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Biographie

Infant Island

C'est au cours de l'été 2016 que se forme Infant Island autour du chanteur Daniel Kost, du guitariste Alexander Rudenshiold, du bassiste Kyle Guerra, et du batteur James Rakestraw. 
Leur premier album éponyme sort deux ans après, à l'occasion du lancement d'une tournée nord-américaine. Après un changement de batteur, Austin O'Rourke remplaçant James Rakestraw, le groupe s'attelle à l'enregistrement de son second LP, Beneath. Si celui-ci est achevé en mars 2019, il ne sortira que plus d'un an après, en mai 2020, sur Dog Knights Production. Il sera immédiatement suivi en juin 2020 par Sepulcher qui sera qualifié de "miniLP" (s'il ne contient que quatre titres, il n'est plus court que de quelques minutes par rapport à son prédécesseur).
S'inscrivant dans la continuité de la scène Screamo locale (Majority Rule, Pg.99, City of Caterpillar) Infant Island introduit néanmoins des influences diverses amenant certains critiques à qualifier leur musique de "Modern Screamo" ou à dresser des parallèles avec Deafheaven.





Chronique

Beneath ( 2020 )

Chaotique, abrasif, cathartique mais également émotionnel. Chacun connait les ingrédients de base du Screamo. Ce systématisme est peut-être à l’origine d’une forme de lassitude qui expliquerait une forme de désamour pour ce genre qui ne semble plus aussi en vogue qu’il ne l’a été (c’est en tout cas une impression personnelle). Beneath coche chacune de ces cases et s’inscrit définitivement dans les canons de ce que cette scène produit depuis les années 90. Infant Island étant originaire de Fredericksburg, le mot scène est tout sauf galvaudé, cette ville ayant vu naître des formations majeures comme Majority RuleCity of Caterpillar ou pg.99. Si cette filiation semble assez limpide et assumée (la production est d’ailleurs assurée par Matthew Michel, le chanteur-guitariste de Majority Rule), Beneath n’a rien d’un vulgaire copycat. Bien au contraire.

Dès les premières écoutes, on comprend que le chemin choisi se distingue radicalement de celui de certains de leurs pairs également étiquetés Screamo. Là ou un Portrayal of Guilt semble chercher à aller toujours plus loin dans la violence, dans une forme de Blackened-Screamo, Infant Island explore une alternative plus aérienne qui n’est pas sans rappeler Envy. Le kaléidoscope des émotions et des sons est ainsi ponctué de passages instrumentaux, à commencer par l’introduction d’Here We Are qui, un temps, laissent imaginer que le LP est une bande-son continue de laquelle émerge des titres. Il n’en n’est finalement rien mais l’ambiance posée par ce fil d’Ariane favorise une immersion rapide.
Interludes mis à part, les six morceaux alternent entre brûlots frontaux très dynamiques (One Eyed) et rythmes plus lents (The Garden) mais surtout développent des cheminements variés évitant, malgré leur concision (moins de trois minutes) toute forme de monolithisme. L’alternance ou plutôt la concomitance des voix (Content, The Garden) contribue également à cette mise en relief.

La répétition des écoutes débouche sur le constat d’un paradoxe qui voit la sensation de nouveauté se confronter à la conscience que les vieilles recettes ont globalement été reprises et actualisées sans être radicalement réinventées. Pendant ce temps, arrivé pourtant à son terme, le vinyle tourne dans une boucle perpétuelle opposant à l’éphémère de l’album l’infini d’un chaos métallique dépourvu d’humanité. 

Beneath s'écoute en intégralité sur la page bandcamp du groupe.