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Biographie

Klub Des Loosers

Le Klub Des Loosers est un groupe fondé en 2000 par Fuzati et DJ Orgasmic. L'année suivant sa création, Orgasmic est remplacé par DJ Detect tandis que Fuzati se pose en leader charismatique caché derrière un masque blanc. Le frontman, originaire de Versailles, joue sur l'ironie et l'auto-dérision, tout en clamant son mal-être profond.

Le premier LP du groupe, Baise les gens, sort en 2003, la même année que le LP La Femme de Fer. S'ensuivent Sous le Signe du V et Vive la Vie (2004), jusqu'au 3ème album La fin de l'espèce en mars 2012.
En dehors du Klub Des Loosers, Fuzati a participé, avec des membres de TTC ou Svinkels, sur des projets comme L'Atelier ou Klub Des 7.

15 / 20
5 commentaires (13/20).
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La Fin de L'Espece ( 2012 )

Alors que Vive La Vie semble encore de toute première jeunesse, le Klub des Loosers décide de revenir avec La Fin de l'Espèce, cru 2012 à l'apparence tout aussi sombre même si le frontman a délaissé le chapeau pour une simple casquette, sans pourtant poser son masque de cire arboré depuis des années.
Il semble difficile de succéder à Vive la Vie, encore plus difficile de rester sur les mêmes thématiques sans tourner en rond encore et encore. Néanmoins, La Fin de l'Espèce porte encore les déceptions de la vie de Fuzati sur les femmes, l'être humain ou le monde du travail. Celui qui détestait ses pairs sur "Baise les gens" enfonce le clou sur "Jeu de Massacre", semble s'armer d'une batte pour dévaster son bureau ("L'indien") lorsqu'il ne crache pas sur "Destin d'Hymen".
Premier constat, le flow se fait moins abrupt, plus maitrisé. Chose étrange, Fuzati s'en sort plutôt bien même si le côté dérangé peut manquer sur la globalité : on aurait en effet pu espérer retrouver un ou deux titres dans la veine du précédent opus. Comparez le timbre et le débit de "Baise les gens" et celui de "L'indien" pour entrevoir l'écart entre les 2 manières de poser sa voix ; La Fin de l'Espèce est plus classique dans sa manière d'aborder le Hip Hop, même si le fond est resté très proche. Le monde du Klub des Loosers n'est pas rempli de joie, encore moins d'optimisme. Il faut dire que les paroles de Fuzati projettent une ombre assez obscure sur les compos du duo. Que ce soit "Non-Père", "L'indien" ou "L'animal", les mots se succèdent avec cette immense sensation d'un sourire désabusé lorsqu'il faut prendre le micro.

Niveau samples, ce cru 2012 est plus travaillé, moins frénétique : plus de "Sous le Signe du V" mais bien des éléments plus classiques ("Carte Postale", "Encore Merci") et moins redondants. Tout ceci amplifie la sensation d'un disque plus fouillé, incorporant plus d'éléments extérieurs qui paraissent dénaturer la personnalité du Klub des Loosers qui perçait sur Vive la Vie.

La Fin de l'Espèce est moins prenant que Vive la Vie, moins grinçant, même si qualité des compos est toujours présente. La faute peut être à des samples moins agressifs et des ambiances plus posées qui frappent moins au premier abord. Pourtant, la touche Fuzati est toujours là. Heureusement.

A écouter : L'Indien, Non-Père
16 / 20
2 commentaires (17.25/20).
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Vive la Vie ( 2004 )

Le Klub des Loosers, c'est avant tout Fuzati, un MC Versaillais masqué qui chante les déceptions d'une vie de jeune bourgeois. Vive la Vie, un premier véritable opus considéré comme un monument dans cette mouvant défaitiste et maladroite. Comme il aime à la clamer lui-même, sa vie n'est pas rose, une succession de déceptions humaines qui l'amène à poser son flow petit à petit jusqu'à ce Vive la Vie. Maniant l'ironie et les mots comme certains manient l'épée, Fuzati se venge de son quotidien peuplé d'amers sentiments ("Sous le signe du V", "De l'amour à la haine") à la manière d'une psychanalyse douloureuse ou les syllabes sortent sur un rythme totalement décalé, bien loin des standards du moment. En effet, la timbre du MC n'est pas que maladroit, il souffre aussi d'un débit irrégulier, avec un semblant de rythme mais un décalage face aux instrus. Pourtant, cela fait la force et la singularité, sur Vive la Vie, du frontman : jouer sur une espère de flux ininterrompu de mots, de sons (les jeux sur les sonorités dans "De l'amour à la Haine"). Il n'y a qu'a voir "Dead Hip Hop" pour faire le parallèle avec L'Atelier, qui joue sur le même terrain (on y retrouve d'ailleurs Fuzati) mais avec plus d'humour. Du moins, moins grinçant mais plus virulent.

Pourtant, Vive La Vie n'est pas un disque facile d'accès ni à mettre entre toutes les mains, à la manière d'un Nonstop. Trop de décalages par rapport aux standards, de cassure face aux habituels refrains, à un tel point que les instrus sont les éléments les plus abordables. Le Klub des Loosers n'est pas à aborder comme un groupe de HipHop classique, plutôt comme un assemblage de samples, de mots et de mal-être.
Les subtilités de ce disque ne se dévoilent que très lentement, à un tel point que la première écoute peut paraitre brouillonne, sous médocs. L'idée que Vive La Vie puisse plaire semble irréelle, impossible, et pourtant les 18 titres font leur effet. On y croirait presque pas la première fois.

Vive la Vie est une ironie musicale parfaite. A l'apparence maladroite, ce disque est pourtant savamment construit pour laisser brûler des titres comme "De l'amour à la haine" ou "Baise les gens". Bien que proche humainement des TTC ou Svinkels, Le Klub des Loosers manie plus l'ironie que le second degré, laissant Vive la Vie pour ce qu'il est : un album complètement à côté de la plaque à ne pas mettre entre toutes les mains.

A écouter : De l'amour à la Haine, Baise les Gens, Dead Hip Hop