On peut dire que Heavenly s’en sort bien. Le groupe (Français ! Il faut quand même le souligner) est un véritable rescapé qui aurait pu sombrer en 2004, la faute à un bouleversement de line-up inopiné (le guitariste, le bassiste et le batteur ayant décidé de se faire la malle à l’issue du concert de présentation du précédent album). Ce genre d’événement peut entraîner la mort pure et simple d’un groupe ou, au contraire, un sursaut d’énergie salvateur. C’est cette seconde option que semble vouloir adopter Heavenly.
Avec Virus, ce quatrième album, le combo reste fidèle à ses influences qui vont de Gamma Ray à Helloween, tout en étant plus Heavy et agressifs qu’ils ne l’ont jamais été. Les solos de guitares sont diablement entraînants, les refrains sont percutants et le groupe multiplie les parties instrumentales à rallonge.
La production de ce nouvelle album, effectuée en collaboration avec l’ingénieur du son Philip Codoletti (Rhapsody Of Fire, Edguy, Kamelot, Shaaman) est tout simplement excellente. Les guitares ont un son direct et massif qui les met considérablement en valeur. Les refrains sont accrocheurs et souvent soutenus par des chœurs imposants qui communiquent un véritable souffle épique à l’ensemble.
A noter également la participation d’invités de choix : le claviériste Kevin Codfert (Adagio), le chanteur Tony Kakko (Sonata Artica) et la chanteuse Tanja (Lullacry), dont les vocalises s’harmonisent parfaitement avec le chant haut perché de Ben Sotto dans une étonnante reprise du tube disco « When The Night Begins To Fall ».
Outre cette reprise, Heavenly dispense des morceaux plutôt variés. Des morceaux speed ultrarapides (« The Power & The Fury »), des morceaux dans la droite lignée de Gamma Ray, aux chœurs et arrangements poussés (« Virus », « Liberty »), des morceaux très mélodiques aux faux airs de Angra (« Spill Blood On Fire »), ou aux accents néo classiques (« Bravery In The Field »). La voix toujours très haut perchée de Ben Sotto se fait plus agressive sur certains morceau ou au contraire très douce et inhabituelle par moments (« Wasted Time », « The Prince Of The World »)
Au final, Virus est un bon album qui a su se dénicher tous les attributs techniques nécessaires pour réussir, et qui creuse son petit bonhomme de chemin entre Power Metal, Heavy mélodique et Speed épique et symphonique. Bien sûr il n’y a pas de progrès étourdissants ou d’éléments novateurs dans la composition, mais Heavenly avance sur le bon chemin et aligne des titres efficaces, ce qui est déjà formidable.
A écouter : Spill Blood On Fire, Virus, Wasted Time, Liberty, The Dark Memory