Une intro de basse percutante, un jeu de batterie dynamique, un monsieur énervé scandant des phrases à la limite de la rupture... "Polisci101" fait effraction dans l'album à coups de pied dans les verrous; on s'attendrait donc presque à un album punk hardcore... Que nenni! La seconde piste "Morning Sunshine" est une chanson plus pop que punk, plus rock que hardcore. Même chose pour la suivante... Horace Pinker joue en définitive de manière générale sur cet album un punk rock très largement inspiré de la pop et du rock. Une mutation qui rappelle quelque part (notamment sur "Retrospective") celle opérée par Face To Face en 1999 avec Ignorance Is Bliss...
Sans jamais être gnan gnan ou racoleur, Horace Pinker oscille entre les mid-tempos gentillets (voire même la balade avec l'éponyme "Texas One Ten") et les embardées punk rock; entre un chant posé (parfois même un peu ronflant) très mélodique, et des parties vocales qui bousculent un peu plus. Après le coup de boost du premier morceau, il faudra cependant attendre la dernière plage, "Still Life", pour véritablement retrouver la verve punk rock qui animait autrefois les texans. Le groupe qui ces dernières années a traversé pas mal de phases difficiles (collectivement et personnellement), semble avoir perdu une partie de sa motivation.
Quelques passages sont néanmoins bien sentis et travaillés (on sent qu'il y a de l'expérience dans le travail de composition) et le quatuor a le sens de la mélodie... mais le côté décousu de l'album qui manque de fil conducteur tourne assez vite à son désavantage. Assurément, Horace Pinker n'est plus aussi effrayant que lorsqu'il tenait le rôle principal du film de Wes Craven...
A écouter : "Still Life" ; "Scene One, Take Two" ; "Exhale To Asphyxiation"