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Biographie

In Flames

Précurseur du Death Mélodique In Flames s’est imposé depuis sa formation au début des années 90 comme le fer de lance de la mouvance extrême et mélodique nord européenne. 5 CD (+ quelques MCD, live) auront permis au groupe suédois de bâtir une réputation et le respect de beaucoup. En 2002 avec Reroute To Remain le groupe change de direction musicale et sort des terrains battus, certains crient au scandale d’autre suivent et certains découvrent un groupe qui n’a pas finis d’innover. En 2004 sort Soundtrack To Your Escape, nouvel opus critiqué par beaucoup de fan de la première heure, le groupe oriente alors sa musique vers des sonorités métalcore tout en gardant la hargne des débuts. Certes In Flames n’est plus celui des débuts mais un groupe innovant et qui ose changer de style peut rappeler certains grands noms du métal (Metallica en tête) ; au grand dame de certain mais pour le bonheur d’autres. En 2006 In Flames revient avec Come Clarity.

11 / 20
10 commentaires (12.75/20).
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I, The Mask ( 2019 )

C’est marrant, In Flames semble fonctionner par cycle de cinq albums. Les cinq premiers, jusqu’à Clayman, donnaient dans le Death Mélodique, quand les cinq suivants (de Reroute To Remain jusqu’à Sound Of A Playground Fading) avaient évolués vers un Metalcore moderne. Et la suite, le cycle suivant ? Eh bien, à vous de mettre un nom sur ça. De notre côte, on n’a pas pu décemment donner la moyenne à Siren Charm, et on a même pas eu le courage de chroniquer Battles qui était encore moins bon. I, The Mask est-il dans la lignée de ses deux prédécesseurs, un troisième opus d’un cycle tout claqué ?

Au début de cette fournée 2019, on veut y croire. Déjà, Anders Fridén growle, pour de vrai, reléguant les chants clairs aux refrains (qui sont toujours bien punchy et mélodiques chez In Flames, et cet opus ne fait pas exception). Le riffing fonctionne bien sur une majorité des titres, on retrouve des motifs qui n’auraient pas dénoté dans le « cycle II » (les couplets de I Am Above auraient pu sortir de Sounds Of A Playground Fading, l’intro et les couplets de Burn font clairement penser à Come Clarity, j’en passe et des meilleures). Voices et le titre éponyme, qui ouvrent l’album, donnent d’entrée de jeu de bonnes impressions de retour aux sources. D’autres moments sont plus ancrés dans l’actuel « cycle III » sans pour autant être désagréables, comme l’intro de Follow Me qui marche bien même si elle est vraiment une sorte de solution de facilité pour un groupe comme In Flames, ou encore le final Stay With Me, titre chill et mélancolique avec une fin en forme d’hymne de stade, plutôt réussi bien que plus proche d’Imagine Dragons que du registre habituel des Suédois.

Mais à y regarder de plus près, I, The Mask est tout de même le successeur de ses deux derniers grands frères. Tous les titres ne peuvent pas se targuer d’avoir l’efficacité évoquée ci-dessus, on retrouve la platitude chiante des tentatives Rock-mièvre-avec-trois-cris-quand-même-par-ci-par-là de Battles dans une poignée de pistes, tantôt pour le titre entier (All The Pain, In This Life…), tantôt dans certains refrains dont les exercices vocaux douteux flinguent des titres qui pourraient être bons (Call My Name, (This Is Our) House, les voix claires high-pitch à la toute fin de I Am Above…). On notera aussi quelques maladresses WTF, qui nous feront hausser le sourcil en se demandant pourquoi un truc pareil atterrit sur un album d’In Flames, comme des gammes orientales dans Deep Inside, le riff de mauvais Nu Metal qui ne dynamise pas une We Will Remember chiante comme la grêle, ou encore les chœurs d’enfants de (This Is Our) House qu’on espérait ne plus revoir après le gênant Battles.

