Là où Leech se montrait telle une ébauche somme toute fort correcte, le tardivement nommé A Second One, deuxième EP de son état, se pose en nouveau départ, construit, élaboré à quatre comme ambitionné à l’origine. Inglorious Bad Stars a eu deux ans pour épaissir son Stoner mélo bien Torché, aussi traumatisé par Queens of the Stone Age ou Alice In Chains, et on confirme, en flinguant toute notion de suspense, que le dossier est assez chargé pour donner un léger sentiment de frustration au bout de ces vingt et quelques minutes.
Consistance instrumentale d’abord, car si le chant qui s’offre à nous avec un Running Too Fast aux airs Power-pop peut déstabiliser, la machine à riffs fait son office et déroule autant que la section rythmique, l’ensemble est précisément agencé et le rendu est impressionnant pour une autoproduction. Les Nantais n’hésitent pas non plus à taper dans le rock dur et le blues à l’ancienne sur Servile Fool, de manière hyper carrée sans être follement originale. Tightrope accélère le tempo et crache du solo sous-pesé, millimétré, porté par une frappe métronome et une voix globalement plus sereine qu’en 2016. Ce qui nous amène au point d’orgue et terminus de l’objet No Beauty alternant l’empilage de riffs massifs et les envolées mélodiques, qui finiront par s’accoupler et se désintégrer derrière le bruit, puis le silence.
Impeccablement achalandé, A Second One souffre néanmoins d’une forme de standardisation sur ses deux premiers titres, policés, manquant d’identité ou d’un grain de démence, davantage exposé sur la seconde moitié, en particulier le long et grisant No Beauty. On espère donc un futur premier album fondé sur cette touche de folie, en attendant ça fait le job et on peut tout à fait apprécier le feeling imprimé ici.
A écouter : Tightrope, No Beauty.