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Biographie
C’est début 1994 que Gash et Obsidian C. (Satyricon, Thorns) forment Ildskjaer. Respectivement guitariste-chanteur et batteur, les deux norvégiens commencent à composer dans la veine d’un black metal comme il s’en fait beaucoup après l’explosion du mouvement de ce début des années 1990. Afin d’aller plus loin, deux membres rejoignent l’entité : Varrach en tant que batteur (reléguant Obsidian à son instrument d’origine, la guitare) et Vyl en qualité de bassiste. Kolossus ( 2008 )Keep of Kalessin revient deux ans après son album Armada, qui a permis à de nombreuses personnes de les découvrir et est généralement considéré, selon moi à juste titre, comme un excellet album. Le line-up du groupe reste le même, mais Keep of Kalessin quitte Tabu recordings pour Indie Recordings, label constitué d'une partie de l'ancienne équipe de Tabu. Pas de gros changement de ce point de vue là, donc. Visuellement, la pochette est épurée et ne manquera pas de rappeler aux amateurs celle du jeu Oblivion. Musicalement, tuons le suspense tout de suite, Kolossus est la suite logique d’Armada. Logique. Mais pas forcément celle que l’on souhaitait ou attendait. En effet, on a pu déterminer l’orientation du groupe en fonction de ses derniers opus : moins brutal, plus mélodique, le groupe se démarque du lot des groupes de black metal « traditionnels ». On en trouve la confirmation avec cet album qui est donc moins rapide et plus épique. Reste à savoir si le groupe n'avait pas atteint l'équilibre parfait sur l’album précédent. Mais force est de constater que sa progression reste dans le droit fil de celle qui était entamée. A l'écoute, on remarque tout de suite le travail qu’a fait Thebon sur sa voix : le chant s’est réellement amélioré. Plus précis, il fait en même temps passer plus d'émotions. Obsidian Claw, guitariste et leader, se fait plaisir avec quelques soli et nous offre plusieurs passages à la guitare sèche. La batterie, toujours aussi présente, menace presque parfois de submerger la voix. Vyl a d'ailleurs eu beaucoup plus de liberté sur cet album pour intégrer ses propres martèlements aux compos d'Obsidian C. L’équilibre est en revanche atteint au niveau de la basse, qui tient réellement sa place, fait malheureusement suffisamment rare pour être noté ! Bien que le groupe ait été à la recherche d'un côté plus organique et d'un rendu live, le son reste toujours aussi clair et quasi-chirurgical, ne permettant pas de convaincre totalement de ce point de vue là. C'est principalement dans le chant qu'on ira chercher l'émotion et les sensations. Concernant les morceaux eux-mêmes, on a là une vraie bande-son de film. Le thème de cet album est d'ailleurs la continuation de celui du précédent : on assiste ici à la bataille des vainqueurs d'Armada contre les Dieux, dans le but de prendre leur place. Le thème de l'intro est repris pour notre plus grand plaisir dans le dernier morceau de l'album, Ascendant, qui est sans doute le meilleur : s’il ne fallait en écouter qu’un, ce serait celui-là. Les morceaux, relativement longs, sont bien dans la continuité les uns des autres et l'ensemble est harmonieux. Des passages lents sont parsemés de ci de là, de manière très cinématographique (c'est particulièrement frappant sur Kolossus). On regrettera cependant une chose, que l'on pardonnera plus ou moins volontiers selon son affection pour le groupe : du déjà entendu. Certains riffs de guitare ne sont pas sans rappeler ceux du précédent album aux oreilles de l'auditeur soupçonneux... Pour autant, on reste loin de l'auto-plagiat. Pour conclure, on dispose là d'un album qui fait moins l'unanimité que le précédent, mais qui suit la continuité de l'évolution du groupe. On attend avec impatience le suivant, que l’on espère voir poser un nouveau jalon, quel qu'il soit : retour à plus de brutalité ou évolution l'éloignant encore du black des débuts. Il faudra en tous cas que le prochain marque les esprits pour éviter à Keep of Kalessin de déchoir du piédestal sur lequel ils ont su se placer. A écouter : The Rising Sign, Escape The Union, Kolossus, AscendantArmada ( 2006 )S’il y a une chose que l’on ne pourra pas enlever à Obsidian C., c’est l’acharnement. Depuis que son projet lui a échappé, après un split officieux en 2000, il n’a rien lâché, et malgré le fait qu’il ait été obligé de se « contenter » d’un poste de guitariste de la bande à Satyr, Keep Of Kalessin est resté ancré solidement dans un coin de sa tête. Petit à petit, notre héro a tissé sa toile, faisant les fortuites rencontres que l’on sait, et sortant ce fameux EP en 2003 (avec Attila et Frost). Avec un blason redoré au passage, et une discographie dès lors passée culte, ne restait plus au viking qu’à constituer un line up enfin stable, chose devenue étrangement bien plus facile pour le coup, et à ne pas louper l’étape suivante, incarnée par Armada. Pour être une réussite, Armada en est une. Enfin, la tête pensante de Keep Of Kalessin est arrivée à exploiter ses idées. Effectuons un léger flashback : après la sortie de l’excellent Through Times Of War, Obsidian C. déclare vouloir faire évoluer la musique du groupe dans une direction l’éloignant de ce black metal norvégien qui se meurt, en y intégrant des influences death et thrash. Le deuxième disque du quatuor ne porte pourtant pas (ou peu) cette évolution, pour des raisons qui auront certainement été à la base de l’explosion du line up par la suite. C’est sur Reclaim seulement, que l’on aperçoit pour la première fois de la direction empruntée par Keep Of Kalessin, et malgré les galères, Obsidian a en fait réussi à transformer son groupe en one-man band, dont il tire les ficelles. Grâce à son interprétation modernisée du black metal, Keep Of Kalessin revient en force, montrant avec brio de quoi son nouveau line up est capable, et où il voulait aller. Armada est un disque d’une extrême finesse derrière tout son faste de bestialité sanguinaire et il apporte de l’eau au moulin d’une scène qui se dit à elle-même qu’elle est entrain de mourir. Comme quoi, la réflexion et le travail peuvent encore mener à l’innovation, bien heureusement, et ce dernier opus des norvégiens le prouve bien largement. A écouter: The Black Uncharted |
Keep Of Kalessin
Style : Brutal Black Tags : Black Metal Origine : Norvège Site Officiel : keepofkalessin.no Site Officiel : taburec.com Amateurs : 44 amateurs Facebook : |