Il y a donc clairement du bon et du mauvais dans cet opus. Mais considérant qu’il n’y avait que du mauvais dans le précédent, forcément, ça aide à garder espoir pour la suite et à se raccrocher à ce qui reste comestible dans I, The Mask. Malgré tout, on ne peut pas s’empêcher d’être déçu par les titres qui sont entre deux eaux, les morceaux globalement bons et sabotés par des passages pétés. Essayez (This Is Our) House ou Call My Name, qui sont de bons exemples de ce que cet album a à offrir : de bonnes idées et des moments de malaise, étonnamment proches les uns des autres. Si ça vous va, tant mieux pour vous, donnez donc une chance à I, The Mask. Sinon, raccrochez-vous aux quelques pistes qui valent la peine d’être sauvées (car il faut bien admettre qu’il y en a) et retournez écouter les In Flames « cycle I » et « cycle II »…

A écouter : Burn, Voices, I The Mask, I Am Above.
9 / 20
23 commentaires (11.11/20).
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Siren Charms ( 2014 )

Entre espoirs et craintes, chaque nouvelle sortie des vieux briscards suédois est attendue de pied ferme puis décortiquée dans le moindre détail. In Flames fait désormais parti des meubles et il presque impossible d'y couper tous les 2/3 ans avec une nouvelle pierre discographique. La onzième à ce jour donc, qui répond au nom de Siren Charms. Et si l'on n'a jamais enlevé au groupe le mérite d'évoluer doucement entre chaque création, que se soit pour le meilleur et pour le pire, force est de constater qu'avec Siren Charms, une barrière a été franchie. Vous imaginez donc la tendance de ce nouvel album sachant qu'il était impossible pour le groupe d'effectuer un retour en arrière.

Pour aborder ce disque, il est tout d'abord intéressant de se pencher sur sa genèse. Siren Charms a été enregistré au Hansa Studio d'où sont sortis des disques de monuments de la Pop comme David Bowie, Depeche Mode ou U2 et il se trouve aussi qu'Anders Fridén est un grand fan de Depeche Mode. Le groupe souhaitait donc expérimenter quelque chose de nouveau pour cet album, sonner différemment et donc cette fois-ci aller une bonne fois pour toute du côté du tout mélodique de leur musique. Ceci pour dire que Siren Charms est l'album le plus Pop d'In Flames, ni plus ni moins. Ce qu'ils essayaient encore tant bien que mal de cacher ces dernières années, les suédois l'assument désormais pleinement. Deux éléments confirment ce choix. Anders ne chante presque plus qu'en clair, ce qu'il ne faisait déjà il y a deux albums, certes, et même s'il crie encore de temps en temps, on est très loin de pouvoir considérer cela comme un chant extrême. Mais il n'est pas le seul puisque le reste du groupe suit cette tendance avec une ligne directrice très mélodique clairement définie en dehors de quelques rares coups de sang, histoire de (se) prouver qu'ils sont encore un groupe de Metal. 

Le problème n'est pas tant qu'un disque sonne Pop en soit, même si le cas des albums Metal qui suivent cette tendance est particulier pour un genre qui se veut un minimum énergique. Mais certains groupes prennent des tournants mélodiques avec brio comme par exemple The Haunted avec The Unseen ou Amorphis sur Skyforger. Il y a donc un savoir-faire ou tout du moins, une manière d'aborder le problème. Sounds Of A Playground Fading gérait bien mieux les nuances et avait également pour lui des compositions qui le tiraient vers le haut. Ici, Siren Charms manque cruellement de corps dans son ensemble et ne suscite jamais l'étincelle sur un titre plutôt qu'un autre. Des fois ça part bien comme sur When The World Explodes, un des rares titres un peu bûcheron du disque, jusqu'à ce qu'interviennent à 1mn30 les claviers cheapos et surtout Emilia Feldt qui vient tout ruiner par sa voix de chanteuse Pop qui aurait mieux fait de participer au prochain disque d'Evanescence ou de Within Temptation. Everything's Gone par ses roulements de batterie et ses riffs qui sonnent étrangement comme une repompe de Satyricon est finalement assez efficace et possède une dynamique propre. D'autres titres font tout juste le taff (Paralyzed au refrain et claviers sympathiques) ou Rusted Nail qui en dehors de son début générique à la Dawson est pas trop mal pour son côté Hard FM. D'autres par contre sont mous à crever quand un refrain pénible n'arrange pas les choses (With Eyes Wide Open, Dead Eyes). Et puis Anders ne rend pas beaucoup service à ses compagnons d'armes. Constamment dans le plaintif (Monsters In The Ballroom, Through Oblivion), c'est à dire plus qu'avant, ses lignes vocales sont à la limite de la niaiserie ambiante lorsque ses paroles ne tombent pas dans le clichesque (In Plain View). Quand on sait qu'elles ont été écrites au dernier moment au studio dans un état de stress, on voit le résultat... Le plus triste c'est qu'il s'était amélioré sur les précédentes productions.

