Jean Jean
Math Rock / Post-Rock / Electro

Fog Infinite
01. Vertical Grey
02. Concord Lights
03. House On Lies
04. Sept Sorts
05. Point De Fold
06. iTen
07. Prey/Trigger
08. Dernier Sunset
09. Hyperlapse
Chronique
Actif depuis 2008 Jean Jean nous enchante depuis au moins 2013 et son premier album, le fabuleux Symmetry s’inscrivant dans la lame de fond française de Rock plus ou moins ampoulé, au même titre que les Papier Tigre, Marvin, Totorro et autres Ed Wood Jr. Plus proches musicalement d’un ASIWYFA, le trio de Sept Sorts en Seine-et-Marne élabore moult tableaux gorgés de lumière, parfois chaleureuse, souvent froide et synthétique, mais toujours vivante. Chose qui se confirmera en 2018 avec le puissant et glacial Froidepierre, joyau de granit pur entre Post-Rock et Math Rock habillé d'Electro.
Troisième longue durée Fog Infinite débarque en 2022 avec la ferme intention de bomber le torse de synthétiseurs qui n’ont jamais été aussi présents, et pour cause, un certain Frank B. Carpenter est aux manettes. Jean Jean ne vire pas non plus complètement Synthwave, contrairement à ce que pourrait laisser penser le très remuant Concord Lights, conservant l’aspect contemplatif d’un Post-Rock solaire en toile de fond. Ainsi Sept Sorts, au chaud à la maison, administre une certaine vision du futur attachée aux racines mélodiques via une guitare entremêlée à l’électronique, le plus ténébreux Prey/Trigger maintient cet équilibre, faisant revivre un brin de Math Rock au milieu d’un édifice rythmique irrésistible, aussi synthétique qu’organique, tandis que le franglais Dernier Sunset développe la gravité d’un propos instrumental et filmique à mi-chemin entre Vangelis et Mutiny On The Bounty.
Oui, le brouillard est épais, percuté du souffre d’une batterie humaine et mécanique, dessinant les contours flous d’un horizon infini (Vertical Grey), ou bien garni de claviers plombés, contrebalancés de notes caverneuses dans une ambiance à la Akira (House On Lies). Une gourmandise, comme le terminal Hyperlapse et ses circonvolutions épiques, sur son tapis de nappes de synthés menant vers le sommet d’une montagne en cours de désintégration.
De plus en plus cerné de claviers au fil des albums Jean Jean n’a jamais perdu de vue ses fondations Rock, portant sur Fog Infinite une masse de données qui résume idéalement le parcours du trio. Evolution somme toute logique, néanmoins singulière et flanquée de surprises dans une forme d’allégresse instrumentale, sur laquelle on pose nombre d’images qui bougent sans le moindre effort.
A écouter : 1
Sympa mais sans plus. On est loin du fantastique Symmetry de 2013 qui venait bousculer pas mal de barrières. Et même si l'évolution chez Jean Jean est appréciable, il manque trop de choses pour en faire un album marquant. Le syndrome de l'entre d'eux avec une écriture correcte, mais pas non plus ouf. Dommage.