Kafka (GR)

Black Hardcore / Crust

Grèce

Kafka

2019
Type : Album (LP)

Chronique

par Euka

Lorsque résonne le nom de Kafka, on pensera fortement à ses deux oeuvres les plus connues : Le Procès et La Métamorphose. De par des thèmes pas forcement abordables en première lecture, il est peu surprenant que le patronyme soit repris par un groupe de Crust / Blackened Hardcore, tant on sait que certains courants DIY s’assimilent à des artistes ou actrices plus ou moins célèbres (Tristan Tzara, Anna KarinaEva Ras, Kim Novak, …) sur différents domaines.

Avec des thèmes dont l’artwork n’est qu’un vecteur, Kafka annonce une vision sombre : « Full Of Hate », « Abandon All Hope » ou « No Return ». Il suffit de six titres pour vomir une série de mots dans la langue de Shakespeare, et parfois de Platon, dont la tonalité n’est qu’une nuance de noirs : « This World Has Failed / We Have Failed / We Suffocated The Earth / Decay was never so delightful, / Hanged pigs, not a single regret ».
Couplée à un Crust / Hardcore, la dimension vocale amorce quelque chose d’assez guttural, caverneux. Les sonorités des différents morceaux sont proches d’une pléthore d’autres groupes, dont on citera par moment Fall Of Efrafa, Nine Eleven ou encore Jungbluth. Loin d’être un copycat, le combo grec nuance sa palette chromatique via des rythmes riches lorgnant parfois vers le premier Downfall Of Gaia (« Disgrace »). Kafka reste néanmoins assez loin de l’urgence continue à laquelle on aurait pu s’attendre en première instance, mais quelques passages s’orientent vers cette prise à la gorge (« Full Of Hate » qui ne laisse aucun doute : « One Foot In The Grave / The Other In Your Face / Still Fucked Still Full Of Hate »).
Même si cet éponyme souffre par moment d’une structure un peu trop fragmentée à mon sens, il offre d’agréables moments. Pas de surenchère, mais un bloc brut dont les musiciens se sont amusés à tailler les facettes.

Bonne surprise du style, Kafka débarque sans s’annoncer et quand on voit la liste de labels ayant décidé de sortir cet opus, on se dit que certains noms ne sont pas inconnus (WOOAAARGH par exemple, ou Nothing to Harvest qui a sorti les très bons Primal Ephemeral de Mass Culture ou A Grand Misconception de Kalpa). Cet éponyme amorce un très bon Crust / Blackened Hardcore avec une dynamique assez pessimiste, à recommander fortement.

15

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