A la limite Siren Charms n'est pas si dégueulasse en soi pour peu qu'on tolère la musique d'In Flames depuis ces dernières années. La production est rutilante, ronflante devrait-on préciser, car elle a tendance à tout lisser sur la longueur et les titres défilent sans laisser la moindre empreinte à leur écoute. Il y a donc un vrai problème de composition sur cet album lié à cette volonté de faire une musique toujours plus accessible. Premier faux pas discographique pour In Flames donc. Se relever ne sera pas évident.

14.5 / 20
32 commentaires (14.66/20).

Sounds Of A Playground Fading ( 2011 )

Qu'attendre d'In Flames en 2011? Un retour vers le Death mélodique prestigieux des années 90? Une évolution marquante comme l'a pu être Reroute To Remain en 2002? Qui croit encore à ces deux hypothèses, honnêtement? In Flames est devenu depuis plusieurs années, comme ses autres compatriotes suédois que sont Soilwork, Amon Amarth ou Arch Enemy, une grosse machine, le fer de lance des groupes de Metal populaire. Un groupe qui, comme pas mal d'autres, se contente de ressortir, en dehors de quelques très légers changements, la même formule d'un album sur l'autre. Pour autant, ce choix artistique fait-il de ce Sounds Of A Playground Fading une mauvaise production? Pas foncièrement et c'est ce que nous allons voir ici.

Sounds Of A Playground Fading, comme on pouvait si attendre, se situe dans la lignée d'A Sense Of Purpose, à savoir un Metal moderne très mélodique et toujours plus accessible que par le passé. Cela s'explique par le fait qu'Anders Fridén a quasiment abandonné le chant hurlé au profit d'un chant clair qu'il maîtrise de mieux en mieux au fur et à mesure des albums. Certes, les détracteurs trouveront toujours ses vocaux plaintifs, mais il faut reconnaître qu'ils sont beaucoup mieux travaillés et souvent vecteurs d'émotion notamment dans les refrains (Where The Dead Ships Dwell?). Mais la force d'In Flames, pour ceux qui adhèrent toujours à la version post-2000, c'est ses mélodies de tueur dont eux seuls ont le secret. Le départ du guitariste Jesper Strömblad remplacé par Niclas Engelin (qui avait déjà tourné avec In Flames en 1997/1998) n'a visiblement rien changé au talent de composition du groupe et heureusement. Il suffit d'écouter les excellents riffs de Fear Is The Weakness ou de Ropes et le solo jouissif de Sounds Of A Playground Fading pour s'en convaincre. Les suédois ont toujours le don pour faire des refrains accrocheurs et mémorisables dès la seconde écoute (All For Me). C'est aussi ça qu'on aime (ou que l'on déteste) chez eux, ce côté efficace, assez simpliste et immédiat.

Avec Sounds Of A Playground Fading, In Flames se permet quelques incartades dans le passé avec Deliver Us ou Where The Dead Ships Dwell? par exemple qui rappellent Soundtrack To Your Escape pour leurs claviers très présents et leurs ambiances futuristes réussies. En outre, deux interludes ponctuent cet opus : The Attic balade mélancolique qui manque un poil d'accroche et Jester's Door qui propose des sonorités Electro assez étonnantes pour le groupe. Peut-être que l'apparition d'Anders chez Pendulum l'année dernière en est pour quelque chose. Notons que si le groupe essaye de revenir sur quelques titres un peu plus brutaux, cela n'en fait pas pour autant des réussites. La batterie martelée et les gros riffs ne collent pas du tout avec la voix sur le début de The Puzzle qui semble bien instable. Même reproche pour Enter Tragedy qui sonne un peu pataud et trop basique. Ces deux morceaux donnent l'impression qu'In Flames a de réelles difficultés à composer de bons titres à l'ancienne. Espérons au moins qu'en l'état, le groupe ne fera jamais une marche arrière artistique car se serait catastrophique.

