Biographie

Iscariote

Fondé en 2000, Iscariote est l'association de musiciens suisses (Yverdon) et d'un chanteur lyonnais. Après un 7" très remarqué, le groupe partage 3 split CD avec Complete, Overmars et les majestueux japonais de Envy. Iscariote est d'ailleurs très lié au pays du soleil levant dans lequel il vendra de nombreux disques et tournera à plusieurs reprises.
Musicalement, Iscariote produit un hardcore violent et metallique aux accents noisy illustrant des textes très obscurs.
En 2004, le groupe décide de se séparer mais nous laisse en héritage Necropole trauma, premier et dernier album qui s'impose déjà parmi les grandes réussites hardcore de l'année.

Chronique

15.5 / 20
1 commentaire (16/20).

Necropole Trauma ( 2004 )

C’est la dernière ligne droite pour Iscariote, le groupe suisse termine sa tournée puis se séparera en laissant derrière lui une sacrée bonne impression tant au niveau de l’esprit que des réalisations. En tout cas, ça faisait longtemps qu’on attendait d’Iscariote un disque capable de dévoiler sa véritable valeur et son vrai visage. Necropole Trauma matérialise nos attentes et ne fait pas dans la demi mesure : mastering de haut vol, morceaux longs et travaillés, artwork très classe. Bref, les moyens mis en œuvre permettent au groupe de s’exprimer pleinement.

Iscariote est trop souvent catalogué comme un simple groupe de hardcore, pourtant, l’engagement de ses membres dans la scène hardcore et la profondeur des sujets abordés dans leurs morceaux en font bien plus que cela. Fabien, vocaliste extrême et auteur de la quasi totalité des textes, exprime de manière rageuse, obscure et souvent pessimiste les malaises de la société à travers un son devenu éxutoire.

Les suisses produisent un hardcore aux accents métalliques chaotique et très sombre. Les riffs tranchent la chair et les vocalises abrasives et écorchés expriment avec une grande sincérité la noirceur des paroles. "Ad nauseam aeternam", premier titre, est sans doute le plus proche des précédents efforts du groupe. C’est rapide, puissant et sans concession aucune ! Ceux qui les suivent depuis les débuts se rappellent sans doute du mythique "Inoculé" paru sur leur premier 7 pouces, on est ici dans la même optique, un petit côté émotionnel en plus peut être... Cette tendance effleure de plus en plus tout au long du disque. Dès le second souffle, Iscariote se montre plus "humain"  et développe des parties screamo très efficaces. L’influence de Envy, avec qui ils tournèrent en 2002, se fait peut être sentir ? Bref, "Des cheveux noir sur la pâleur de son visage" est une flèche qui touche en plein cœur et la ligne de violon très bien placée en acère la pointe. Ceci dit, on est loin de la lueur d’espoir qui caractérisent souvent les accalmies des groupes dit "emo", ici, c’est toujours la mélancolie et le désespoir qui priment.

"L’enfer du décors", "Par goût de l’apitoiement" et "Soudain le vide" démontrent à quel point Iscariote s’exprime avec les tripes. Il s’agit sans doute des 3 titres les plus chaotiques de la galette. Cependant, jamais le groupe ne tombe dans la violence gratuite, la faute à un son toujours très personnel. "Emphase terminale", long titre de presque 8 minutes, montre qu’Iscariote est également doué pour nous faire plonger inexorablement dans leur atmosphère oppressante. Une intro prenante et pesante, des samples et une nouvelle fois, quelques touches de violons viennent soutenir ce titre lent et lourd qui peut rappeler le post hardcore de Cult of Luna ou Pelican.
 
Necropole trauma vient clore l’histoire d’un groupe joliment chargée qu’on aurait aimé plus longue, mais ne soyons point trop gourmand ! Ce disque est un bel objet comprenant 8 titres obscurs et travaillés qui resteront gravés dans les mémoires. A noter la sortie simultanée d’un disque discographie : Genèse et agonie. L’album rassemble les titres des productions précédentes (9 au total), et comprend 2 vidéos live au son contestable mais qui ont le mérite de montrer à quel point le groupe se donne sur scène pour ceux n’ayant pas pu les voir de leur vivant.

A écouter : pour mourir en paix