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BiographieLe trio de New York Imperial Triumphant débute ses méfaits en 2008. Assez rapidement ils s'orientent vers du black metal néo classique, puis avec le temps et leur maîtrise de la composition tortueuse, ils s'orientent vers une musique bien plus atypique, teintée de Jazz et de Black metal. Nos collègues outre atlantique les appellent les "New York's french black metallers" en rapport à leur black metal qui s'approche de ce que l'on peut trouver ici chez Deathspell Omega et Blut Aus Nord. Abominamentvm leur premier LP sort en 2012. Il sera suivi d'une compilation, Shrine To The Trident Throne en 2014 qui reprend les meilleurs morceaux du LP avec les titres sortis sur leurs EP. Viendra ensuite leur premier grand succès Abyssal Gods en 2015 qui verra leur tournant Jazz arriver, et dans la continuité Vile Luxury en 2018 qui parait chez Gilead Media et Throatruiner Records. Alphaville ( 2020 )Condamné, Imperial Triumphant continue d’errer dans la fourmilière urbaine. Labyrinthique, vertical, infini, comme en témoigne la pochette de Zbigniew M. Bielak, l’univers impitoyable d’Alphaville est un piège à ciel ouvert qu’illustrent les New-Yorkais à grand renfort de Black Metal d’avant-garde. Pour en savoir plus sur Alphaville, notre interview de Ilya est disponible ici. Vile Luxury ( 2018 )Après un excellent Abyssal Gods, surprenant d'ambiance et de brutalité, sorti il y a trois ans, voici poindre son successeur Vile Luxury. Acclamé par la critique, les New-Yorkais ont-ils su rebondir et qu'ont-ils de nouveau à proposer ? Pour commencer, le groupe a opté pour toute sa partie visuelle sur l'or. Nouveau logo qui offre des allures de cinéma de la première moitié du XXe Siècle. Une jaquette plutôt énigmatique, à la fois dorée, et donc dans l'imaginaire riche, et décadent de par la posture du personnage féminin vaguement christique, ses ailes percées de flèches, son crane rasé, ses chaires tantôt putréfiées, tantôt comme si elles étaient couvertes d'une carapace dorée, et le tout comme empêtrée dans une sorte de chose abstraite potentiellement vivante ou non. Jolie métaphore qui prend son sens lorsque l'on s'attarde un peu sur la musique et les paroles. Quand il s'agit de trouver des inspirations à Vile Luxury, il sera plutôt juste de se référer à Gorguts dans l'aspect erratique d'aborder la composition et quelque part également dans ces longues notes glissées à la guitare, Blut Aus Nord dans une certaine dimension de décadence morbide que l'on trouve présente en quasi permanence. Une grosse influence jazz est également présente, mais ne n'étant pas pointu dans le domaine je ne saurai donner une référence valable. Et enfin, quelque part, sûrement dans l'ambiance oppressante, du Prokofiev, ni plus ni moins. Et a en juger par les racines du groupe qui étaient plus axées sur du classique, il ne m'étonnerait guère que ce fut le but recherché depuis le début : Mêler black, death expérimental et ce compositeur de musique dite classique mais qui a surtout œuvré dans le flamboyant et l'oppressant. Et justement quand il s'agit d'oppression, nous avons en Imperial Triumphant les nouveaux maîtres incontestés du genre. Les trompettes et guitares dissonent autant les unes que les autres et installent cette atmosphère de malaise alors que le reste de la musique n'a qu'un seul but, vous faire vous sentir contrit. La voix désincarnée, les longs passages haletants, les cris d'effroi, tout y est. Mentions particulières à Swarming Opulence qui nous envoie moisir au fond d'une cave dès les premiers instants, Gotham Luxe pour ses riffs qui soufflent la souffrance et le marasme. Mais s'il ne fallait retenir qu'un titre ça serait Chernobyl Blues, sa longue errance, sa montée en puissance, la haine qui se dégage de ce morceau, et cette tension de tous les instants qui n'en finit plus et n'en finit plus. Dans l'ensemble de Vile Luxury en plus de l'oppression permanente, le jazz a une place prépondérante également. C'est peut être ça d'ailleurs qui donne un aspect résolument rétro, une sorte de classe magistrale démesurée et démonstrative qu'avaient les disques d'autrefois, cette fois ci tourné de manière décadente comme évoqué précédemment. C'est comme si un fantôme de jazz était venu hanter un album de black jusqu'à complètement prendre possession de son âme. Et on observe une évolution tout au long de l'album. D'abord plus metal, on glisse au fur et à mesure dans le jazz expérimental, preuve que l'emprise est de plus en plus grande. Et cette possession est à nouveau un parallèle sur le message réel que véhicule ce troisième opus d'Imperial Triumphant. La richesse et la décadence, l'oppression, la démesure, tout ce vil luxe cité en titre de l'album et qui est ici décrié. Cette dichotomie entre l extrême richesse opulente et la terrible pauvreté, la réussite et les sacrifices qu'on y a laissé, les apparences que ce système veut se donner et le vrai visage qu'il souhaite dissimuler. Ainsi la décadence ici montrée est celle de notre société qui tourne en rond, la violence de la machine inégalitaire qui broie impitoyablement tout, et pour finir l'horreur que les hommes se font les uns aux autres en mettant le masque du système pour pouvoir continuer à se regarder dans le miroir. Plus axé expérimental, plus dénonciateur, plus, froid, plus haineux, c'est dans cette voie qu'à choisi de s'orienter Imperial Triumphant et c'est une réussite. Certes on ne peut pas se passer Vile Luxury en boucle sous peine de perdre quelques points de santé mentale, mais c'est clairement un album à découvrir. On vous propose d'approfondir les thèmes de Vile Luxury dans ce dossier qui décortique les influences de l'album. |
Imperial Triumphant
Style : Avant-Garde Black Metal / Death Metal Tags : Avant-Garde - Black Metal - Death Metal - Expérimental - Jazzcore Origine : USA Facebook : Bandcamp : Amateurs : 8 amateurs Facebook : |