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Biographie

Hell Is For Heroes

Justin Schlosberg: Chant
William McGonagle: Guitare
Tom O'Donoghue: Guitare
James Findlay: Basse
Joe Birch: Batterie

Paru en 1962, Hell Is For Heroes est avant toute chose une oeuvre cinématographique abordant le thème de la Seconde Guerre Mondiale, avec, à son affiche, des acteurs aussi prestigieux que Steve McQueen, ou bien encore James Coburn.
Un peu de culture ne fait jamais de mal, et explicite, le cas présent, le nom usité par cette formation londonienne qui voit le jour en Septembre 2000. Incluant d'anciens membres de Symposium, le quintet enregistre son premier EP, Sick Happy, à peine 6 mois plus tard, et s'en va en tournée aux côtés de Biffy Clyro. Résultat non escompté, le combo se retrouve signé sur EMI en Juillet 2001, et attaque, dès leur passage en 2002, l'enregistrement de The Neon Handshake. Produit par ces Suédois que sont Pelle Henrickson et Eskil Lovestrom, responsables des succès de Refused et Poison The Well, l'album paraît en Février 2003, après de longues tournées.
Deux ans plus tard, Hell Is For Heroes nous livre leur second opus, Transmit Disrupt, distribué cette fois-ci par Burning Heart (Randy, Millencolin) qui les a fraîchement signés en Septembre 2005. Recette à l'identique? Pas sûr, en revanche les ingrédients de production demeurent les mêmes puisque Justin et ses compères sont à nouveau chapeautés par les Scandinaves.
Le troisième chapitre s'ouvre comme le précédent, avec l'espoir d'une signature, puis la désillusion en se retrouvant finalement seuls avec la même équipe pour l'enregistrement. Sort donc mi 2007 un album eponyme qui permettra - on l'espère - au groupe, de prendre l'ampleur qu'il mérite.

12 / 20
2 commentaires (17.25/20).
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Hell Is For Heroes ( 2007 )

Tout devait se faire dans la sérénité, un accord de principe avait même été conclu avec Burning Heart / Epitaph USA (cf Interview) pour la sortie de ce troisième opus. Malheureusement les années se suivent et se ressemblent pour Hell Is For Heroes. Confronté à des problèmes d’ordre pécuniaire, le label ne pourra pas honorer ses engagements, et les londoniens se retrouveront une nouvelle fois bien seuls face à l’énorme travail qu’incombe la réalisation / distribution de nouveau disque.

Il va sans dire que ces événements indépendants de la volonté du groupe l’ont forcement influencé. Sans apports extérieurs, les moyens semblent proches de ceux de Transmit Disrupt, et bien éloignés des sommes déboursées lors de l’enregistrement de The Neon Handshake ; lorsque la formation, signée sur EMI, incarnait les espoirs du renouveau de la scène anglaise.
L’écoute de ce soigné Hell Is For Heroes tiraille incontestablement entre deux sentiments :
- sur la forme on apprécie le projet qu’il représente : un album mis en boite par le groupe, sans contrainte externe, qui transmet donc exactement les idées et choix des musiciens. A fortiori une réelle œuvre d’artiste.
- sur le fond, l’ombre persistante de The Neon Handshake, fait regretter les pressions d’un label pouvant parfois transformer de bons titres (ici "You’ve Got Hopes", "My Protector", "Only the Ridiculous Will Survive") en single dévastateurs (par exemple "I Can Climb Mountains", "Night Visions", "Out Of Sight"). Sans attendre une nouvelle machine à hits, un peu d’audace, d’expérience combinés à un brun de folie, auraient sans doute permis d’exploiter plus profondément le potentiel de ce disque très (trop ?) homogène.
La faute à des titres trop semblables les uns aux autres, des introductions et arpèges systématiques et des constructions redondantes, cette homogénéité - nouveau leitmotiv du groupe – clairement basée sur la mélodie, donne cependant  la sensation qu’au lieu d’approfondir un thème, le groupe a eu plutôt tendance à tourner autour de celui-ci.
Un seul moment vient toutefois bousculer cette presque monotonie ambiante, et paradoxalement, ce morceau est le premier du disque : "To Die For" s’avère – de manière totalement inattendue - être un véritable hit Post-Hardcore comme savaient si bien le faire A Day In Black & White. En total décalage avec le Hell Is For Heores (groupe) connu par le passé, il aurait pu être une véritable rampe de lancement pour Hell Is For Heroes (disque). Seulement, cette déviation dévastatrice ne dure que le temps d’un titre, au grand damne de ceux qui voyaient au travers de ces cinq minutes dix une nouvelle orientation si bien débutée.

