Avec ses onze années d'existence, ISP ferait presque figure de vétéran de la scène punk française s'il n'avait sorti son deuxième album - le premier depuis la reformation - en octobre dernier sur le label Dirty Witch Records.
Enregistré sous la houlette d'Alex Borrel et de Pierre, chanteur guitariste de Burning Heads, Rusty Ambition égrène quatorze titres d'un punk rock assez traditionnel, situé entre Dag Nasty, Burning Heads et Minor Threat. ISP y fait montre de capacités assez intéressantes dans l'exécution de morceaux plus ou moins énergiques, évoluant tantôt sur un tempo moyen ("Avoid the Dog Bite", "Uneasy"), tantôt sur un tempo plus rapide ("No Time Left", "Together"), aux accents lorgnant parfois vers le hardcore de la scène de Washington des Eighties ("Soccer Sucker"). Les morceaux sont dynamisés par de fréquents changements de rythmes mais également par des parties mélodiques, certes classiques, mais inspirées, rappelant quelque peu Down By Law ("Anymore", "A Gun on Your Back").
Toutefois, malgré toute la bonne volonté affichée par ISP, Rusty Ambition peine à trouver sa bonne carburation. Le manque de liant entre certains enchaînements et le caractère un brin prévisible de certaines compositions, telles que "No Time Left" ou "Time Wears", grève l'album d'une atmosphère légèrement poussive dont il est difficile de se défaire.
Rusty Ambition n'en reste pas moins un album honnête et sincère, auquel il manque un peu d'énergie et de caractère pour s'affirmer pleinement, mais qui devrait prendre une dimension beaucoup plus efficace en concert. A vérifier lors de la tournée qu'effectue actuellement ISP en compagnie de The Pookies.
A écouter : "Avoid the Dog Bite", "Anymore", "A Gun on Your Back"