Just Mustard
Post-Punk / Trip-Hop

Heart Under
1.23
2.Still
3.I Am You
4.Seed
5.Blue Chalk
6.Early
7.Sore
8.Mirrors
9.In Shade
10.Rivers 05:27
Chronique
La couleur et la lumière sont rares. Seul un néon capricieux laisse entrevoir les murs froids, nus, délabrés, sur lesquels viennent s'échouer des notes douces amères.
Si Just Mustard a l'air d'une formation Rock à première vue (guitares, basse, batterie), le résultat est pourtant tout autre. Secondés de multiples pédales d'effets, les musiciens s'unissent pour taper, cliqueter, vrombir comme une machine imprévisible. En résulte un gros amalgame Trip-Hop, Noisy, Post-Punk. Au dessus d'une basse ronflante, des attaques bruitistes des guitares, la voix angélique de Katie (très comparable à Alison Shaw de Cranes) surnage et sublime ce chaos froid.
Malgré ses lignes de chants minimalistes, Katie trouve la note qui fait chavirer le morceau. Celle-ci apporte la touche d'humanité indispensable au milieu du vacarme mécanique. Ses mélopées s'élèvent d'un champ de ruines, la chanteuse propose de vrais instants de grâce. Elle occupe progressivement l'espace sur le sublime In Shade, pour nous emporter loin dans les hauteurs. La conclusion Rivers, elle, est poignante de mélancolie, avec sa rengaine lancinante derrière le micro.
On retrouve chez Just Mustard la délicatesse de Cranes mêlée aux ambiances plombantes de Portishead, au climat des premières heures de Swans. Un ensemble d'influences qui réussit aux Irlandais et les plonge un peu plus dans la pénombre, après leur premier effort plus Shoegaze.