Hopesfall

Emocore

États-Unis

A Types

2004
Type : Album (LP)

Chronique

par Ban de Boute

Mais que s’est-il passé chez Hopesfall ? Un gros coup de vieux ou un gros manque d’inspiration ? Vu l’originalité et la beauté de leur précédent opus "The satellite years", nous étions en droit d’attendre avec impatience la nouvelle production des musiciens de Charlotte. Et bien la déception est aussi grande que la hauteur de cette attente. Bon, le fil conducteur des chroniques est de rester objectif, mais là, non vraiment je ne comprends pas. Un tel gâchis a logiquement des raisons.

Car où est passée la fougue d’antant, où est passée cette caractéristique originale du son Hopesfall, quand leur musique était si puissante et si légère à la fois, qu’à la simple écoute de leurs albums on pouvait ressentir cette impression d’envol ? Car c’était bien là que le groupe se démarquait : leur musique semblait aérienne, spatiale même, à l’image encore du visuel de "The satellites years". Mais dans "A Types" rien de ça. Alors bien sûr, les choses changent, les groupes en premier lieu ; c’est d’ailleurs ce qui peut faire leur force, surtout quand il s’agit d’explorer de nouveaux horizons. Mais Hopesfall, avec "A Types", a beaucoup perdu en faisant dans la facilité.
Musicalement tout d’abord ; les chansons sont devenues prévisibles, sans surprise, sans relief. A l’image de la première chanson "It happens", les guitares semblent se contenter de rechercher la belle mélodie qui fera fondre l’auditeur. Elles gratouillent en surface sans partir dans les envolées du passé. Le chant de Jay Forrest, autrefois rugueux et risqué, emprunte à présent le chemin de Hot Water Music mais dans une mauvaise version ; il se traîne de mollesse, voire irrite en allant chercher des pointes mélodiques pas nécessaires. La batterie est méconnaissable. Autant sur leurs précédents albums, elle nous séduisait par sa fausse discrétion qui cachait en fait un jeu bien élaboré et cinglant, autant on se retrouve dans ce nouvel album avec une batterie sangsue, se contentant de suivre le tempo fade des guitares. Il y a quelques semaines, on avait eu accés au morceau "Icarus" en pré-écoute sur le site de Trustkill et déjà le malaise pointait. Intro sur petit gimmick mélo qui revient soutenir la compo et tenter de séduire. Chant sans charme. Parties téléphonées et maladroitement répétées. On pouvait espérer que l’album ne serait pas entièrement moulé ainsi. Et pourtant si, et c’est même parfois pire. Palme à "Breathe from coma" ou "OWL" où la niaiserie pointe même le bout de son nez. Il n’y a plus de rythme, plus aucune pêche, l’ensemble de l’album est musicalement linéaire. L’organisation des chansons est classique, comme pour ne plus déranger une écoute basique.
A la limite, "The ones", sixième chanson de l’album est la moins décevante, avec ses parties calmes de guitares nous rendant quelque peu nostalgiques et un chant un peu plus intéressant par moment.

Non, c’est pas vrai, il y a quelque chose qui ne va pas. Hopesfall a du y perdre également humainement pour changer ainsi d’orientation musicale. Un coup d'oeil sur le livret. Ah, effectivement, trois noms de musiciens différents, et non des moindres : le batteur, le bassiste, et un des deux guitaristes. Bref, toute la section rythmique. Ouf, on comprend mieux. Mais du côté du groupe, on ne s’était pas vanté du changement...<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />

Alors Hopesfall, un concurrent pour Hoobastank ? Objectivement (revenons-y), "A Types", dont la production est bonne, n’est pas un mauvais album; comparé aux grosses sorties débordantes d’« émo » du moment, il ne fait pas tâche. Mais c’est justement ça qui est génant. Mieux vaut écouter le premier album d’Armsbendback qui, dans le style, a plus de charme.
On s’ennuie donc ferme à l’écoute de "A Types". Et Hopesfall nous apporte avec leur nouvel album un exemple déconcertant d’évolution musicale.

