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Biographie

Jean Jean

Sebastien Torregrossa (Guitare) et Edouard Lebrun (Batterie) fondent Jean Jean en mars 2008 du côté de Paris souvent accompagnés par d'autres instruments notamment une basse ou un clavier. Jérémy Savry (Clavier / Samples) rejoint le groupe pour enregistrer un premier ep en 2010. Celui-ci pose les bases de leur genre entre Math Rock / Post-Rock et sonorités Electro. Les concerts sont alors nombreux que se soit aux côtés de Marvin, Totorro, Kid NorthToe, Papier Tigre... Constamment sur les routes, Jean Jean réalise plus de 150 concerts, des tournées en Europe, puis se pose au bout de trois ans pour enregistrer leur premier album. Jean Mass s'occupe alors des claviers et Symmetry parait fin 2013 chez Head Records. On y découvre un Rock instrumental encore plus ambitieux, dansant et brouillant les pistes. Il faudra patienter pas moins de cinq ans avant voir sortir Froidepierre, en 2018 donc, encore chez Head Records et affichant des intentions plus glacées mais toujours mouvementées. Le troisième long, Fog Infinite, ne tarde cette fois pas trop à être finalisé considérant une certaine pandémie, abrité en 2022 chez Black Basset Records et A Tant Rêver Du Roi, produit par Frank Hueso (Carpenter Brut), confirmant la présence accrue des claviers.

Chroniques

Fog Infinite Symmetry
16.5 / 20
1 commentaire (12/20).
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Fog Infinite ( 2022 )

Actif depuis 2008 Jean Jean nous enchante depuis au moins 2013 et son premier album, le fabuleux Symmetry s’inscrivant dans la lame de fond française de Rock plus ou moins ampoulé, au même titre que les Papier Tigre, Marvin, Totorro et autres Ed Wood Jr. Plus proches musicalement d’un ASIWYFA, le trio de Sept Sorts en Seine-et-Marne élabore moult tableaux gorgés de lumière, parfois chaleureuse, souvent froide et synthétique, mais toujours vivante. Chose qui se confirmera en 2018 avec le puissant et glacial Froidepierre, joyau de granit pur entre Post-Rock et Math Rock habillé d'Electro.

Troisième longue durée Fog Infinite débarque en 2022 avec la ferme intention de bomber le torse de synthétiseurs qui n’ont jamais été aussi présents, et pour cause, un certain Frank B. Carpenter est aux manettes. Jean Jean ne vire pas non plus complètement Synthwave, contrairement à ce que pourrait laisser penser le très remuant Concord Lights, conservant l’aspect contemplatif d’un Post-Rock solaire en toile de fond. Ainsi Sept Sorts, au chaud à la maison, administre une certaine vision du futur attachée aux racines mélodiques via une guitare entremêlée à l’électronique, le plus ténébreux Prey/Trigger maintient cet équilibre, faisant revivre un brin de Math Rock au milieu d’un édifice rythmique irrésistible, aussi synthétique qu’organique, tandis que le franglais Dernier Sunset développe la gravité d’un propos instrumental et filmique à mi-chemin entre Vangelis et Mutiny On The Bounty.

Oui, le brouillard est épais, percuté du souffre d’une batterie humaine et mécanique, dessinant les contours flous d’un horizon infini (Vertical Grey), ou bien garni de claviers plombés, contrebalancés de notes caverneuses dans une ambiance à la Akira (House On Lies). Une gourmandise, comme le terminal Hyperlapse et ses circonvolutions épiques, sur son tapis de nappes de synthés menant vers le sommet d’une montagne en cours de désintégration.

De plus en plus cerné de claviers au fil des albums Jean Jean n’a jamais perdu de vue ses fondations Rock, portant sur Fog Infinite une masse de données qui résume idéalement le parcours du trio. Evolution somme toute logique, néanmoins singulière et flanquée de surprises dans une forme d’allégresse instrumentale, sur laquelle on pose nombre d’images qui bougent sans le moindre effort.

A écouter : vers l'au-delà.
16.5 / 20
3 commentaires (16.33/20).
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Symmetry ( 2013 )

Il suffit d'écouter une fois Symmetry pour tomber amoureux de Jean Jean. Tu peux même l'écouter plusieurs fois, les sentiments restent inchangés. Mieux, ils se bonifient avec le temps.

Mais revenons en plutôt au début. Le point de départ c'est des titres de chansons ainsi qu'un nom de groupe un peu débile qui pourrait presque faire la nique aux And So I Watch You From Afar, Fordamage et Pneu (mais tout le monde sait que ces derniers ont gagné le match il y a déjà quelques années). Ajoutons une pochette printanière qui sentirait presque les jonquilles et l'herbe fraîchement coupée et une sortie chez Head Records (Café Flesh, Pneu, Microfilm, Verdun...) en gage de qualité absolue. Pour parler enfin musique, Jean Jean c'est du Math-Rock / Post-Rock et ça défonce méchamment, si je puis m'exprimer ainsi. Je sais bien que toute une flopée de groupes sont déjà passés par là, dont une bonne partie vient de l'hexagone, mais entre les Papier Tigre, Pneu, Room 204 ou Mermonte, Jean Jean arrive sans problème à sa faire une place au soleil. C'était pas gagné d'avance, mais le groupe sait se montrer convainquant.

Déjà parce que leur Math-Rock incorpore plein de bonnes trouvailles ici et là.
Et quand je dis plein, c'est trois/quatre nouvelles idées toutes les trente secondes que se soit le chant emo sur Laser John de Gregory Hoepffner (Radius System, Kid North...), les orgues sur Les Orgues De Gorah, les claviers fous sur Mac... Que les envolées se fassent Post-Rock évanescent (Vachero), qu'ils y ajoutent de l'Electro dansante couleur reflet de soleil sur un océan bleu azur (Love) ou se révèlent presque Pop par instants (Laser John), Symmetry arrive par le plus grand talent de ses créateurs à rester miraculeusement frais, cohérent et incroyablement séducteur. Les changements d'ambiance sont incessants, les structures éclatées, mais ils ne glissent jamais dans la faute de goût ou dans une complexité pénible. Car chaque mélodie se retient et la plupart des rythmes te font danser.

On comprend dès les premiers frissons et le coup de pied au cul sur Coquin l'Elephant dont les synthés et les cordes se mêlent à merveille. Les Orgues De Gorah quant à lui est titre le plus furieux est étonnant dans sa construction où les orgues sont comme power cords détonants. Des moments de douceur il y en a comme sur Love, des mélodies intenses aussi (clavier / guitare sur Vachero) empreinte de soleil et complètement imparables. Mac et Wonder Bras sont encore plus époustouflantes avec leur sonorités de l'espace (boss ultime de Secret Of Mana, merde!) euphorisantes où Jean Jean en fout partout pour notre plus grand plaisir. Le final est épique, tellement intense et quand tu crois que c'est fini, ça vient t'achever d'arpèges tombés des cieux.

Donc oui, Symmetry c'est plein d'amour et de bonheur et ça vient direct se placer dans les espoirs de la scène Math-Rock. Le seul gros problème, c'est sa faible durée et son côté hyper addictif, donc on espère vivement un autre album du même niveau afin de palier au manque. Attention, car on en tombe vite accro!

Jean Jean

Style : Math Rock / Post-Rock / Electro
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Origine : France
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