La première démo d’Inborn Suffering en avait soufflé plus d’un, où le groupe apparaissait impressionnant de qualité et de maîtrise. Il faut dire que, vu les cartes de visite des différents membres de la formation, on avait définitivement affaire à une formation déjà rodée et armée pour faire très mal. Wordless Hope, premier album du groupe, était donc très attendu par un nombre toujours croissant de fans des parisiens.
Pas de faux suspense, l’album est bel et bien une réussite. Le titre d’ouverture annonce d’emblée la couleur ; This is Who We Are , majestueuse piste de presque 12 minutes, est une parfaite introduction pour le disque où, en effet, le groupe semble se présenter (les « This is Who... We are » répétés inlassablement), inviter l’auditeur à entrer dans son monde et donner du coup le ton de l’album avec une piste vraiment excellente.
Ce qui frappe à l’écoute de cette galette, c’est la maîtrise qui en émane : par un subtil cocktail de technique de chacun des membres (mention spéciale au batteur) et d’éléments folkloriques, Inborn Suffering parvient à créer un son très personnel, dont les prémices avaient pu être entendus sur la précédente démo. La principale évolution par rapport à ladite démo réside dans le fait que le groupe sonne moins mélodique qu’auparavant : les chœurs, voix claire, flûtes et autres violons ont semble-t-il été mis en retrait sur cet album, cantonnés à certains passages seulement, au profit d’une agressivité et d’une lourdeur accrues, ce qui apporte une dimension nouvelle au son du groupe.
Dans la même veine que This is Who Where Are, les autres pistes de l’album sont toutes d’authentiques perles de Doom Death aux relents mélodiques qui, sans être incroyables d’originalité, permettent au groupe de sortir du lot. En effet, rares sont les groupes parvenant dès leur premier album à totalement s'affranchir de leurs influences, et pourtant les parisiens ont réussi à éviter cet écueil en ne devenant pas un énième clone de My Dying Bride. Et même si on peut déceler l'influence d'Anathema première période dans le chant, la musique que nous délivre le combo reste identifiable immédiatement ou presque.
De plus, les magnifiques compositions tirées de la première démo éponyme (Monolith, As I Close my Eyes, Inborn Suffering) s’intègrent parfaitement à l’ensemble, et le joyau du disque est sans nul doute Thorn of Deceit, longue piste qui incarne à elle seule toute la qualité du disque, et qui surprend même avec un passage quasiment Black Metal. De plus, La production parfaite du disque joue un rôle certain dans la qualité des compositions et contribue à l’ambiance majestueuse qui se dégage de l'ensemble, ce qui justifie pleinement l'appellation "Majestic Dark Doom" que le groupe donne à sa musique. C'est beau, c'est prenant, émouvant, envoutant... que demander de plus?
Avec cet album, Inborn Suffering frappe donc un très grand coup et confirme du même coup tout le potentiel découvert sur sa précédente démo. Même s’il ne révolutionne pas le genre, ce Wordless Hope est un petit chef d’œuvre et débarque directement dans le top 5 des meilleures sorties Doom de l’année, et confirme que la scène Doom française, en pleine émergence, n'a rien à envier à personne, scène sur laquelle Inborn Suffering semble très bien parti pour régner. Longue vie à eux.
deux titres sont en écoute sur le myspace du groupe.
A noter que c'est Fred qui signe tous les vocaux de l'album.
A écouter : Thorn of Deceit, This is Who We Are, et le reste