9

Les critiques des lecteurs

Moyenne 15.13
Avis 4
Agx June 27, 2007 17:43
Mettre 9/20 à cet album c'est quand même abusé, certe "A types" n'est certainement pas un album qui restera dans l'histoire mais faut avouer qu'il se laisse écouter et que finalement les chansons sont assez accrocheuses bien qu'un peu simplistes et prévisibles. Perso pour moi les chansons passent toutes seules excepté "breath from coma" et "per sempre marciamo" (les 2 seuls titres passables à mon avis). Sinon c'est clair que cet album est nettement inférieur à leurs précédents opus qui eux étaient vraiments uniques.
14 / 20
chimaira10 June 17, 2007 22:24
j'étais fan de leur EP et de satellite years donc je suis logiquement tres déçu par cet album meme s'il contient des choses interressantes...



on ne retrouve pas du tout cette "âme" merveilleuse des chansons de satellite.

je n'sais pas si c le meme, mais le chanteur ne provoque plus d'émotions comme auparavant, et le batteur qui je crois n'est plus le meme, n'a rien à voir ac "du vrai hopesfall" : cette musique achée et déstructurée par cette batterie qui finalement finie par déclenchée une mélodie frissonante...



je crois que ce groupe exceptionnel a finalement beaucoup perdu à cause de ses changements de membres incessants
12 / 20
kid leatherface October 6, 2006 10:12
Personellement, j'ai découvert Hopesfall avec cet album, du coup je l'adore.



Le genre de CD que t'achète sans avoir écouté au préalable, et que tu découvres en marchant dans la rue, etc, etc.



Très emo, tout ça. Plus sérieusement, ce qui m'a séduit dans A Types, c'est justement cette batterie "sangsue" qui colle à la rythmique des grattes... il pousse le gimmick tellement loin qu'au delà de l'aspect -- de prime abord -- minimaliste du truc, il arrive à un style (très) épuré qui convient parfaitement aux morceaux. Quant aux parties de grattes: je bénis ces mecs d'avoir changé de style. En comparaison, je trouve The Satellite Years affreusement brouillon, et ceci vaut aussi pour les vocaux. Heureusement qu'il pousse moins, c'était vraiment pas son truc. Ce que les parties mélodiques ont perdu en mièvrerie insipide, elles l'ont gagné en efficacité et en sensibilité.



Et perso j'aime ces lignes de gratte bien léchées, dans lesquelles je trouve pour ma part plus d'originalité et de "catchyness" que dans bien des groupes emo du moment, qui eux se contentent de sonner mièvre et de nous abasourdir avec leurs mélods téléphonées -- comme Hoobastank, tiens. Ou Lostprophets. Ou Simple Plan. J'en passe et des bien pires.
19 / 20
heartknotbylm May 12, 2005 17:55
Après un "The Satellite Years" unique, inégalable, on attendait pas moins d'Hopesfall. Peur de voir le groupe perdre de leur originalité, leur style bien à eux. Et bien c'est chose faite...



Hopesfall a perdu la violence qui savait nous émouvoir, ces influences hardcore qui rendait le tout super dynamique. Mais le groupe ne reste pas méconnaissable, ils ont juste évolués sur quelque chose de bien plus posé.



La première écoute demeure décevante, on trouve l'album difficile voir même ennuyeux. On est surtout deçu par la tournure qu'a prit le groupe.

Même si le premier titre peut plaire, le tout reste pas très accessible, ça reste quand même très personnel. Je pense que c'est pour cette raison que l'album est difficile.



Mais après plusieurs écoutes, on découvre vraiment l'album. C'est là qu'on distingue le gros travail de chaque musicien. De très belles guitares, superbement harmonisés (leur style qui n'est finalement pas si perdu que ça), un très bon chant comme toujours et enormément bien callé, bien qu'ayant perdu sa rage, (il n'y a quasiment plus de chant gueulé.).



Et c'est là que l'album demeure une drogue, on ne peut se passer de cette galette mélancolique, toujours cette émotion mais exprimé d'une autre façon, une façon bien plus dépressive avec des guitares qui tirent les larmes des yeux.



Le plus bel exemple est le single "Breathe From Coma". Dépressive au possible, c'est pour moi le meilleur titre de l'album. Ainsi que Manipulate the Eclipse, un très beau titre également.



A-Types est un bon album même si Hopesfall a évolué dans un style bien plus calme et mélancolique. Ce n'est pas pour me déplaire même si les gros extrêmistes dénoncent Hopesfall comme mort, moi je dis qu'ils évoluent et nous offre toujours une musique aérienne et poignante.
15 / 20