Kleï
Indus-metal

1ère Démo
Chronique
Malgré des moyens modestes, le groupe propose tout de même un disque dont le visuel est plus qu’abouti, le tout fait maison … mais trêves de dissertation sur l’apparence, même si l’artwork est intéressant, c’est plus par le contenu sonore que Kleï fascine.
Une intro qui, en passant, rappelle étrangement celle du Chamber Music de Coal Chamber nous invite à pénétrer un monde sombre et étrange. Shooting star ouvre la danse et dévoile la principale particularité du groupe, c’est à dire un double chant, ce qui n’est plus vraiment révolutionnaire en soi au vu des nombreuses formations à le pratiquer, mais plus particulièrement un double chant masculin/féminin qui offre un rendu qui tranche franchement avec les sonorités qui nous ont été donné d’entendre. Le ton est mélancolique et la beauté de la voix féminine contraste vraiment avec la voix masculine plus efficace sur les refrains. Pour ce qui est du style, on a affaire à un hybride entre rock mélodique et indus : la guitare nous entraîne bien loin des classiques riffs néo et on pourrait même lui prêter un côté un peu rétro ; la baisse est présente mais hélas un peu trop en retrait ; quant à la batterie, le son est clair, froid, presque inorganique.
La suite n’en est pas moins surprenante … Low entame déjà l’image que j’avais pu me constituer du style du groupe … Les cartes sont ici redistribuées en faveur de l’indus déjanté ; pas nécessairement le titre le plus accessible mais à coups sûr le plus captivant, aux limites du descriptible. Le morceau est emmené par un vent de folie : une mélodie étrange, distordue, alourdie par une basse/batterie inébranlable. Le chant, quant à lui, donne un aspect de sombre chansonnette qui s’efface au refrain … plus que savoureux …
Avec Mary’s illusions, Kleï bifurque et nous sème encore. L’indus laisse place à une balade mélodique laissant la part belle au chant féminin habilement mis en valeur par une guitare berçante plus brutale sur le refrain assuré ici encore par Djé. Fortement orienté rock, le morceau apparaît vraiment efficace et plus qu’agréables aux tympans. Les morceaux se suivent mais ne se ressemblent pas, ou n’ont tout du moins qu’un air de famille.
Unveil ne fait que confirmer le potentiel du groupe en imposant à l‘auditeur une ambiance froide, glauque et malsaine. Dans la lignée de Mary’s illusions, ne peut encore que séduire par son originalité et son aspect fortement goth. Les quelques derniers titres sont hélas un peu moins prenant ; dans un style plus bourrin rappelant les formations tels que Static-X, plus pour la rapidité et la violence que pour le résultat sonore en lui même. Kleï démontre un plus grand talent au travers de compos plus posées.
Avec ce premier sept titres entièrement fait-main, Kleï, au travers de titres originaux et d’un double chant peu commun, dévoile un potentiel qui ne demande qu’à être exploité. On regrettera seulement une production un peu limite qui gâche un peu le plaisir, détail qui ne devrait pas tarder à être rectifier sur leurs prochains efforts … ça va faire mal …