et ses hurlements. Canalisant toute cette hargne juvénile dans sa musique, dans une catharsis qui s’étendra au moins jusqu’à Life is Peachy (si ce n’est jusqu’à Issues), Davis apporte intensité et authenticité à l’album. Soit, Korn n’est pas le disque le plus sombre du groupe mais il est sûrement le plus malsain, le plus désespéré. 
  Tel un filet se refermant progressivement sur sa proie, cet éponyme va crescendo dans le mal-être et la colère. Plus les titres défilent, plus la pensée tourmentée de Davis se révèle, dans tout  ce qu’elle à de plus sombre et de plus glauque. Les cris sont de plus en plus écorchés, les guitares sont pachydermiques, la rage s’accentue jusqu’à atteindre de vraies phases de barbarie pure (Lies). Enfin, Daddy clôt majestueusement l’album, condensé de peine, de douleur, déversoir de haine et de tristesse. Progressivement le bruit s’apaise, au milieu des pleurs dérangeants de Jonathan Davis, parfois un sursaut, un sanglot éclate : dernier soubresaut de violence, bercé par un chant maternel.

  Considéré par beaucoup comme le premier album de néo-metal, l’éponyme de Korn est indubitablement à l’origine d’un mouvement musical, le groupe  entraînant derrière lui des formations comme Deftones ou Limp Bizkit. Cependant, l’étiquette neo qui les suit encore aujourd’hui n’est pas pertinente tant les influences de Korn sont vastes et leurs albums variés. C’est là tout le paradoxe de ce groupe, initiateur d’une véritable révolution métal mais qui s’éloignera le plus souvent des canons du neo, puisant tant dans l’indus que dans l’electro.
Un album ultime donc, que tout bon metalhead se doit de posséder dans sa discographie.

A écouter : si c'est pas d�j� fait