Jusque là on connaissait Jerry Cantrell pour son travail de guitariste au sein d'Alice in chains. Avec Degradation trip, son nouvel album solo, Cantrell met en avant d'autres parties de sa personnalité musicale, celle de compositeur talentueux et de chanteur pour le moins doué. Pour tout dire, on en viendrait presque à regretter qu'il n'eu pas chanté (en frontman car il chanté tout de même) dans feu Alice in chains, si la place n'avait pas était déjà occupé par le génialissime Layne Staley (R.I.P). Alice in chains est mort, gloire à son guitariste !
Cet album est une réussite à tout point de vu, le son est nickel, les guitares biens grasses comme on les aimes, la voix de Jerry tantôt aérienne, tantôt gravement dépressive, mais opérant toujours dans le sens de la mélodie. Etonnamment, on aurait pu s'attendre à encore plus de sauvagerie, mais la violence est ici canalisé la plupart du temps, et lorsqu'il la laisse ressortir cela donne lieu à des titres comme ce " Mother spinning in her grave ", hypnotique est intense. Certes la douleur est toujours sous-jacente dans chacun des morceaux, mais c'est justement quand Mr Cantrell la laisse prendre les devants, et qu'il empoigne lui-même ça guitare acoustique que l'émotion est à son comble comme sur " Angel eyes ", " Solitude ", ou encore " Give it a name ". Le reste de l'album ce sépare en deux parties, la première partie de l'album est du Jerry Cantrell 100% pur jus, les quatre dernières chansons sont quand à elle plus expérimentales. Le seul reproche que l'on peut vraiment faire à ce disque, c'est sa longueur, 1h15 minutes, c'est un petit peu trop pour apprécier chaque titre à sa juste valeur.
Jerry Cantrell nous offre quand même un disque d'une musicalité rare, pour un compositeur à dimension humaine, ce qui est tout aussi rare, à posséder.
A écouter : Angel eyes - Solitude - Give it a name