Sévissant outre-Atlantique depuis 2009, Horrendous est un quatuor ayant sorti trois albums à classer dans le Death metal. Le premier, “ The Chills “ sorti en 2012, était un bel hommage à l'OSDM Suédois d’une maturité étonnante pour un premier opus. En 2014 vit le jour “ Ecdysis “ qui reprenait les bases posées par son aîné mais pouvait se targuer d’avoir une identité plus marquée, notamment grâce à des solos Heavy très savoureux. Un an plus tard, c’était au tour de “ Anareta “ de porter la musique de Horrendous. Avec cette oeuvre, le groupe proposa un Death metal plus aéré, technique et progressif tout en gardant de solides racines des années 90. Mais l'alchimie n'existait pas encore.

Et finalement, après un temps de production un peu plus long qu’à ses habitudes, Horrendous nous offre “ Idol “. Quand je dis “offre”, j’entends par là que les yankees nous ont véritablement fait cadeau de quelque chose. Un joli paquet d’une quarantaine de minutes paré d’un artwork mêlant le passé du groupe avec son Death un peu crade et primaire, et affichant ses nouveaux desseins plus sophistiqués. Délaissant encore un peu plus les blasts décérébrés, “ Idol ” est définitivement un album de Death progressif. On pourrait tout aussi bien lui coller l’étiquette de Death technique mais oubliez tout de suite le tricotage comme on en a l’habitude aujourd’hui : Horrendous se la joue toujours à l’ancienne et revendique un héritage largement plus proche d’Atheist ou de Death, période post- " Symbolic ".

C’est là un des gros points forts de “ Idol “ : les structures rythmiques complexes et les solos qui parsèment tout le disque réussiront à capter l’attention des plus exigeants ; les intros puissantes dégoulinantes de Thrash et les mid-tempos ravageurs satisferont les moins patients. Jamais la technique ne prend le pas sur la composition pure et la mélodie. Les deux travaillent de concert et produisent des moments de bravoure d’une sincérité rare avec des leads aux envolées délicates et des plans carrément jazzy. Les guitares se réunissent dans les rythmiques lourdes et partent chacune de leur côté quand le besoin d’espace se fait ressentir, quand le carcan du Death old school devient trop étroit pour la créativité des musiciens.

Incroyablement fluide et d’une totale cohérence, “ Idol “ se découvre lentement, écoute après écoute. Ayant su digérer parfaitement leurs influences et gommer les défauts des opus précédents - “ Anareta “ semblant un peu scolaire sur certains plans - , Horrendous semble avoir trouvé sa recette miracle et produit un Death qui lui sied à merveille : intelligent, organique, savoureux. À cela s’ajoute une production excellente, offrant un parfait compromis entre les mixs sauvages et naturels des 90s et les productions plus léchées, ciselées qu’on entend aujourd’hui. Même si le gain a baissé, les guitares ont toujours ces relents putrides de HM2 et on apprécie beaucoup la batterie avec une superbe dynamique.

D’une richesse époustouflante et d’une complexité qui l’est tout autant, “ Idol “ est l’accomplissement la carrière de Horrendous. Irréprochable dans son écriture, intouchable dans son exécution, cet album est une perle. Bien plus abouti et mature que “ Anareta “ tout en conservant l’efficacité de “ Ecdysis “ , ce dernier missile Made In USA vous scotchera à plus d’une occasion si vous lui offrez une chance.