World Extermination. Ce disque est la bande son de fin du monde et donne envie de tout réduire à néant. Car Insect Warfare fait du Grindcore sans concession, du vrai. Rien à voir avec une partie de la scène moderne. La recette est pourtant connue, avec un chant inhumain et incompréhensible en guttural comme dans ses excès criards, une batterie ultra-blastée au son de caisse clair si proche d'une rafale de sulfateuse étouffée par des guitares incisives plus rapides qu'un souffle d'explosion nucléaire. La vingtaine de morceaux que totalise le disque dépasse à peine la minute pour un concentré de haine, d'énergie pure et d'un déchainement de violence aveugle. De cette déferlante de fureur ivre qui en laissera plus d'un sur le carreau, de ces paysages dévastés par cette machine de guerre, naissent tout de même des breaks bienvenus permettant à l'auditeur de reprendre un peu son souffle avant de devenir complètement fou. Quelques rares passages ralentis (Enslaved By Machinery, Hydraphobia...) sont également là pour nous offrir un peu de groove et de variété dans ce déluge de férocité sans pitié. Notons que la production est parfaite, proche de l'old school cradingue avec un grain particulier au son poussiéreux, mais néanmoins écrasant et brutal. Il n'y a pas grand chose à ajouter de plus. Encore aujourd'hui, Insect Warfare reste une référence en matière de Grindcore, non pas pour son originalité, mais pour sa violence folle, sa vitesse et sa puissance rarement égalée. Il est d'une jouissance dont peu de disques du genre peuvent se targuer et reste un indispensable pour tous les amateurs de musiques extrêmes.