Alors qu’on a assisté à un revival Screamo ces dernières années, avec des retours de City Of Caterpillar, Majority Rule, … certains comebacks ont suscité plus de débats que d’autres. Le plus problématique semble avoir été celui de Jerome’s Dream, qui annonçait un nouveau LP avec levée de fonds (via Indigogo, pour un objectif de 13000 euros) dont le montant ciblé était, pour une partie des gens, à l’inverse des idéaux du genre. Alors que ce nom résonnait à mes oreilles comme Orchid, Usurp Synapse, Hassan I Sabbah, … et m’étant jeté sur la précommande début 2019 avant même d’avoir écouté le premier titre mis en ligne, c’était avec une crainte soupçonneuse que j’ai démarré la lecture de cet éponyme.
Du culte Discography à ce sobre Jerome’s Dream, la chute est rude. Malgré une évolution vocale sur Presents, on pouvait s’attendre à ce que le temps ai permis au frontman de travailler sur son instrument pour renouer avec des titres comme « I’m Reminded Of A Kid Who Used To Stop Bugs » ou « The Last Time We Talked », mais loin de là. Au-delà de l’aspect Post Hardcore de Jerome’s Dream, le point majeur de cet opus reste le travail vocal : inefficace, distant et sans émotion, le travail effectué ne suffit pas à tenir en haleine pour offrir plus qu’un sobre et bien trop classique Post-Hardcore (« With Ash To Drink ») dont on aura entendu milles fois les riffs. Et pourtant, le combo s’est entouré de Kurt Ballou (Converge, Code Orange, Modern Life Is War, …), allant jusqu’à en faire un argument décisif dans son Indiegogo.
Sur cette amère sensation de déception, il est difficile d’y voir une lueur d’espoir : « Reverse in a Valley Combine » sonne comme beaucoup et, comme la majeure partie des autres titres, aurait gagné en intérêt s’il eu été instrumental. Le groupe est très certainement resté sur ce que l’on pouvait attendre en 2001, mais entre temps d’autres artistes se sont hissés dans des sonorités Noise Rock / Post Hardcore (Ventura ou Impure Wilhelmina pour ne citer qu’eux) et avec bien plus d’intérêt. Il reste quand même quelques passages dont l’amertume se délaie dans l’ensemble : « In Memoriam: Be » (si l’on omet les 30 dernières secondes) ou « Marrow In the Circuitry » qui tient plus sur les variations de rythme que les paroles . Boostez l’ensemble à la caféine ou augmentez le tempo, mais surtout faites leur cracher leurs tripes plutôt qu’un disque mollasson (pour les curieux, écoutez « True Thinkers Will Stop Time To Think », la verve instrumentale est totalement différente).
Dur constat sur ce nouvel opus, je n’aurais qu’envie de vous détourner des effluves proposées ici. Le retour du combo n’est en rien une réussite, à la fois sur la composition mais aussi sur le travail de chaque élément musical. Poussif au possible.