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Biographie

Holstein

Masaru Kuribayashi : chant
Tatsuhito Ikeya : guitare
Genta Kobayashi : basse
Yuyo Nagatsuka : batterie

Holstein se forme en février 2002 et met un an avant de sortir son premier EP Bandstarter sur Step Up Records début 2003, ce qui lui permet de faire quelques dates avec Bandwagon, hawaiian6... Le quatuor reste fidèle à ses origines et ses premiers amours puisqu'il sortira sur cette même maison de disques ses disques suivants alors que sa (modeste) popularité grandit: le renommé split EP Nightingale avec Wrong Scale en 2004, le premier album Delivered From the Past à la fin de la même année, et un étrange single/DVD Siren’s Reverb/BONDS début 2006.

Chronique

Delivered From the Past ( 2004 )

Une fois n'est pas coutume, Holstein est un groupe nippon doté d'une vision assez unique de la musique: son mélange hybride de J. Rock et de J. Punk allie un sens du rythme particulier à une approche mélodique singulière, le tout avec un souci du détail permanent à l'intérieur de morceaux minutieusement orchestrés.

Une minutie qu'on retrouve en premier lieu du côté d'une batterie impressionante de technique et magistrale dans sa précision, qualités qui s'étendent par ailleurs à l'ensemble des instruments; portés par les rythmes syncopés au possible d'un batteur épileptique, chaque membre laisse libre court à sa créativité débordante et à sa sensibilité exacerbée.
En découle une versatilité constante caractérisée par des structures fluides et des mélodies fugaces qu'il faut capter sur le moment: pas le temps de se retourner, Holstein est déjà passé à autre chose, enchaînant les mini coups de génie à vitesse grand V, avec une cohérence toute aussi surprenante.

Pourtant la palette est grande, et à l'image du chant charismatique de Kuribayashi, les expérimentations du quatuor ne manquent pas d'engendrer des lignes mélodiques rarement entendues dont l'efficacité tombe néanmoins sous le sens. Sans compter qu'au fur et à mesure que les titres dotés d'une certaine grandeur d'opéra symphonique s'accumulent, leur complexité s'intensifie, les émotions qu'ils suscitent s'enrichissent alors qu'ils jouent de plus en plus finement sur les ambiances, atteignant leur apogée sur la perle "Motive" suivie du joyau final "Letter (in the Buried Capsule)". Sur cette pièce de clôture, Holstein compose en nuances, bâtit peu à peu, avec patience, son rideau final, son coup de grâce, sort les violons (et pas les vulgaires qu'on avance comme un argument de vente, mais ceux discrets frappés du sceau du talent classieux), s'emporte et termine pied au plancher dans une apothéose de violons et de cris déchirants qui feraient presque pâlir Envy d'envie. Une somptuosité qui est complétée par la continuité qu'offre le single subséquent "Siren's Reverb / BONDS".

Se refusant à toute préconstruction musicale et à toute conception artistique pré-établie, Holstein signait là une oeuvre spéciale, empreinte à la fois de complexité technique et de richesse émotionnelle (autant que de richesse technique et de complexité émotionnelle), une oeuvre qui ne sera donc certainement pas appréhendée sans difficultés par tout un chacun.

A écouter : "Letter (in the Buried Capsule)" ; "Motive" ; "Gently, the Rain Sings For Me"