Hell Is For Heroes n’est pas un mauvais disque en soit, loin de là ; l’exécution reste parfaite, le chant magnifique, les mélodies entraînantes. Seulement il apparaît trop sobre, plat, pas assez décousu. Il manque certainement ce petit grand de folie qui a fait de The Neon Handshake un incontournable. On finira donc par espérer, qu’à l’instar de Transmit Disrupt, les titres qui le composent, prendront toute leur dimension là où il est encore possible de les dynamiser, lors de l’exercice favori du groupe : le live.

Les titres suivants sont à l'écoute sur la page MySpace du groupe:
"My Protector"
"You've Got Hopes"
"Stranger In You"
"To Die For"

A écouter : "To Die For" ;"Only the Ridiculous Will Survive" ; "My Protector"
14 / 20
5 commentaires (15.2/20).
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Transmit Disrupt ( 2005 )

Deux ans après le succès mérité de The Neon Handshake, Hell Is For Heroes nous fait parvenir un second signal avec ce Transmit Disrupt. Des analogies subsistent entre les deux, des variantes se mettent en place malgré tout, mais au final Justin et son équipe n’ont qu’une seule mission en tête…

Plus diffus, ce nouvel effort est marqué par une forme d’évolution. Hell Is For Heroes a prit le temps de faire les choses de façon posée, et cela s'en ressent musicalement. Les compositions du quintet s'aèrent, s'emportent, se nuancent avec davantage de finesse. D'une durée équivalente à son prédécesseur, cet album paraît, à première ouïe, moins 'indigeste', dans le sens où l'on a moins cette sensation de matraquage rythmique. Cela passe notamment par la présence reposante de deux brefs interludes expérimentaux, à peine 1 minute, mais qui permettent à l'auditeur de se réoxygéner, ou, pourquoi pas, de se pencher sur les textes des Londoniens : hiérarchie, autorité, insurgence, communication, ou plutôt transmission. Certains de ces propos rappellent d'ailleurs l'oeuvre de Bad Astronaut, et ce ne sont pas quelques sonorités électro ("Models For The Programme", "Silent As The Grave") qui infirmeront ces dires. Hell Is For Heroes se façonne un univers, recueille le chant de Sophia sur "Kamichi", immisce un clavier, prélude au chaos, sur le titre éponyme; le quintet s'autorise même une fin instrumentale, à la fois rassurante et éclairée, et faisant suite à "Burning Lafayette".

Que les amateurs de The Neon Handshake se rassurent, la formation anglo-saxonne ne s’assagit pas en totalité, et conserve ainsi ses ingrédients qui avaient contribué à la magie de ce premier album. La Suède reste aux commandes de la production, le chant si déchirant de Justin Schlosberg répond présent, tout en sachant se mettre en retrait par moment ("Quiet Riot"), tandis que James Findlay martèle les morceaux de cette basse forgée dans l'acier. De plus, le combo continue d'intégrer ses riffs alarmistes typés Indie Rock ("One Of Us"), rendant le tout parfois plus pop comme sur "They Will Call Us Savage". Enfin, les Anglais brouillent certains signaux, y intégrant d'agressives dissonances telle la fin de "Discos And Casinos", ou le passage anticipant l'introduction de Sophia sur "Kamichi".

En guise de rapport conclusif, Transmit Disrupt fait ainsi figure d'oeuvre plus aboutie, plus réfléchie face à son prédécesseur. En revanche, l'impact de ses titres s'en trouvent amoindri, l'intensité spontanée de The Neon Handshake faisant quelque peu défaut à ce second volet. En définitive, un petit temps d'adaptation, afin d'en apprécier toutes les subtilités, sera nécessaire aux auditeurs de la première heure, un retour sur l’effort paru en 2003 plaira à coup sûr aux novices.

Télécharger: "One Of Us"; MySpace
Voir: "Kamichi" (Quicktime)

A écouter : Models For The Programme; Transmit Disrupt; Kamichi; They Will Call Us Savages