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Biographie

Hopesfall

Formé en 1998 par cinq potes de Charlotte, Hopesfall est au début une sorte de passe-temps. Mais après quelques premiers concerts dans les garages et les maisons des potes, puis dans les clubs locaux, le groupe se décide vite à explorer un peu plus leur pays et produisent en conséquence un premier jet confidentiel The Fraility Of Words. Ils attirent ensuite l’attention lors de l’édition 1999 du festival Cornerstone à la suite duquel, et après quelques changements de musiciens, ils sortent leur premier Ep sur Trustkill Records No Wings To Speak Of fin 2001. Ils retournent vite en studio pour sortir The Satellite Years en 2002 qu’ils défendront ardemment sur la route pendant deux ans, principalement aux Etats-Unis. 2004 voit donc la sortie de leur nouvel effort, A Types, attendu comme l’album de la confirmation. Leur dernier album, Magnetic North sort en 2007, un an avant que Hopesfall jette l'éponge.

Chronique

9 / 20
4 commentaires (15.13/20).
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A Types ( 2004 )

Mais que s’est-il passé chez Hopesfall ? Un gros coup de vieux ou un gros manque d’inspiration ? Vu l’originalité et la beauté de leur précédent opus "The satellite years", nous étions en droit d’attendre avec impatience la nouvelle production des musiciens de Charlotte. Et bien la déception est aussi grande que la hauteur de cette attente. Bon, le fil conducteur des chroniques est de rester objectif, mais là, non vraiment je ne comprends pas. Un tel gâchis a logiquement des raisons.

Car où est passée la fougue d’antant, où est passée cette caractéristique originale du son Hopesfall, quand leur musique était si puissante et si légère à la fois, qu’à la simple écoute de leurs albums on pouvait ressentir cette impression d’envol ? Car c’était bien là que le groupe se démarquait : leur musique semblait aérienne, spatiale même, à l’image encore du visuel de "The satellites years". Mais dans "A Types" rien de ça. Alors bien sûr, les choses changent, les groupes en premier lieu ; c’est d’ailleurs ce qui peut faire leur force, surtout quand il s’agit d’explorer de nouveaux horizons. Mais Hopesfall, avec "A Types", a beaucoup perdu en faisant dans la facilité.
Musicalement tout d’abord ; les chansons sont devenues prévisibles, sans surprise, sans relief. A l’image de la première chanson "It happens", les guitares semblent se contenter de rechercher la belle mélodie qui fera fondre l’auditeur. Elles gratouillent en surface sans partir dans les envolées du passé. Le chant de Jay Forrest, autrefois rugueux et risqué, emprunte à présent le chemin de Hot Water Music mais dans une mauvaise version ; il se traîne de mollesse, voire irrite en allant chercher des pointes mélodiques pas nécessaires. La batterie est méconnaissable. Autant sur leurs précédents albums, elle nous séduisait par sa fausse discrétion qui cachait en fait un jeu bien élaboré et cinglant, autant on se retrouve dans ce nouvel album avec une batterie sangsue, se contentant de suivre le tempo fade des guitares. Il y a quelques semaines, on avait eu accés au morceau "Icarus" en pré-écoute sur le site de Trustkill et déjà le malaise pointait. Intro sur petit gimmick mélo qui revient soutenir la compo et tenter de séduire. Chant sans charme. Parties téléphonées et maladroitement répétées. On pouvait espérer que l’album ne serait pas entièrement moulé ainsi. Et pourtant si, et c’est même parfois pire. Palme à "Breathe from coma" ou "OWL" où la niaiserie pointe même le bout de son nez. Il n’y a plus de rythme, plus aucune pêche, l’ensemble de l’album est musicalement linéaire. L’organisation des chansons est classique, comme pour ne plus déranger une écoute basique.
A la limite, "The ones", sixième chanson de l’album est la moins décevante, avec ses parties calmes de guitares nous rendant quelque peu nostalgiques et un chant un peu plus intéressant par moment.

Non, c’est pas vrai, il y a quelque chose qui ne va pas. Hopesfall a du y perdre également humainement pour changer ainsi d’orientation musicale. Un coup d'oeil sur le livret. Ah, effectivement, trois noms de musiciens différents, et non des moindres : le batteur, le bassiste, et un des deux guitaristes. Bref, toute la section rythmique. Ouf, on comprend mieux. Mais du côté du groupe, on ne s’était pas vanté du changement...

Alors Hopesfall, un concurrent pour Hoobastank ? Objectivement (revenons-y), "A Types", dont la production est bonne, n’est pas un mauvais album; comparé aux grosses sorties débordantes d’« émo » du moment, il ne fait pas tâche. Mais c’est justement ça qui est génant. Mieux vaut écouter le premier album d’Armsbendback qui, dans le style, a plus de charme.
On s’ennuie donc ferme à l’écoute de "A Types". Et Hopesfall nous apporte avec leur nouvel album un exemple déconcertant d’évolution musicale.