King 810

Néo Metal / Beatdown Hardcore

États-Unis

La Petite Mort Or A Conversation With God

2016
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Heavy Lies The Crown
02. Alpha&Omega
03. Give My People Back
04. Vendettas
05. Black Swan
06. The Trauma Model
07. La Petite Mort
08. I Ain't Goin Back Again
09. War Time
10. Life's Not Enough
11. Me And Maxine
12. Wolves Run Together
13. A Conversation With God

Chronique

par Maxwell

Retour sur un OVNI de 2016 dont on n’a peu ou prou parlé dans l’hexagone, La Petite Mort Or A Conversation With God des américains de King 810. On y trouve un album surprenant, d’autant plus lorsque l’on avance dans celui-ci.

Ce qui captive avant tout est la voix hypnotique et magnétique de David Gunn. Peu importe que vous aimiez ou pas les voix gutturales, chantées, criées ou rapées, que vous parliez anglais ou non, vous serez subjugués par celle-ci. Est-ce vraiment du chant ? Des paroles rapées ? Ou un homme qui récite des textes sur un air ? Difficile à dire, mais c’est absolument captivant d’éloquence et de maitrise technique aussi bien sur les passages lourds que sur ceux ou tout en délicatesse. Car oui, cet album est multiple et il faudra un certain niveau d’éclectisme pour en profiter pleinement. On va parler de misère, de religion, d’enfances gâchées, de violence, de la prison, de la mort, de la vie, d’amour, d’adultère… Bref de tout mais avant tout, le chanteur va parler… de lui !

Avant d’être une conversation avec Dieu, il s’agit ici d’un Ego Trip total. On trouve Me (moi) et I (je) dans toutes les pistes, absolument tout le temps et dans toutes les circonstances. C’en est même parfois risible tant les exagérations sont disproportionnées. Le chanteur qui parle de sa vie de gangster (du moins c’est a priori ce qu’il raconte, mais on ne trouve rien qui va aille en ce sens, si ce n’est sa présence cinq ans plus tard en 2021 au capitole suite à la non-élection de Trump, dont on peut douter de la pertinence de ce qu’on trouve sur internet qui plus est dans cette frange ou vérité rime avec fumée), de ses amis en prison, ceux qui sont morts, des personnes qu’il a blessé, des douleurs qu’il a vécu, de son usage de drogues et s’associe tantôt à Dieu ou au Diable dans ses comparaisons, se déifiant au passage. Ça sent le melon et pas qu’un peu et c’est franchement un peu ridicule.

Avec de telles paroles, en général on s’attend à avoir une musique bas du front pour ajuster le fond à la forme, et c’est en réalité tout l’inverse. La Petite Mort Or A Conversation With God, n’est pas un album Metal. Il y a des morceaux Metal dessus bien sûr, mais il s’agit plus d’un recueil de la vie sous forme d’humeurs musicales. Dans la vie, il y a des moments durs, des moments importants, des joies, des peines et selon son humeur du moment, le compositeur va choisir d’y apposer un style. Ceux-ci se succèdent tout au long de l’opus, on glissera aussi du Metal vers une musique bien plus calme qui aurait sa place au cinéma comme par exemple les violoncelles de Black Swan et de I Ain’t Going Back Again. Se trouve ensuite une transition War Time, avec du rap, et à nouveau du Metal, avant de glisser vers le sublime qu’est toute cette partie jazzy et bluesy de fin d’album.

C’est quand même dingue qu’on puisse avoir sur le même disque des titres tels que Me And Maxine, Wolves Run Together et Alpha And Omega par exemple. On est aux antipodes du spectre musical et du message transmis entre le début et la fin de la galette. On a connu des artistes qui mettent sur la fin d’album des titres plus calmes, ou moins dans leur style de prédilection, souvent pour essayer des choses, ou compléter une tracklist sans trop se prendre la tête (et parce que leur maison de disque leur demande de mettre en avant certains titres). Mais ici, premièrement, il ne s’agit pas d’une fin, mais bien une bonne moitié de l’opus et deuxièmement, ces titres cités précédemment et d’autres encore comme Life’s Not Enough sont absolument sublimes et sont probablement qualitativement bien supérieurs aux titres mis en avant et que King 810 revendique pour bâtir son image. Groupe plutôt méconnu en France, il souffre, aux Etats-Unis d’une image hyper violente suite à de multiples débordements de fans venus chercher autre chose qu’un bon concert. On ne peut s’empêcher de penser que si ce visage qu’ils affichent publiquement reflétait plus toutes les qualités du groupe, la carrière de King 810 aurait été drastiquement différente, mais dans la vie on fait des choix et il faut les assumer.

Ce sont deux visages que nous montre les Michiganers ici, l’un celui d’un gangster en plein ego trip, l’autre celui d’un musicien accompli qui excelle dans bien des domaines. Comment les deux cohabitent ils, ça reste un mystère. Lequel est le vrai, lequel est le faux ? La réponse doit se trouver sans ce qui a été fait après, mais en tout cas, écoutez La Petite Mort Or A Conversation With God, cela en vaut vraiment la peine.

14

Les critiques des lecteurs

Moyenne 15.25
Avis 2
Coralimace September 17, 2016 13:01
Un album hallucinant. On commence avec 4 chansons brutales dans le style habituel du groupe et ou il a toujours été excellent . Ensuite, "Black Swan" une chanson plus calme mais aussi beaucoup plus sombre qui pour moi est sublime avec sa mélodie.

"La petite mort" nous plonge dans un univers de plus en plus sinistre. "I Ain't Goin Back Again" a été la premier chanson révélée avec un clip qui nous préparait au futur état esprit de l'album. Elle reste une chanson pilier .

A la fin de l'albupm, 2 ovnis surprenants sont présents "Life's Not Enough" et "Me & Maxime" avec cette touche de jazz

L'album se termine sur une note de noirceur avec "A conversation with God"



L’enchaînement des chansons est parfait, en passant d'un registre a un autre.

Chaque chanson pourrait mériter une analyse détaillée tellement elles sont intéressantes dans leur ensemble. On frôle la perfection.

Je n'avais pas acheter de CD d'un jeune groupe depuis bien longtemps car aucun ne m'avait donner l'envie mais KING 810 est révolutionnaire. Si je devais décrire cette album avec un seul mot: Magistral
19 / 20