Tony Iommi est un monstre sacré. Ronnie James Dio l’est tout autant. Et que dire de Geezer Butler et son toucher au doigt si fin ? N’oublions pas la frappe légendaire de Vinnie Appice. Alors lorsque ces quatre monstres sacrés se décident de pondre un nouvel album, celui-ci attire forcément toute notre attention.
Replantons rapidement le décor. Pour faire simple, Heaven And Hell, c’est Black Sabbath version Ronnie James Dio au chant et qui, pour ne pas créer la confusion avec le Black Sabbath version Ozzy Osbourne, a décidé de prendre le nom d’un de ses albums, Heaven And Hell sorti en 1980. Mais voilà les faits sont là, Heaven And Hell, c’est Black Sabbath. Black Sabbath quoi !!! La légende Black Sabbath ! L’inventeur du heavy metal : ni plus ni moins.
Qu’attendre donc de ce « super groupe » n’ayant définitivement plus rien à prouver et ayant reçu les honneurs du monde entier ? C’est ce que ce The Devil You Know doit prouver.
Premier constat (en forme de confirmation, parce que c’est quelque chose qu’on savait déjà) : Tony Iommi sait riffer comme personne. Il incarne le riff, il ne fait plus qu’un avec le riff. Il EST le riff. Devant la lourdeur des riffs ici alignés, il ressort même un côté doom assez jouissif et très marqué (Black Sabbath reste LA référence ultime de tout le courant doom). Tout au long du disque, son riffing exceptionnel mais aussi ses solos de grand talent illuminent le disque.
Et lorsque les riffs lourds de Iommi sont couplés à la science du refrain de Ronnie James Dio (celui de Rock And Roll Angel est un bon exemple), le résultat est forcément grand. C’est le cas sur le déjà classique Bible Black d’une lourdeur ahurissante pour ces vétérans du metal : l’introduction à la guitare sèche mêlée à la voix d’or de Dio laisse exploser un riff pachydermique totalement imparable.
C’est le cas également de Double The Pain, plus rapide que la moyenne des tempos du disque même si le riff de Iommi se veut par moment très écrasant.
Sur Breaking Into Heaven, Dio se sert de la rythmique de plomb menée par Butler et Appice pour servir un refrain grandiloquent qui vous prend aux tripes.
Certes, il serait faux et exagéré d’avancer que tout, sur cette galette, est exceptionnel : certains titres manquent de ce petit surplus d’âme, notamment vers les trois quarts du disque. Mais globalement, avoir la possibilité d’entendre de tels morceaux de la part de tels musiciens reste un privilège inestimable.
Messieurs Iommi, Dio, Butler et Appice, il ne nous reste qu’une seule chose à faire : baiser vos mocassins en signe de respect éternel !
A écouter : Bible Black, Double The Pain, Breaking Into Heaven