Kaada/Patton

Inclassable

Bacteria Cult

2016
Type : Album (LP)
Tracklist
1) Red Rainbow
2) Black Albino
3) Peste Bubonica
4) Papillon
5) Dispossession
6) A Burnt Out Case
7) Imodium
8) Fountain Gasoline

Chronique

par Tang

Dernière sortie en date de notre Mike préféré, Bacteria Cult est aussi sa seconde collaboration avec le plus confidentiel Kaada, artiste Norvégien expérimental au moins aussi vrillé de la tête que son homologue ricain. Leur première rencontre s’étant soldée par un Romances inconstant, pas simple à digérer mais résolument cinématographique, composé à quatre mains comme la bande originale d’un obscur film français (chaque titre y est nommé dans la langue de Truffaut), la suite fait écho à cette démarche, nous plongeant cette fois au milieu d’un western intemporel et infectieux.

Après l’introductif Red Rainbow qui pose les fondations modestes mais solides de l’objet, Black Albino nous implique directement au cœur d’une pampa étrange, Kaada usant d’une orchestration ample, à base de cordes, d’orgues, cuivres et percussions éparses, tandis que Patton se chauffe les cordes vocales, accompagnant les violons sur un air qui évoque nécessairement le taf d’Ennio Morricone. L’infection prend alors de l’ampleur avec le menaçant Peste Bubonica, Patton halète et s’aligne sur des violoncelles ombrageux. Le Papillon éclairci l’horizon un instant, mais c’est illusoire, il agit tel un mirage, entretient un espoir vain, vite rattrapé par Dispossession, illustrant l’intrus qui investit progressivement et sournoisement son hôte. Le venin ainsi inoculé fait l’effet d’un psychotrope, les cuivres sont de retour, et une flûte s’amuse même de notre sort (A Burnt Out Case). La vicieuse bactérie finit par prendre correctement ses aises, contrôle les corps, les esprits, et ne cache plus sa satisfaction du travail accompli (Imodium, Fountain Gasoline).

Plus abordable et structuré que Romances malgré un caractère expérimental toujours évident, Bacteria Cult est la somme d’univers imprégnés de cinéma (déviant), qui ont eu bien le temps de se rôder en douze ans. Les retrouvailles de Kaada et Patton ne sont donc pas fortuites, et le résultat de celles-ci donnent l’envie concrète de les voir accompagnées d’images qui bougent.

15

Disponible via le Bandcamp d'Ipecac.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 17.75
Avis 2
Fluffy June 1, 2016 22:05
Un vrai petit bijou bien trop court à mon gout tellement c'est bon.

La comparaison avec Morricone va de soit mais on peux également citer l'album ROME de Danger Mouse et Daniele Luppi qui c'était eux même inspiré du maitre en la matière.

On a là un joli florilège d'une ambiance teinté entre western et monde post-apocalyptique que n'aurait pas renié tout joueur de Fallout.
18 / 20