Bien sûr, Sounds Of A Playground Fading n'est pas le meilleur album d'In Flames. S'il possède quelques morceaux moyens il bénéficie aussi d'un lot de morceaux très agréables à écouter qui rentrent en tête immédiatement grâce à un songwriting toujours de qualité. Il est donc un disque plus que correct qui s'écoutera quelques fois avec plaisir pour ceux qui ne se sont pas encore lassés de la formule des suédois.

A écouter : Ropes, Deliver Us, Where The Dead Ships Dwell?
14 / 20
52 commentaires (13.84/20).
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A Sense Of Purpose ( 2008 )

In Flames est actuellement LE groupe à abattre, LE groupe à critiquer. C’est comme ça. Ca l’a toujours été. Il y a eu Korn, Slipknot, System Of A Down… La tribu des metalleux a toujours eu besoin de se trouver des têtes de turcs à critiquer. Walzer l’a très bien montré dans sa thèse de sociologie sur le Metal extrême. Il y a tout d’abord la volonté du metalleux de se marginaliser sur certains points. Et il y a surtout l’influence surpuissante de la tribu : "si la communauté Metal condamne un groupe, je me dois de le condamner aussi, sous peine de m’exclure du groupe".

Il est vrai qu’In Flames n’est plus le petit groupe de Death Metal Mélodique suédois qu’il était il y a quinze ans. Le groupe a grandit, a évolué, ses concerts deviennent des shows (comme celui du Hellfest par exemple)… Tout semble décrire un groupe rencontrant un certain succès. Et ça, ça pose problème dans la petite tribu des metalleux. Tel est le contexte en entourant la sortie de ce nouvel album des scandinaves, mais intéressons-nous à cet opus plus en profondeur.

Premier constat positif : la pochette ainsi que le livret sont très réussis, s’éloignant par une ligne graphique originale de tous les clichés les plus putassiers du Metal. Continuons dans les choses périphériques : comme toujours depuis pas mal de disques, le son d’In Flames est excellent, plus "chaud" cette fois-ci que par le passé. Quid des compositions ? Je dois avouer que j’avais trouvé le précédent disque d’In Flames, Come Clarity, un ton en dessous de ses deux prédécesseurs (Reroute To Remain et Soundtrack To Your Escape). J’attendais donc celui-ci avec une certaine crainte. Des craintes qui se sont dans un premier temps confirmées… pour ensuite se dissipées ! En effet, les compositions de ce nouvel opus m’ont, à la première écoute, paru assez fades mais au fur et à mesure des écoutes, elles se révèlent à l’auditeur et montrent leur potentiel. C’est d’ailleurs un phénomène assez paradoxal : les titres d’In Flames sont de plus en plus mélodiques (certains diraient commerciaux) et pourtant, il faut de plus en plus de temps pour les assimiler.

Ce disque regorge donc de petites pépites : le refrain speedé de I Am The Highway, le tubesque Alias, ou encore le mélodique Sleepless Again. On s'étonnera comme d'habitude, des choix de la maison de disques comme premier single. Tout comme Take This Life était un des moins bons titres de Come Clarity (voire probablement le pire), The Mirror’s Truth n’est en aucun cas le meilleur titre de ce nouvel opus. Certaines choses restent immuables. Le travail d’Anders Friden sur les mélodies vocales est toujours aussi impressionnant. De même, ses paroles sont souvent très fouillées et d’une grande justesse. En outre, les arrangements (les "cosmétiques" comme les appellent les membres du groupe) sont comme depuis longtemps un gros point fort d’In Flames et le soin qui y est apporté approuve le métier des cinq musiciens. Mais le groupe apporte également quelques nouveautés comme par exemple ce morceau fleuve de plus de huit minutes : The Chosen Pessimist. Ce titre, calme au début puis qui s’emballe au fil des minutes, tout en restant très mélancolique, est une bonne surprise et laisse augurer de très bonnes choses pour l’avenir. Espérons que le groupe osera s’engouffrer dans cette voie plus sombre et épique à l’avenir. Notons également la présence d’une édition limitée agrémentée d’un DVD montrant l’enregistrement du disque du début à la fin, un DVD qui dure quand même plus de deux heures !

