« We’re not a fucking Punk band »
Non au No Future, à bas le nihilisme. Joe Talbot et sa bande envoient valser les idées noires, préférant une hargne débordante de positivité multicolore. Joy As An Act Of Resistance, quoi de plus explicite ? Car oui, il y a de quoi gueuler sur tout ce bordel quotidien. Entre ton voisin qu’aime pas beaucoup les étrangers (Danny Nedelko) et préfère un bon entre-soi quitte à s’enfermer dans son pays (Great). Puis ce type l’autre soir, prêt à te tabasser juste pour montrer « qui c’est qu’est un vrai mâle » (Samaritans, Colossus). Tes anciens potes, devenus de vrais esclaves des écrans (Television) ou de leur boulot (Gram Rock).
Qu’ils aillent tous se faire foutre, mais avec le sourire. Idles pose (aboie) les mots justes, très souvent avec humour et tact (« You look like a walking thyroid, you're not a man, you're a gland, you're one big neck with sausage hands »). Parfois avec une amertume qui remonte malgré tout à la surface (June, Cry To Me).
« We’re not a fucking Punk band »
Difficile de nier l’évidence, musicalement Idles est bien un groupe de Punk. Mais pas que, le Rock et la Pop ont aussi bien souvent leur mot à dire dans les tempos hyper-dansants (Never Fight A Man With A Perm, Scum) et les refrains plus que simplistes comme ceux de Danny Nedelko ou Great. Les guitares noisy, la basse épaisse et la rigidité de la batterie font basculer quelques titres dans un Post-Punk fort énervé, toujours délicieusement agrémenté de l’accent British très fleuri de Talbot.
Quoi qu’ils en disent, l’héritage de 1977 et ce qui a suivi infuse pas mal ce disque, cependant le groupe de Bristol évite d’écrire de nouveaux poncifs, affirme son identité et parvient à créer la surprise sur chaque titre avec ingéniosité et minimalisme.
« Unity ! »