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Biographie

Holter

En 2014, le guitariste / claviériste Trond Holter (Baby Snakes, ex-Wig Wam) et le chanteur Jorn Lande (ex-Masterplan), alors qu'ils officient ensemble au sein de Jorn, décident de monter un projet conceptuel qui aboutira en 2015 à l'album Dracula - Swing Of Death. Ils sont rejoints pour l'occasion par le bassiste Bernt Jansen (alors lui aussi dans Jorn) et le batteur Per Morten Bergseth. En 2016, une tournée est organisée, menée par le seul Trond Holter. Nils K. Rue (Pagan's Mind) devient le nouveau chanteur tandis que le claviériste Erling Henanger complète le line-up. Peu à peu, l'idée de faire un groupe à part entière fait son chemin, et un deuxième opus est mis en chantier. En 2018, le projet prend officiellement le nom de Holter et intègre, en plus de son chanteur, la vocaliste Eva I. Erichsen. Vlad The Impaler sort en novembre de la même année.

Chronique

Vlad The Impaler ( 2018 )

Sans aller jusqu'à parler d'un incontournable, Dracula - Swing Of Death était sans aucun doute le disque le plus intéressant impliquant Jorn Lande ces dernières années, aussi son retrait du projet peut-il apparaître comme une déception. Pas de quoi bouder cette seconde sortie, cependant. Bien des formations ont survécu à un changement de vocaliste, et cela va même plus loin dans ce cas précis, puisque la dorénavant mainmise du guitariste Trond Holter a permis de muter un one-shot en véritable groupe, et il y a fort à parier que ce deuxième opus ne soit pas le dernier. Alors, ce Vlad The Impaler ?

Puisqu'on a commencé par là, abordons tout de suite la question du chant : la place est désormais occupée par Nils K. Rue de Pagan's Mind (qu'on a également eu l'occasion d'entendre dans le plus récent Ayreon, The Source), et le choix s'avère judicieux. Sans être aussi puissante que celle de son prédécesseur, sa voix s'adapte parfaitement à la musique pratiquée par Holter, suffisamment proche pour ne pas donner l'impression de dénaturer le son ni demander de temps d'adaptation, et suffisamment éloignée pour ne pas inciter à la comparaison stérile. Il laisse aussi davantage de place au chant féminin : là où il ne s'agissait que de brèves apparitions sur le premier opus, la chanteuse Eva I. Erichsen fait désormais partie intégrante de la formation, bien que sa présence reste minoritaire. Sur dix titres dont un instrumental, elle officie seule sur trois (contre quatre, presque cinq pour Nils K. Rue), apparaît le temps de trois-quatre lignes en retrait sur I'll Die For You, et seul le final Save Me Part II est partagé équitablement.
Quitte à avoir deux vocalistes, on se demande d'ailleurs pourquoi ne pas les faire interagir davantage, mais le fait est là : si Rue intervient sur tous les morceaux franchement Power Metal, Erichsen quant à elle apparaît sur The Last Generation et Under My Skin, qui ont tous deux un côté quasi Pop Metal, et sur Shadows Of Love, la power-ballade de rigueur. De rigueur, oui, parce que dans la forme tout semble plutôt convenu, mais par chance c'est suffisamment bien fait pour qu'on ne catalogue pas d'office l'album comme "un autre album de Power Metal" qu'on oublie après deux écoutes. Si le sacro-saint (intro)-couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain est appliqué sur 80% du disque, il est avant tout mis au service de l'efficacité et d'une interprétation tout à fait convaincante. Seules exceptions à cette formule, Without You, le titre le plus court (2 minutes 35 seulement) et le plus dense, qui offre une véritable progression de son intro au piano à sa partie centrale qui flirte avec le Speed, et l'instrumentale Vlad The Impaler qui fonctionne en privilégiant la mélodie à la technique, facile à suivre sans jamais s’appesantir. Pour le reste, on pourrait dire que tout a déjà été fait mille fois, mais tant que ça marche... On notera d'ailleurs un certain souci du détail, comme l'ouverture de Worlds On Fire où s'impose un rythme martial en corrélation avec les premières paroles (« Thousands of men marching on »), la bien nommée Drums Of Doom qui laisse une belle place aux percussions, ou encore Save Me Part II où les voix alternent avant de mener à un final choral du plus bel effet... En revanche, du point de vue du genre, on peut regretter que l'album soit un peu moins aventureux que son prédécesseur (on se rappelle notamment Swing Of Death).

Il faut l'admettre, Vlad The Impaler n'est pas tout à fait aussi réussi que Dracula - Swing Of Death. Il est cependant loin de lui faire honte et ressemble plutôt à l'établissement du groupe sur la durée. Suffirait que Holter exploite davantage ses atouts, tout particulièrement la présence de deux vocalistes, et se permette de sortir davantage de sa zone de confort, et le prochain album pourrait bien se révéler plus que bon.

A écouter : I'll Die For You, Without You, Save Me Part II...