Avec Unleashed ‘n’ Alive, les Hellbats dévient de leur trajectoire initiale et laissent derrière eux une bonne partie des influences psycho que le contrebassiste Nico, avant tout autre membre, apportait. Cependant, l’esprit du groupe reste inchangé; à la croisée de l’horror punk et de choses plus heavy ou encore rock 'n roll, leur musique est toujours aussi sombre, se veut toujours aussi lourde; davantage même.
La voix d’Elibats est plus épaisse et dégoulinante que jamais, son chant plus apte, même s’il manque trop souvent de variations, ne suscitant que trop rarement la surprise. Le groupe vise visiblement l’efficacité, avec des rythmiques punk thrashisantes (l’intro de "Lost Indians (Revisited)" est calquée sur celle du "Be All, End All" d’Anthrax) bien calibrées, une basse au groove supplantant habilement celui d’une contrebasse, et des solis heavy plantés sur du mid tempo basique mais net et précis.
Si les premières pistes sont hautement conventionnelles et ont du mal à accrocher l’attention, l’opus gagne en intensité avec des rythmes plus serrés ("War Angels", "No Paradise"…) servant des pincées de mélodies qui ouvrent la voie à une autre facette du groupe; un Hellbats légèrement plus travaillé et épique (la cavalcade finale se révèlera dantesque pour les thrasheux du passé que vous êtes).
Au final, la semi reconversion se passe en souplesse, les Hellbats étant même plus carrés et assurés qu’auparavant. Nasty Samy, qui est à la manœuvre sur une bonne paire de titres de la galette, s’intègre bien et son influence se fait même déjà nettement ressentir sur certains plans. Sans épater la galerie, le trio va de l’avant avec un horror punk aux accents rock ‘n roll, tout en tournant la tête vers le passé, multipliant les clins d’œil heavy/thrash qui ne manqueront pas d’évoquer des souvenirs aux metalheads grisonnants.
Ecouter "Dark Shareholders of Pain" et "No Light in the Sea" sur leur page MS.
A écouter : "War Angels" ; "Black Mamba, The King Cobra"