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Biographie

JP Ahonen

Jussi-Pekka Ahonen est un scénariste et dessinateur finnois né en 1981. Il se lance dans la bande-dessinée et signe une première oeuvre en 2003, Aamulehti. Il est mis en avant en 2013 pour son travail avec KP Alaren sur Perkeros, oeuvre accompagnée d'une playlist dédiée et d'un renfort de communication du Hellfest. A noter que plusieurs travaux de l'artiste ont été finaliste du Comic-Finlandia. Il travaille également pour plusieurs journaux et magazines.

Chroniques

Belzebubs Perkeros
15 / 20
1 commentaire (17/20).
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Belzebubs ( 2018 )

Il est étonnant que Glénat se soit décidé à sortir ce Belzebubs. Non pas que le titre ne soit pas de qualité, mais bien que les strips du Finlandais s’adressent, à premier abord, à un public de niche. Publiés sur Internet en premier lieu, l’éditeur se décide à offrir une traduction pour une BD sans prétention narrant les histoires d’une famille de Metalleux, caractérisée par des corpses-paint, une adoration du Satanisme et un groupe de musique (qui donne lieu à un véritable album de Black / Death).

Traits en noir et blanc, strips sur quelques cases, un léger fil conducteur (la recherche d’un batteur et une histoire d’amour imprévue) : voici les éléments qui représentent facilement ce que l’on pourra voir en parcourant la centaine de pages du libre. Les traits, uniquement en noir et blanc, sont épurés mais ne laissent pas apparaitre un vide dans l’ensemble et permettent d’identifier aisément chaque personnage (et pourtant, il faut se faire à l’idée de voir uniquement des gens en corpse-paint.

On tire en effet plus, sur l’aspect extérieur, vers un Calvin et Hobbes que Perkeros au travers des gags, mais sur le second lorsqu’on prend le thème abordé, même si certains détails amènent une touche plus dark : bulles en noir / texte blanc pour les personnages principaux, alors que l’on est plus dans l’inverse traditionnellement, les références musicales abordées, tout comme celles mythologiques (le Cerbère est savoureux).
Le lien avec ses travaux précédent reste très important, utilisant à nouveau cet univers partagé que Perkeros évoquait (site internet complet) pour en sortir ici un véritable album (introduit par un premier clip pour « Blackened Call »). Preuve de cohérence de l’oeuvre et d’une volonté de conjuguer les arts, on attend peut être que Belzebubs aille parfois un peu au-delà de certains gags visuels faciles pour la suite.

Pas forcément intéressant s’il sort en one-shot au final (croisons les doigts pour que Glénat sorte la suite), Belzebubs possède quelques moments drôles, si l’on accepte de voir le Metal caricaturé au-delà du sobre style qu’on lui connaît. Le trait de JP Ahonen amène une lecture aisée, et même un non-adepte peut se voir apprécier l’oeuvre, que je ne saurais que vous conseiller d’ajouter à votre pile de lecture du mois.

Perkeros ( 2013 )

Le pitch de Perkeros était on ne pouvait plus classique : un groupe de 5 musiciens qui veulent enregistrer un premier album / donner des concerts. Remplacez cinq par trois et vous aurez à peu de choses prêt l’idée de Scott Pilgrim. De quoi, sur ce premier abord, se poser la question de l’intérêt à porter à cet album si l’on a déjà dévoré l’oeuvre de O’Malley.
Mais Perkeros amène une vision totalement différente de celle des Sex-Bob-Omb, misant sur Perkeros (le groupe) et ses originalités graphiques et scénaristiques propres à la culture scandinave (un ours batteur, un bassiste plusieurs fois centenaire et une scène musicale plus proche du Metal Prog que des mouvances Rock’N’Roll / Punk de Scott Pilgrim). Mais au-delà des références musicales, l’histoire suivra ce combo, et plus particulièrement son leader Alex, dans une quête intérieure de reconnaissance qui le fera se confronter à des hipsters, les difficultés de la vie de couple et le dur choix d’un logo de groupe : tout autant de choses qui rendront l’ensemble attachant et avec une odeur de vécu (dans une certaine limite). Sur cet aspect au moins, le parallèle avec Scott Pilgrim (ou 7 Seconds) s’y retrouve facilement.

Esthétiquement, l’ensemble est propre : chaque personnage est aisément reconnaissable et les planches fourmillent de petits détails à découvrir, assurant un rythme de lecture aisé si l’on ne s’attarde pas sur chaque case, mais intégrant aussi des planches plus oniriques lorsque la musique devient un élément central. Le travail de JP Ahonen reste dans la continuité de celui présenté sur Villimpi Pohjola.
Au-delà de ses qualités graphiques et scénaristiques, le concept utilisé autour de l’album (site internet avec biographie, discographie, … à savoir tout le champ lexical d’un groupe) cultive l’ambiance autour de l’oeuvre. Et pourtant, le parti-pris final amènera à se poser plusieurs questions (même si on l’avoue, la mythologie scandinave ne pouvait rêver mieux) sur l’appréciation de Perkeros. Certains seront déroutés, d’autres apprécieront, tandis que les derniers attendront impatiemment une suite, si un jour elle arrive.

Sous un premier aspect assez classique, le travail de JP Ahonen et KP Alare prend un tournant en son milieu pour intégrer un aspect plus original à l’ensemble. Sachant que l’univers est particulièrement développé (allant jusqu’à inclure un fascicule précisant les influences de chaque musicien de Perkeros), il serait délicat de passer à côté de cette oeuvre qui allie parfaitement ces deux arts.

A écouter : Oui !