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Biographie

Idles

Idles est un groupe de Punk / Post-Punk / Rock fondé en 2009 à Bristol en Angleterre autour de Joe Talbot (Chant) et Adam Devonshire (Basse) qui se connaissent depuis le lycée à Exeter. Il leur faudra du temps pour commencer à écrire des morceaux et c'est avec l'arrivée de Mark Bowen (Guitare), Andy Stewart (Guitare) et Jon Harper (Batterie) que le quintet sort un premier ep éponyme en 2011. Jon Beavis remplace Jon Harper à la batterie pour la sortie de l'ep Welcome en 2012. Lee Kiernan arrive à la guitare en remplacement d'Andy en 2015 et Idles sort un nouvel ep, Meat la même année via Balley Records. Mais c'est surtout avec Brutalism en 2017 qu'Idles dévoile au monde leur mélange atypique et frais de Post-Punk, Indie Rock, Post-Hardcore et Noise Rock qui reçoit un accueil critique très positif. Par ailleurs, la mère de Joe Talbot décède d'une longue maladie alors que le groupe travaille sur l'album et elle est représentée sur la couverture, avec une sculpture de Talbot et de son père.

Le groupe fait la première partie de The Maccabees pour leurs concerts d'adieu à Londres ainsi que des Foo Fighters pour le dixième anniversaire de l'O2 Arena. Après plusieurs apparitions dans des festivals européens, le groupe commence à travailler sur son deuxième album, Joy As An Act Of Resistance qui parait chez Partisan Records en 2018 et devient un énorme succès mondial. En 2020 et 2021, Idles sort deux nouveaux disque, Ultra Mono et Crawler tout en nuançant encore d'avantage leur musique d'autres influences.

14 / 20
1 commentaire (15.5/20).
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Crawler ( 2021 )

A peine un an après Ultra Mono, Idles revient avec Crawler. Un peu comme si le combo avait absorbé sa frustration d’un nombre ultra limité de concerts pour en tirer un nouvel élan créatif. L’opus précédent avait laissé une partie d’entre nous sur sa faim, malgré de très bons titres : Espérons cette fois-ci que les Anglais ne soient pas allés trop vite en besogne.

Crawler, "Chenille", pourrait évoquer une mue. Celle d’un groupe qui a subit des retours dubitatifs sur Ultra Mono mais dont les concerts sont toujours bien perçus et d’un Joe Talbot qui annonce avoir fait un travail sur lui-même. Mais ce nouvel album est aussi celui d’un monde qui a également évolué. Idles pourrait donc amorcer une transformation sonore, gardant cette base de Post Punk / Noise Rock. Sur le principe, c’est en ce sens que le combo s’oriente. On y retrouve les sonorités Post sur King Snake, parfois des tendances un peu Electro ou un sursaut de Hardcore, soit un chouillas plus loin que les excursions d’Ultra Mono. D’un premier abord, cette variété saurait peut être rattraper la maladresse de l’année dernière, mais avec le temps elle retombe vite dans ces travers : la ballade The Beachland Ballroom reste presque trop classique (un mal pour un bien ?) tandis que le court Kelechi, qui sert d’intro à Progress (et son riff parfois proche de Foals), peine à se montrer convaincant. Sur le reste des titres (The Wheel, King Snake), c’est du Idles assez classique qui se fraie un chemin sur les quatorze titres avec certaines subtilités (le riff de The Wheel justement, très ronflant), en passant par le bon (Crawl!).

Même s’il se fait captivant sur certains aspects (l’hynotique Meds), Crawler se bouffe lui-même. On pourrait se poser la question facilement : Idles peut-il se cacher de l’ombre des premiers opus ? Sur Ultra Mono, et encore plus sur Crawler, difficile de tirer un vrai avis : Progress tente une nouvelle expérimentation que l’on n’aurait pu retrouver sur aucun des disques du quintet, tandis que Wizz ramène un côté Hardcore qui fait justement contrepoids. Le soucis est que Crawler est à cheval entre les deux, n’osant pas une rupture parfois totale comme l’avait fait Ceremony en son temps.

Concernant les paroles, on peut capter au travers des mots de Joe Talbot et des interviews le thème central : cet étouffement psychologique et ces addictions qu’ont généré la pandémie pour une partie de la population. Quand le frontman annonce qu’il a suivi une thérapie pendant deux ans, on comprends aussi l’impulsivité de certains titres, comme si les nuances sonores étaient le reflets d’un ensemble de sentiments plus variés et de faits personnels racontés (Mtt 420 Rt, qui raconte l’accident de moto de Talbot et dont le titre correspond au modèle du véhicule). Si le chanteur a avoué que les thèmes venaient de ses traumas des vingt dernières années, cela se ressent rien qu’en regardant la tracklist : Car Crash, Stockholm Syndrome, Meds ou encore The End, la plupart du temps un incident qui se retrouve mis en musique (la fin de Car Crash, littéralement dissonante).

