Klone

Metal progressif

France

Unplugged

2017
Type : Live
Labels : Klonosphere
Tracklist
01. Immersion
02. Grim Dance
03. People Are People (reprise de Depeche Mode)
04. The Silent Field Of Slaves
05. Nebulous
06. Gone Up In Flames
07. Into The Void
08. Fog
09. Come Undone
10. Rocket Smoke
11. Summertime

Chronique

par Neredude

Les poitevins avaient amorcé un virage sans distorsion et aérien sur Here Comes The Sun. Le résultat s'est soldé par une réussite complète, avec des guitares tantôt percussives, tantôt mélodiques, laissant l'espace nécessaire à Yann Ligner pour déployer sa voix à la fois poignante et pleine de coffre. De là, compte tenu de la nature de Here Comes The Sun, le choix d'embrayer sur un album acoustique semblait on ne peut plus naturel. Et tout sauf évident à amorcer.

Vous connaissez l'une des ouvertures classiques d'un album de metal : une intro' rentre dedans et agressive pour prendre l'auditeur à la gorge, façon "Strength Beyond Strength" de Pantera. Ici, c'est le chant de Yann Ligner qui s'affirme et prend aux tripes sur la bien nommée "Immersion". Les arrangements de guitare acoustique sont minimalistes, réduits à leur plus simple appareil par rapport aux versions studio, ce qui donne une deuxième naissance à ces compositions, qu'on redécouvre avec plaisir et étonnement.

Mais minimalisme ne rime pas avec  simplisme chez Klone. Ils rajoutent avec intelligence une guitare douze cordes sur "Gone Up in Flames", en plus de faire appel à une accordéoniste qui fait des apparitions sporadiques tout au long de l'album. Son utilisation est particulièrement inventive sur "Fog", venant remplacer le son fantomatique de l'e-bow sur la version studio. Cette apparition de l'accordéon, à laquelle le rock est encore peu habitué, renvoie directement à Björk, dont Klone sont de grands admirateurs.

Certes, nous parlons bien d'un live sans public, mais c'est bien d'un concert enregistré dont il s'agit. La production naturelle et nue semble avoir été pensée de manière à ce que vous ayez l'impression d'être dans la même pièce que le groupe. Enfin, l'essentiel de l'album été enregistré sans overdubs, les quatre musiciens ensemble et pas séparément, ce qui confirme le ressenti très "vivant" que véhicule le LP. Le lecteur suspicieux pourra vérifier ces dires en écoutant les extraits live de leur concert à la Maroquinerie.

Ce Unplugged a aussi son lot de surprises, comme la reprise acoustique de "People Are People" de Depeche Mode, qui se retrouve ici complètement "Klonée", faisant qu'on ne reconnaît l'originale que par les paroles. Et, encore une fois, il y a la voix de Yann Ligner. Pour décrire une telle performance, les mots deviennent vains, mais on les cherche faute de mieux. Ce chanteur a tout, et donne tout sur cet album : l'intensité, la justesse et le grain, cette petite touche qui rend son chant unique et immédiatement reconnaissable. Yann a quelque chose de Jeff Buckley et de Layne Staley, mais surtout il a sa propre touche, qui fait de lui un grand chanteur, sans aucun doute parmi les plus remarquables de la scène rock/metal actuellement. [NDLR : Les anciens albums de Klone dévoilent aussi sa capacité à growler sans sourciller] La référence à Jeff Buckley n'est pas innocente, car le chant et la guitare de "Come Undone" rappellent vivement l'oeuvre du songwriter américain.

Mais reprenons nos esprits. Il convient de saluer la performance collective du groupe qui ajoute une nouvelle réussite à un très beau parcours, jalonné d'albums de qualité et de concerts mortels par leur force de frappe.  Une question demeure : que vont-ils faire la prochaine fois ?

16

Remerciements : L'humble rédacteur de ces lignes a découvert Klone grâce à Mathieu Pascal, le sympathique (et très talentueux) guitariste de Gorod. Mathieu avait eu des propos élogieux sur ce groupe, et particulièrement leur chanteur. Cette chronique lui est dédié, ainsi qu'à toute notre belle scène française qui, décidément, regorge de perles rares.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 14.42
Avis 6
Richi February 19, 2017 17:36
De très bons titres (principalement repris de leur extraordinaire dernier album "Here Come The Sun" - 6 morceaux sur 11) rejoués en acoustiques.



La substance de la composition est forcément là, car aucun morceau n'a été réécris, mais la saveur de l'interprétation habituellement puissamment équilibrée, est totalement dissoute par un manque de présence instrumentale.

De nombreux blancs et silences entre les enchainements et le manque de présence rythmique se fait cruellement ressentir...

La voix est là, mais au lieu de justement en profiter pour exploiter toute sa puissance, elle restera d'une neutralité étouffante...



Donc, en conclusion, cet album (si l'on puit dire) n'a aucun intérêt artistique, mis à part de proposer dans de petites (voir microscopiques) salles une tournée, en un groupe restreint, malheureusement plus froide que notre saison hivernale actuelle.
10 / 20