Passer à côté de Katy Perry en 2008 était quasi impossible : matraquée sur toutes les chaînes musicales possibles, promue via de multiples émissions de télévision pour « I Kissed A Girl », devenue modèle marketing au-delà du statut de chanteuse, … Autant de raisons qui font que l’on pourrait rejeter d’un bref mouvement de la main, en se disant que le statut d’icône de la Pop ne sera qu’un carcan éphémère comme le furent d’autres avant.
Mais One of the Boys est tout sauf éphémère. Malgré une prod un peu datée maintenant, on retrouve quelques accointances avec d’autres artistes déjà évoqués (« Mannequin » a des airs de Frou Frou), un côté frais et léger qui n’est en rien surprenant si l’on connaît la cible marketing du disque.
Passez outre la volonté d’avoir des parties instrumentales de la noirceur d’Amenra, de la virulence de 1349 ou aussi massives qu’Hexis, ce disque n’a aucunement ces volontés. C’est un véritable disque de Pop, avec des thèmes tout aussi égocentriques que certains artistes plus connus en ces pages (et oui, on a des thèmes assez teenagers) et une vingtaine de musiciens / ingénieurs / producteurs / … derrière la chanteuse pour lisser l’ensemble.
Mais une fois cet aspect totalement digéré, on peut daigner se pencher sur les titres en eux-mêmes. Pour les fans de Gwen Stefani, c’est un peu un frémissement du coeur sur « Fingerprints » et son côté Pop-Rock, le côté ultra théâtral de « Ur So Gay » prend aux tripes tandis que certains passages plus doux (« i’m still breathing ») sont loins du côté single que l’on pourrait prêter à d’autres titres (« Fingerprints »). En fait, One Of the Boys n’est pas qu’un disque avec deux-trois tubes, mais tient véritablement la route sur les années.
Pas prises de tête, les différents interprétations de l’artiste sont mises en avant via une prod ultra-calibrée (à la Gwen Stefani sur « Self Inflicted » par exemple), parfois mielleuse (« Thinking Of You »), bien loin du côté presque sulfureux qui fut prêté à Pink ou du schéma sexué de Christina Aguilera à ses débuts : Si l’on devait faire un parallèle, Lily Allen semble le plus appropriée sur la même période.
Au-delà de toute l’aspect commercial évoqué et dont on va nous rabattre les oreilles, One of the Boys a plus d’un titre mémorable. Bien plus qu’une simple interprète, la chanteuse réussit un pari : mettre des titres ultra catchy (« Hot N’ Cold » ou « I Kissed A Girl ») à côté de morceaux plus riches (« Ur So Gay », à mon sens LA compo centrale du disque). Quoi ? On ne peut pas aimer ce disque parce qu’on écoute du Hardcore ?
A écouter : Ur So Gay