Qu’en est-il de Idles au final ? C'est assurément un très bon groupe de live (celui au Bataclan donne une idée de l’ambiance), mais un groupe parfois plus incertain sur album. On y revient souvent, pourtant, mais sans jamais trop être sûr du pourquoi.
Sans doute un peu trop convenu au premier abord, Crawler n’est pas en soit un mauvais album, mais depuis Ultra Mono, le combo peine à se stabiliser niveau qualité. Dommage, la mue était prometteuse.

12 / 20
9 commentaires (14.78/20).
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Ultra Mono ( 2020 )

Idles est un groupe en pleine ascension et ça n’est pas près de s’arrêter. Ils peuvent compter sur Joy As An Act Of Resistance qui a remporté un succès notoire en 2018, motivant très probablement le groupe a enregistrer leur Live At Le Bataclan l’année suivante. Ultra Mono, sorti fin septembre, a quant à lui atteint la première place des charts anglais en moins d’une semaine.

Le hic, c'est que cet album forcément décisif après le carton du précédent est le moins intéressant de leur carrière. Paraît-il que comparer les enfants d'une même fratrie ça ne se fait pas, mais difficile de ne pas jalouser les aînés en écoutant cet Ultra Mono manquant de relief et de surprises. Idles avait su donner du dansant, du sautillant même avec des titres comme Well Done ou I’m Scum. C'est ce que l'on regrettera sur cette dernière sortie. Les gars servent un Post-Punk souvent très droit et rigide (ligne de basse robotique, batterie imperturbable et sèche) qui fait perdre au groupe son originalité rythmique. Moins de swing, moins de fun, moins de légèreté. 

Et avec pas moins de douze titres au compteur, les moments les moins foufous se font ressentir. Dans le genre trop anecdotique et peu palpitant, on peut désigner Carcinogenic, A Hymn, The Lover (tous trois en fin de tracklist) et Anxiety, tandis que le refrain de Mr Motivator finit par lasser rapidement. Heureusement, des trouvailles rythmiques (encore) comme Grounds ou Kill Them With Kindness insufflent un peu de groove. Ne Touche Pas Moi (qui traite du consentement) ou War (qui est bien sûr « Anti-war ») font serrer les poings et donnent de refrains bons pour s’époumoner convenablement. 

Car malgré une inspiration en baisse, le discours, lui, est toujours là. Et on peut imaginer que le soutien solide des fans provient en partie du franc parler de Joe Talbot, de ses messages politiques sans détour et fédérateurs ("Unity" reste LE mot d’ordre de la bande). Mais le quotidien qu’il chante a peut être trop déteint sur leur musique, comme si la morosité ou la rage désespérée avaient affecté la défiance naïvement positive d'Idles. Dommage, car la joie leur va si bien. 

15.5 / 20
1 commentaire (18.5/20).
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Joy As An Act Of Resistance ( 2018 )

« We’re not a fucking Punk band »

Non au No Future, à bas le nihilisme. Joe Talbot et sa bande envoient valser les idées noires, préférant une hargne débordante de positivité multicolore. Joy As An Act Of Resistance, quoi de plus explicite ? Car oui, il y a de quoi gueuler sur tout ce bordel quotidien. Entre ton voisin qu’aime pas beaucoup les étrangers (Danny Nedelko) et préfère un bon entre-soi quitte à s’enfermer dans son pays (Great). Puis ce type l’autre soir, prêt à te tabasser juste pour montrer « qui c’est qu’est un vrai mâle » (Samaritans, Colossus). Tes anciens potes, devenus de vrais esclaves des écrans (Television) ou de leur boulot (Gram Rock). 

Qu’ils aillent tous se faire foutre, mais avec le sourire. Idles pose (aboie) les mots justes, très souvent avec humour et tact (« You look like a walking thyroid, you're not a man, you're a gland, you're one big neck with sausage hands »). Parfois avec une amertume qui remonte malgré tout à la surface (June, Cry To Me). 

« We’re not a fucking Punk band »

Difficile de nier l’évidence, musicalement Idles est bien un groupe de Punk. Mais pas que, le Rock et la Pop ont aussi bien souvent leur mot à dire dans les tempos hyper-dansants (Never Fight A Man With A Perm, Scum) et les refrains plus que simplistes comme ceux de Danny Nedelko ou Great. Les guitares noisy, la basse épaisse et la rigidité de la batterie font basculer quelques titres dans un Post-Punk fort énervé, toujours délicieusement agrémenté de l’accent British très fleuri de Talbot. 

Quoi qu’ils en disent, l’héritage de 1977 et ce qui a suivi infuse pas mal ce disque, cependant le groupe de Bristol évite d’écrire de nouveaux poncifs, affirme son identité et parvient à créer la surprise sur chaque titre avec ingéniosité et minimalisme. 

« Unity ! »