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Biographie

Humatronic

Groupe belge de son état, Humatronic est fondé en 2009. Comme son nom le laisse le supposer, la musique du groupe mélange metal et musique électronique. Mais loin de servir à faire une rave party, les samples utilisés par le groupe servent surtout à exposer sa vision du futur, sombre, angoissant et déshumanisé.
Moins d'un an après sa formation, le combo sort une démo en auto-production qui affiche une personnalité déjà prononcée. Après deux ans de tournées, le groupe repart en studio et revient en 2011 avec Structures, son premier album, également en auto-production.

Chronique

14.5 / 20
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Structures ( 2011 )

Pas facile de se faire une place dans les esprits des amateurs de musique extrême, surtout quand on a l’adjectif « électronique » sur son étiquette. Déjà que le style ne jouissait pas forcément d’un bon a priori car directement connoté « commercial » (Marilyn Manson, Rammstein, Linkin Park), la débauche qu’a été le dernier album Morbid Angel n’a fait qu’empirer les choses.

Tout ça pour dire que Humatronic, en gardant une structure metallique toute somme classique, prouve avec Stuctures qu’il a de la suite dans les idées. En distillant intelligemment dans ses titres à la rythmique lourde des samples électroniques sans pour autant basculer dans une soirée tunning, le combo belge nous expose de façon cohérente, intelligente et convaincante sa vision de la musique.

S’ils restent discrets, les samples suscités sont toujours utilisés à bon escient et servent de fil conducteur pour Structures plus que d’instrument à part entière, sauf sur "Gaijin" où ils s’expriment via de petites touches qui s’intègrent bien à l’ensemble saccadé. Pas de solo de clavier, pas de beat tooextreme-ien, seulement des bruitages futuristes (rouages, extraits TV, bruits futuristes), des nappes saturées, des breaks bien sentis (le très efficace "Demiurge", "Worm.exe"), voix trafiquées... Mis en avant pour faire la transition entre deux titres, ils constituent le fil rouge qui nous tient en haleine pendant toute l’écoute du CD. La piste "Limbes" nous plonge tout particulièrement dans ce futur sombre et angoissant, dans lequel la technologie prime sur notre Humanité. Un futur où chacun de nos gestes est observé par des dizaines de caméras, où les méga-corporations froides et déshumanisées emploient, exploitent et jettent à volonté des êtres humains lobotomisés par cette société ultra-médiatisée, dénués de toute volonté de se révolter. Les cris déments de "Styx" font également partie des passages qui insufflent à l’album son caractère sinistre et oppressant.

Mais je m’emballe, revenons au CD. Globalement, Structures ne souffre pas de défaut majeur. Il jouit d’abord d’un bon équilibre entre parties violentes / rapides ("Achroma", "Demiurge", "Gaijin"), lentes / lourdes ("Worm.exe"), et ambiancées (l’intro, "Limbes"). Les transitions électroniques ainsi que sa bonne production lui assurent quant à elles une facilité d’écoute agréablement surprenante. En parlant de prod (transition très peu subtile), là où il s’agit du bât qui blesse pour certains jeunes groupes (Burning Flesh, Scolopendra, Deadly Sin Orgy), celle de Structures nous explose littéralement à la face dès "Achroma" ! Un vrai plus pour un premier essai. La basse est notamment très pertinemment mise en avant et c’est un plaisir que de l’entendre aller et venir vers des notes plus aigües parmi les guitares saccadées au possible et la batterie puissante ("Sables Fertiles"). Le chant, en français, s’il vous plaît !, est également un vecteur de l’efficacité du CD. Surtout gueulard, le vocaliste sait aussi se faire plus vicieux, retenant ses mots entre ses dents pour mieux nous rebalancer la sauce ("Sables Fertiles", "Gaijin").

Qu’attendre donc de Humatronic dans le futur ? Assurément, le groupe a d’ores et déjà trouvé sa personnalité. A l’écoute de Structures je me dis qu’une tournure plus extrême ouvrirait peut-être au groupe de nouvelles possibilités. Des compositions plus rapides, techniques et plus violentes (Mettez des blast beat. J’aime les blast beat.) ainsi qu’un chant plus modulaire (des growls ?), voilà ce qui siérait bien au combo belge. Sans oublier ce qui fait son sel, les parties électroniques qu’on leur laisse le soin d’intégrer au mieux.

En attendant, chapeaux bas !

A écouter : Achroma, Chairs Neuves, Demiurge, Limbes
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Style : cyber metal / électronique
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