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Biographie

Jinjer

Formé en 2009, et aujourd'hui sans aucun de ses membres fondateurs, Jinjer est originaire d'Ukraine. Après une absence totale des plateformes de diffusion modernes, c'est en 2012 et après s'être fait remarqué par le biais d'un clip que le groupe entamera sa promotion sur l'internet et par la même occasion ses premiers concerts à l’international. Inhale, Do not Breathe leur EP sorti en 2012 est réédité en format LP une année plus tard, puis en 2014, le second opus Cloud Factory verra le jour en auto production. C'est en 2016 que Napalm Records mise sur eux et ils sortent cette année là leur troisième LP King of EverythingCloud Factory sera réédité en 2018 sur le label et un EP Micro en 2019.
Tatiana Shmailyuk - chant
Roman Ibramkhalilov - guitare
Eugene Abdukhanov - basse
Vladislav Ulasevich - batterie

Chronique

4 / 5
3 commentaires (16/20).

Micro ( 2019 )

Après trois albums longs format, le quatuor venu d'Ukraine a décidé de publier un Extended Play de cinq titres, appelé Micro. Micro format, micro durée, micro qualité ? On tente de décrypter l'affaire.

La qualité de production parfaite, on est quand même chez Naplam Records, offre un mix très intéressant et qui met la basse bien en avant, il faut dire que cette dernière est d'une efficacité redoutable et mène les hostilités de bout en bout. La cinquième et dernière piste de Micro offre d'ailleurs une balade instrumentale non dénuée d'une certaine élégance et entièrement guidée par un quasi solo de l'instrument, tout juste accompagnée d'un peu de percu. En tout cas musicalement ce mini format est riche en surprises, en contenu et en influences.

L'EP relève plus de la fusion que d'un style particulier, nous ne sommes donc plus seulement dans le style metalcore que le groupe pratiquait précédemment, et qui, je dois l'avouer, me laissait assez indifférent. Sans avoir aimé ni détesté, et sans avoir vraiment cherché à approfondir leur œuvre précédente, les diverses écoutes que j'ai faite m'avait laissé un gout de "Meh". Ceci dit en écoutant ce dont ces musiciens sont capables, je vais peut-être jeter une oreille plus attentive à un album précédent pour écouter s'il n'y a pas une pépite cachée quelque part et ainsi réviser mon jugement.

On arrive à une combinaison aussi inattendue que réussie d'influences telles que Meshuggah, Faith no More, The Dillinger Escape Plan, et même avec des parties plus rock à la Soundgarden et des envolées lyriques. Cette recette qui, j'en conviens, sur le papier à l'air imbuvable, est en réalité un divin nectar aussi improbable que surprenant. Il y a de la puissance, du rythme, de l'intensité et beaucoup, beaucoup d'émotions. Pour peu que l'on ne soit pas complètement hermétique au chant clair, qui pour le coup apporte une dimension plus qu'il n'a une fonction mécanique, on se prend un très large panel de sentiments dans la tronche.

Au delà de la performance technique qui est très bonne, principalement à la basse comme évoqué précédemment, la performance artistique est elle impressionnante. Une vraie distance s'opère avec, ce qui était auparavant "un autre groupe de metalcore" et une identité en surgit. Le chant, qui gagne en style, illustre ce propos. Schématiquement, auparavant il y avait une chanteuse avec une grosse voix et un joli timbre en chant clair, maintenant on trouve une interprète qui sait moduler ses tonalités et sa technique pour apporter un plus à ses propos comme Greg Puciato, Dominique Lenore Persi ou monsieur Mike Patton savent faire.

Pourquoi ce format Micro alors ? Peut être une étape comme une chrysalide pour atteindre un autre stade d'évolution musicale ? Une ellipse plus personnelle dans la trajectoire du groupe ? Un changement de business plan pour s'adapter à la modification de la consommation de la musique ? Dans le doute, privilégions la première option, qui est la moins pessimiste des trois.