I Feel Fine choisit début septembre pour sortir un album pourtant idéal pour l’été. Tout semble y être, le groupe Emo parfois ensoleillé, le violon en fin de The Ladder, les choeurs à tout bout de champ... Sur le papier, et dès les premières minutes, on pense directement à Prawn.
En effet, The Cold In Every Shelter multiplie les sunny-parts à la manière des Américains, évoquera la dynamique des feu-Sport et les atours du style Emo dans toute sa parure musicale. D’une part, cet album dévoile son fil rouge dès Something New, ce qui peut être légèrement frustrant pour celles et ceux qui cherchent une nouvelle sensation à chaque titre, mais qui permet de donner directement le ton. On peut y voir des liens lointains avec Cursive ou Algernon Cadwallader (notamment la partie instrumentale), assez loin par moment du côté mélancolique de Joie De Vivre ou Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate).
L’un des gros points forts de The Cold In Every Shelter est ce chant à plusieurs voix. Au-delà d’en faire un simple ajout sur quelques passages / titres, l’ensemble du disque unit les cordes vocales des quatre musiciens sur chaque couplet, parfaitement alignées (The Ladder). Cet aspect amplifie vraiment le côté friendly du disque et en fait l’un des moteurs de l’opus. Et si l’on prend le temps de se frayer un chemin jusqu’à la partie instrumentale, celle-ci apparait comme sautillante, changeante assez rapidement et au sein d’un même morceau. Non pas comme une montée en puissance, mais bien en alternant plusieurs rythmes (Elemenohpea) avec toujours une guitare en maitre d’orchestre / fil rouge.
Pas ou peu de choses à évoquer en plus sur ce disque, c’est harmonieux et surtout parfait pour de gros passages en live (un potentiel du culte I Saw Water de Tigers Jaw). Le disque parfait entre potes, pour les jours ensoleillés. Il prend un autre envol sur Fold, avec des aspects presque Post-Rock sur son dernier tiers, sans rayer complètement le côté Midwest-Emo qui enveloppe déjà le reste. Petite surprise pour la rentée, I Feel Fine est Emo jusqu’à la dernière seconde. Entre les passages plein de chœurs et les envolées instrumentales, The Cold In Every Shelter demeure très agréable.