A Sense Of Purpose n’est pas au niveau des meilleurs albums du groupe, mais est un bon disque néanmoins. A titre personnel, on peut adhère à ce groupe à sa volonté de grandir et de franchir des paliers… quitte à bousculer certaines réticences de la tribu…

16 / 20
7 commentaires (17.5/20).
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Used And Abused (In Live We Trust) ( 2005 )

Lorsqu'un groupe commence à rencontrer un certain succès après quelques albums studio, l'étape du DVD live devient un passage imposé (notamment par la maison de disque...). In Flames (et son écurie allemande Nuclear Blast) n'échappe pas à cette règle. C'est en outre souvent l'occasion pour un groupe de garder une trace d'une période importante de son histoire et de porter un regard sur sa carrière. Et en regardant derrière eux, les cinq musiciens d'In Flames peuvent être fiers d'eux : d'un statut de petit groupe de death-metal mélodique suédois, ils sont devenus une véritable référence du genre, maintes fois copiés mais jamais égalés. Des petits bars enfumés de Goteborg à la grande scène de la Ozzfest, en passant par les premières parties de Metallica et de Judas Priest, le chemin parcouru par le groupe est considérable. Il était donc temps pour le combo de passer par la case DVD live. Et là où In Flames a bien fait les choses, c'est qu'il ne propose pas un mais deux DVD comprenant, entre autres, deux concerts aux ambiances bien différentes.

Le premier de ces deux concerts, enregistré dans la mythique salle londonienne Hammersmith, est une sorte d'instantanée, de photographie du groupe en 2005. On y voit un groupe sûr de lui, un show parfaitement rodé, une salle de taille importante archi-comble, de multiples effets pyrotechniques, des flammes, des panneaux lumineux, ... In Flames joue désormais dans la cour des grands. Excepté Behind Space, la set-list, relativement courte,  est uniquement axée sur les trois derniers albums : Clayman, Reroute To Remain et surtout Soundtrack To Your Escape, (et son single-tubesque The Quiet Place). On notera également l'hommage à Dimebag Darell (ainsi qu'aux victimes du tsunami en Asie) lors de la reprise du Fucking Hostile de Pantera, joué encore plus rapidement que la version originale !!! Le son allie à merveille puissance et clarté, traduisant fidèlement l'atmosphère des concerts du groupe et les lights sont en parfaite adéquation avec les morceaux joués.

Le second concert ressemble à un retour aux sources pour In Flames puisqu'il s'agit d'un concert filmé chez eux, en Suède, dans une salle de 200 personnes. Ici pas d'artifice, juste le groupe et son public. In Flames nous prouve ainsi qu'il n'a pas oublié d'où il vient. Le show est en fait divisé en deux parties : durant la première partie, le combo interprète dans l'ordre l'intégralité de son dernier album Soundtrack To Your Escape, démontrant une fois de plus la qualité et la richesse de celui-ci ; l'occasion également de voir live d'excellents titres comme Superhero Of The Computer Rage ou Evil In A Closet, rarement intégré à la set-list traditionnelle. Après un rapide entracte, les Suédois reviennent sur scène et entame la seconde partie du concert. Le groupe passe cette fois chronologiquement en revue ses anciens albums desquels ils interprètent quelques titres. On arrive même à se surprendre devant la quantité de classiques composés par le groupe : Moonshield, Jotun, Embody The Invisible, Only For The Weak, Trigger, etc. La liste est longue et elle permet de se rendre compte de la manière dont les Suédois ont fait évolué leur style, passant d'un death mélodique caractéristique de l'école scandinave à un metal moderne au carrefour des influences.

Le DVD contient également un documentaire, tourné à la manière d'un reportage télé (Jester TV) sur les deux dernières années vécues par le groupe. S'entremêlent ainsi des scènes backstages, des interviews des membres du groupe (excepté Jesper Stromblad, toujours aussi discret et mal à l'aise face à une caméra, et que l'on ne voit quasiment pas), etc. Le tout est un peu téléphoné mais n'est pas dénué d'intérêt pas autant. Notons en plus la présence de six clips, de deux morceaux enregistrés lors d'une balance (d'où un intérêt limité) et de deux autres morceaux live capturés lors de la dernière tournée du groupe. Deux formats sont proposés : un format simple ne contenant " que " les deux DVD et un format deluxe dans lequel a été rajouté les versions audio des deux concerts. Cette seconde version est d'autant plus intéressante que le premier CD live du groupe, The Tokyo Showdown sorti en 2001, manquait cruellement d'énergie (notamment de la part du public nippon...). Le public de ce Used And Abused est cette fois bien présent et sait se faire entendre en reprenant en choeur les refrains du groupe (Clayman, Cloud Connected, ...)

Additionner tous ces éléments, rajouter une pochette en forme de clin d'oeil aux dessins de Pushead pour Metallica (période And justice For All) et vous obtiendrez un objet riche et varié qui ravira l'ensemble du public des Suédois, du fan puriste à l'amateur des derniers albums. Mais il s'adresse également aux novices, en leur offrant une porte d'entrée à l'univers d'In Flames puisqu'il montre d'une part le groupe tel qu'il est aujourd'hui (le DVD est en effet très axé sur Soundtrack To Your Escape) et d'autre part parce qu'il constitue un excellent résumé de la carrière du groupe.

Après avoir visionné ce double DVD, deux envies viennent à l'esprit : la première est de se replonger dans la discographie du groupe pour ré-écouter les versions studio de ces brûlots live. La seconde est de s'incliner devant In Flames et de se dire que l'on tient là un groupe à part: un groupe intelligent ayant évolué judicieusement sans brûler les étapes et doté d'une solide fan-base, un groupe compact composé de musiciens talentueux et d'un chanteur hors norme, frontman de talent, capable d'hurler comme de chanter, un groupe aux prestations scéniques d'une précision et d'une énergie imparable, etc. Si les cinq musiciens arrivent à rester ensemble, on ne voit pas ce qui pourrait arrêter leur progression. La formule peut paraître bateau mais elle saute aux yeux avec In Flames : l'avenir leur appartient.

"In IN FLAMES we trust"

A écouter : et � regarder
16 / 20
48 commentaires (15.36/20).
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Soundtrack To Your Escape ( 2004 )

Deux ans après Reroute To Remain, qui marquait un tournant dans la carrière du groupe, délaissant par la même une partie de ses racines death mélodique, In Flames persiste et signe dans la même veine et nous propose ce Soundtrack To Your Escape ; littéralement la bande-son de votre évasion. Prétentieux ? Pas tant que ça...
... Parce qu'avec cet album, In Flames nous fait voyager de part la diversité des impressions qu'il suscite. En effet, cet album est un condensé d'émotions, parfaitement mis en évidence par la production massive, presque clinique signé encore une fois Daniel Bergstrand.

L'album débute sur une note particulièrement noire et oppressante et on sait d'entrée que le voyage dans lequel nous embarque In Flames ne sera pas calme et paisible. F(r)iend est en effet sombre et puissant et Daniel Svensson, le batteur, en profite pour nous montrer sa capacité à saccader à la double grosse caisse. In Search For I  (morceau thrashisant au refrain catchy) ou encore Dead Alone sont eux aussi particulièrement rageur et remue indéniablement la colère enfouie chez chacun de nous.
Le groupe nous amène également sur des sentiers moins violents mais empreint d'une certaine mélancolie : Evil In A Closet qui commence comme une ballade épurée avant l'arrivée salvatrice des guitares saturées sur le refrain, le mid-tempo Borders And Shading d'apparence très simpliste mais qui devient vite entêtant ou encore le dernier morceau Bottled, assez surprenant, basé sur un faux rythme.
Et même si on ne navigue pas encore dans un océan de bonheur, certaines chansons apportent également une note moins négative, plus énergique à l'album. L'exemple le plus flagrant est The Quiet Place, le single en force de l'album, avec sa sublime mélodie de guitare et son refrain en chant clair, particulièrement efficace. Dial 595-Escape, basé sur un magnifique riff de guitare que Anders Friden suit sur le refrain, est également du même acabit : énergie et mélodie entêtante ; ce titre rappelle immanquablement certains vieux morceaux du groupe (Embody The Invisible), eux aussi composés sur la base d'un riff de guitare.
Les samples, boucles électroniques et autres arrangements sont de toute beauté et apportent une certaine profondeur aux morceaux : ceux apparaissant au milieu et terminant My Sweet Shadow illuminent littéralement le titre et les arrangements sur les deux lignes de voix superposées (un chant clair et un chant hurlé) sur le refrain de Superhero Of The Computer Rage portent le morceau à un niveau supérieur. Le chant d'Anders Friden est d'ailleurs un autre point fort de cet album, capable de passer d'un style à un autre en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

Ce qui est particulièrement frappant avec In Flames, c'est la capacité du groupe à écrire des " singles ", des chansons entêtantes (The Quiet Place, Touch Of Red, My Sweet Shadow, Dial 595-Escape, etc) mais sans jamais se compromettre, ni sans tomber dans la facilité. Néanmoins, et c'est paradoxal, en dépit de ses nombreux tubes, ce Soundtrack To Your Escape n'en reste pas moins un album qui ne dévoilera tous ses secrets qu'après un certain laps de temps. Il regorge en effet d'une multitude de petits arrangements impossibles à assimiler après seulement quelques écoutes, ce qui lui donne un coté expérimental : s'agirait-il seulement d'un album de transition, destiné à poser les bases du futur In Flames? Vite, le prochain voyage !

A écouter : The Quiet Place, Dial 595-Escape, My Sweet Shadow, Touch Of Red, Superhero Of The Computer Rage, Evil In A Closet
17 / 20
40 commentaires (16.19/20).
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Reroute To Remain ( 2002 )

Sorti en 2002, ce disque est probablement la livraison discographique la plus cruciale des suédois d'In Flames. Bien que décrié par la fanbase du groupe pour son éloignement du style death mélodique des débuts, cet album s'inscrit pourtant dans la droite lignée de Clayman, le précédent opus qui orientait déjà le groupe vers un style plus moderne. Reroute To Remain achève définitivement cette mue vers d'autres cieux.

Car ce Reroute To Remain permet effectivement à In Flames de franchir un vrai pallier. Un pallier commercial certes avec des titres tubesques comme Cloud Connected le premier single ou encore le titre d'ouverture éponyme Reroute To Remain. Mais également un pallier artistique tant ce disque est complet, varié, équilibré.

Equilibré, le mot est lâché. In Flames vient de trouver un équilibre, SON équilibre. Un équilibre qui transpire de cet album ; un disque parsemé de moments époustouflants, de ces instants qui vous foutent le frisson. Les énumérer tous prendraient beaucoup de temps, mais on peut citer le fabuleux refrain de Trigger, les samples à la fin de System, le solo/break ultra mélodique de Minus, les imparables refrains de Free Fall et Black And White, la douce mélancolie de Metaphor... Tous ces moments s'imbriquent parfaitement dans ce disque, cohérent de bout en bout, et qui forment un tout supérieur à la simple somme de ces éléments.

Les paroles d'Anders Friden sont à la fois personnelles et universelles et n'ont jamais été aussi bonnes. Il convient également d'insister sur la qualité de ses refrains. Il poursuit son travail amorcé sur Clayman pour livrer ici un résultat étonnant mais sans jamais tomber dans la facilité, ni dans le mielleux et le putassier (le risque est pourtant bien présent : Cf. toute la vague metalcore). Il pousse des gueulantes, il chante mais en plus il se permet d'assurer comme un chef sur des chansons plus douces (certains les appelleront des ballades) comme Dawn Of A New Day ou le superbe Metaphor.

Reroute to Remain est un disque bâtard. Pour les puristes du death mélodique, ceux ayant connu In Flames lors de sa période initiale, ce disque très moderne est une trahison. Pour les adaptes de la déferlante metalcore, ce disque n'est pas assez standardisé et ne rentre donc pas dans les critères stricts du style. Mais pour les autres, ceux qui ont réussi à percer le mystère, qui ont réussi à briser la glace, cet album est un petit bijou.

A écouter : Trigger, Metaphor, Free Fall, Cloud Connected